Loisirs

La musique et les déficiences auditives

Si on s’arrête à y penser quelques instants, c’est tout un monde qui s’éteint si notre ouïe est défaillante.

Les personnes aux prises avec une déficience auditive, qu’elle soit congénitale ou survenue à la suite d’un accident, doivent passer à travers tout un processus d’adaptation afin d’avoir la possibilité d’évoluer normalement au quotidien. Le problème est large et peut varier d’un déficit auditif léger à une surdité totale. Saviez-vous que près de 11 % de la population québécoise vit avec une limitation auditive? Bien que difficiles à recenser de façon exacte, les statistiques mises de l’avant par le Centre québécois de la déficience auditive (CQDA) indiquent qu’environ 770 000 personnes vivent effectivement avec un problème auditif au quotidien. De ce nombre, plus de 500 000 personnes ont une surdité très légère, mais ce sont tout de même près de 60 000 Québécois qui doivent avoir recours à des services d’adaptation et de réadaptation étant donné leur déficience auditive plus sévère.

Même s’il existe des aides techniques pour améliorer l’audition des personnes sourdes ou malentendantes, la prothèse auditive ou l’implant cochléaire ne peut ramener le mécanisme de l’oreille à la normale.

L’audition est un processus complexe. L’air porte le son ou le bruit jusqu’à l’oreille qui fonctionne comme un entonnoir. Les ondes sonores pénètrent dans le conduit auditif, font vibrer le tympan et se rendent à l’oreille interne où elles sont amplifiées. C’est ensuite la cochlée, petite partie délicate en forme de colimaçon, qui traite les ondes, les transforme en influx nerveux qui lui, sera transmis au cerveau par l’intermédiaire du nerf auditif. Le cerveau apprend, dès la naissance, à reconnaître et comprendre ces signaux et arrive à interpréter le son perçu comme étant de la parole, du bruit ou de la musique.

Lorsqu’on parle de musique et de surdité, on pense nécessairement à la contradiction, au paradoxe. En principe, il suffit de mettre la main sur un haut-parleur pour percevoir les vibrations. Mais il est vrai qu’on ne peut reconnaître le type de musique, il n’y a que le rythme qu’on devine. Ainsi, une personne qui serait née avec une surdité grave n’aurait aucune référence et ne pourrait savoir ce qu’est une musique ni faire la différence entre les différents styles. Habituellement, les malentendants perçoivent mieux les sons graves que les sons aigus, ceux-ci étant même parfois presque inaudibles.

Malgré tout, nous ne sommes pas étonnés lorsque nous apprenons que le son musical est celui qui est le mieux et le plus facilement perçu, comparativement à la parole ou au bruit. Étant donné son timbre, le son musical a une structure acoustique plus régulière et il est riche en informations. Le passage du son à l’oreille sera plus facile et donc, le cerveau le traitera aussi de meilleure façon. La parole et le bruit sont quant à eux plus difficiles à percevoir puisqu’ils sont irréguliers. Selon plusieurs études, il est clairement démontré que le cerveau travaille 70 fois plus pour traiter un son parlé par rapport à un son chanté et 150 fois plus pour un bruit par rapport à un son musical. Ce qui expliquerait en partie pourquoi les enfants sourds réagissent spontanément plus facilement à des sons musicaux qu’à tout autre son.

L’enseignement de la musique aux enfants sourds est possible puisque celui-ci s’épanouit en pratiquant la musique sur plusieurs plans : l’expression corporelle, l’imaginaire et l’aspect social. Les façons de présenter la musique aux enfants sourds seront différentes de celles utilisées avec les enfants qui entendent normalement, mais les malentendants bénéficieront assurément d’une sensibilisation à la musique. Que ce soit par l’écoute (perception), l’improvisation (imaginaire) ou l’interprétation (mémorisation, structure), c’est dès le plus jeune âge qu’on devrait développer la faculté de percevoir les sons par le corps tout entier. La musique est un mode d'expression qui permet de s’exprimer et d'affirmer sa personnalité. Amener les enfants sourds à découvrir et explorer cet art permet d’élargir les possibilités pédagogiques et les bénéfices qu’ils en retirent au niveau de la scolarisation et de la socialisation sont multiples.

Les apports de la musique sont autant d’ordre pédagogique (repères temporels, méthodologie et autonomie, rigueur et ténacité), moteur (motricité fine par la variété des mouvements, exploration d’instruments), social (activités collectives, coopération en groupe, manifestation d’émotions) que développemental (amélioration de la communication, épanouissement et ouverture aux autres, réalisation de soi).

Bien que ce soit un choix personnel et qu’il s’agisse d’une question de confort, la majorité des personnes sourdes, enfants ou adultes, décident de faire de la musique sans prothèse auditive. La situation qui leur est la plus agréable prévaudra et la perception la plus plaisante est souvent ressentie oreilles nues. De cette façon, la sensation est naturelle puisqu’il n’y a pas de déformation ni d’amplification gênante. Pour les musiciens sourds, comme ils se fient sur leurs perceptions des vibrations et les renseignements qu’elles leur transmettent, ils préfèrent souvent, eux aussi, travailler de façon naturelle. Plusieurs seront même pieds nus afin d’avoir une perception vibratoire totale.

En conclusion, abordons brièvement les causes du trouble auditif et les moyens de prévention. Pour les personnes devenues sourdes, quelques fois, le problème d’audition découle d’un accident ou d’une maladie. Par contre, c’est en majorité une trop forte exposition aux bruits sur les lieux du travail ou dans les loisirs qui provoque le déficit. Sauf lors de situations extrêmes, le bruit à lui seul ne peut pas détruire le tympan, mais il peut détruire les cellules de l’oreille interne. Ce qui est dangereux, c’est d’être exposé à des sons d’une intensité sonore trop forte pendant une longue période. L’oreille est pourvue d’un mécanisme de protection naturelle pour contrer les effets des bruits trop forts, mais celui-ci est limité, surtout si l’exposition dure trop longtemps.

Au travail, on juge qu’il faut se protéger lorsque l’intensité du bruit atteint 85 dB. Bien que les casques et les bouchons soient les protections les plus fréquentes. Il est cependant plus efficace de limiter l’émission des bruits directement à la source (isoler une machine bruyante, par exemple). Dans les loisirs, il est recommandé de limiter l’utilisation des baladeurs à environ une heure par jour et d’éviter les écouteurs intra-auriculaires au profit de casques d’écoute. Lors de concerts ou de spectacles, il est important de ne jamais s’approcher des haut-parleurs (surtout des « murs » d’enceinte dont la puissance peut être supérieure à celle d’un réacteur d’avion et qui peuvent provoquer une surdité totale instantanée). Pour les tout-petits, épargnez-leur d’être soumis à un fond sonore en continu. En effet, la radio qui fonctionne toute la journée ou le CD qui joue sans arrêt affecte leur développement auditif. Ce faisant, les niveaux sonores s’égalisent et l’oreille de l’enfant ne fait plus sa saine gymnastique afin de s’adapter aux différents écarts d’intensité des sons.

Il faut alors rester vigilants, car les effets du bruit sont sournois, puisqu’invisibles et indolores. Il est possible de se rendre sourd sans ressentir aucune douleur! Ne négligez donc pas une fatigue, un malaise en cours d’exposition aux bruits, un bourdonnement ou si votre enfant se plaint d’un sifflement ou d’une sensation d’oreille bouchée et consultez rapidement.

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