Famille

Une histoire d’autobus et de rentrée scolaire

Les rentrées scolaires ne se déroulent pas toutes comme on le voudrait… Il arrive même que cette journée importante devienne une source d’inquiétude, comme nous le raconte Jean-François Bourassa.

Fée-Bouclée s’est toujours servi du jour de son entrée en maternelle comme point de repère pour la majorité de ses accomplissements. Alors qu’elle entendait pour la première fois son pipi déferler dans la cuvette, elle faisait déjà allusion à son entrée à l’école qu’elle voyait se rapprocher davantage. En effectuant ses premiers coups de pédales et ses premières longueurs de piscine, elle trépignait d’impatience puisqu’elle sentait l’école à sa portée. Elle affichait une assurance déconcertante, car, depuis longtemps, elle s’était préparée en fonction de ce moment charnière de son développement. Tout devait être parfait pour assurer la rentrée scolaire de ma fillette.

Ma conjointe et moi avons mis en place une série de dispositions pour simuler et vulgariser chacune des possibilités susceptibles de décontenancer la demoiselle. Visite de l’école, balade en autobus, cours intensif sur l’utilisation de la boîte à lunch… Rien n’avait été laissé au hasard. Notre princesse s’était même confectionné une fiche d’identité plastifiée comportant adresse et numéro de téléphone à porter autour du cou. Ma fille débordait de confiance alors que l’anxiété envahissait graduellement ses parents.

Dès les premiers rayons de soleil au matin du grand jour, Fée-Bouclée s’est faite coquette avant même de nous réveiller. Elle a pris soin d’endosser son sac d’écolière avant de déguster son petit déjeuner. Elle m’a extirpé du lit, une heure à l’avance, afin que je l’accompagne à l’arrêt d’autobus. Elle ne voulait pour rien au monde rater cette journée dont on lui avait tant vanté l’importance. Elle fixait l’horizon dans l’attente fébrile du véhicule jaune pendant que ma fierté de père exaltait sous le regard du voisinage qui concluait que ma gamine avait désormais grandi.

Je ne tarirai jamais d’éloges vis-à-vis la patience légendaire que la Fée-Bouclée a démontrée par ce matin de canicule. L’autobus 471 tardait… au point de ne jamais se présenter au rendez-vous! Alors que je la conduisais en voiture, ma fille s’est mise à pleurer à chaudes larmes. Elle se sentait coupable d’avoir raté un moment aussi important. Avant de la laisser affronter l’école, je l’ai serré très fort dans le but de la rassurer. Après l’avoir embrassé tendrement sur la joue, elle s’est rapidement ressaisie pour affronter, avec un peu de retard, son milieu scolaire.

En fin de journée, alors que je me suis pointé à l’école pour récupérer ma petite Fée, elle s’apprêtait à grimper à bord de l’autobus. Surprise de ma présence, elle refusait obstinément de m’accompagner en voiture puisqu’elle voulait réparer la lacune de la matinée et faire le trajet en autobus. Elle désirait dompter le monstre jaune une fois pour toutes et vivre l’expérience qui avait été compromise. Résigné, j’ai regagné ma résidence en toute confiance puisque je la savais en parfait contrôle de la situation.

Devant notre maison située à peine à deux kilomètres de l’école, je faisais les cent pas. Je tentais de m’expliquer comment un si court trajet pouvait prendre plus de deux heures et demie.   Le transport accumulait du retard et même si l’école tentait de se faire rassurante au téléphone, ma nervosité était palpable pour tout le voisinage. Paniqué, je me suis dressé au milieu de la rue pour bloquer chaque autobus qui passait pour vérifier si ma fille s’y trouvait. Les véhicules scolaires commençaient à se faire rares et mon inquiétude croissait chaque seconde.

À mon grand soulagement, l’engin flamboyant s’est finalement présenté avec sa dernière passagère exténuée par la chaleur accablante. La porte à peine ouverte, le chauffeur m’a avoué candidement avoir négligé de prendre connaissance du trajet de la nouvelle année…

Toutes les familles ont des anecdotes liées à la rentrée scolaire et peu importe notre préparation, nul n’est à l’abri de tels cafouillages. Chacun réagit à sa façon. Il n’y a pas de mode d’emploi. On peut crier notre mécontentement au chauffeur, à la direction de l’école, à la commission scolaire, aux médias, au député… 

Je m’apprêtais justement à faire connaître mon désarroi lorsque la Fée Bouclée s’est jetée affectueusement dans mes bras. Cette fois, c’est elle qui tentait de me réconforter. Elle me serrait avec toute l’énergie de ses petits bras. Elle tentait de me transmettre la force dont elle avait fait preuve pour traverser avec brio sa première journée d’école. Un petit baiser sur ma joue et toute mon amertume s’est dissipée instantanément. J’ai quitté l’autobus sans dire un mot en transportant ma princesse jusqu’à son château.

Ma fillette est devenue une grande fille et c’était maintenant à mon tour de le réaliser.

Par Jean-François Bourassa, papa
Père de trois enfants en bas âge, Jean-François Bourassa a vu sa vie se métamorphoser au cours de la dernière décennie. Après des formations en créations littéraires et scénarisation cinématographique, il œuvre la nuit dans un domaine diamétralement opposé. Assistant également sa conjointe responsable de service de garde en milieu familial, sa personnalité est désormais marquée et influencée par la présence perpétuelle d’enfants dans son petit univers. Il nous livre sous forme de chronique ses états d’âme entre deux changements de couches.

Jean-François Bourassa

Père de trois jeunes enfants, Jean-François Bourassa a vu sa vie se métamorphoser au cours de la dernière décennie. Après des formations en créations littéraires et scénarisation cinématographique, il œuvre la nuit dans un domaine diamétralement opposé. Assistant également sa conjointe responsable de service de garde en milieu familial, sa personnalité est désormais marquée et influencée par la présence perpétuelle d’enfants dans son petit univers. Il nous livre sous forme de chronique ses états d’âme entre deux changements de couches.


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