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Gros mots, gros malaises

Alors que je déambulais entre les tables de la cafétéria d’une école primaire, les gros mots fusaient dans tous les sens. Du « bâtard » à la « bite molle », ils y passaient tous et écorchaient ma tolérance. 

J’étais consternée. Entre deux bouchées de pâté chinois, les élèves – âgés de 11 à 12 ans – dispensaient les gros mots comme s’il eut été question de compliments. Les vulgarités étaient reçues avec un grain de sel et d’aucuns ne semblaient froissés.

J’avais l’impression d’assister à la naissance d’un nouveau langage ou de nouvelles conventions sociales. J’analysais le groupuscule lorsque, d’un coup, le vent a tourné. Le même mot, entendu pourtant 30 fois auparavant, venait de soulever la grogne. « Pétasse » ne passait plus les limites de l’acceptable.

Prononcé dans un contexte particulier, et par un jeune qui semblait avoir beaucoup de mal à intégrer le groupe, ce mot semblait prendre une connotation particulièrement péjorative. Pourquoi?

Étais-je simplement face à des enfants mal élevés ou étais-je confrontée à de la provocation, ce sympathique phénomène cher à l’adolescence et à la préadolescence? J’ai donc fait quelques recherches et voici ce que j’en retiens.

La langue est vivante

Les pratiques langagières sont en constantes mutations. Ces gros mots, ceux qui font friser les oreilles des adultes, n’ont aucun écho sémantique pour les jeunes d’aujourd’hui et servent plutôt de marqueurs de relations ou de ponctuation.

Se construire

Les ados et les préados, en plus de ne pas être soumis aux mêmes référents que leurs aînés, aiment jouer avec les limites. C’est ainsi qu’ils forgent une partie de leur identité.

Une rupture dans les références

Pour les adultes, ces gros mots peuvent laisser des traces dans l’affectif, mais pour eux, aussitôt dits, aussitôt oubliés. C’est un mode de protection. Afin d’être en mesure de gérer toutes les émotions qui les envahissent, les jeunes passent rapidement à autre chose. 

Du mot qui blesse au SOS

Dans certains cas, ces mots sont utilisés dans l’intention de blesser, pour faire vivre à l’autre l’émotion ressentie. Dans d’autres, ils sembleraient exprimer une grande souffrance. Derrière chaque mot ordurier se cacherait un malaise, un appel à l’aide. C’est donc à l’adulte de se mettre en mode écoute afin de décoder ce qui relève du « style linguistique » ou du mal-être.

Le parent, lui, il doit réagir comment?

Les gros mots ne s’emploient pas uniquement à l’école. Ils s’invitent parfois à la maison. Comment réagir face à ce langage offensif? Il ne servirait à rien de monter aux barricades et de hurler. Il faut d’abord respirer par le nez et demander à l’enfant de prendre ses distances. Le temps que la poussière retombe.

Une fois les esprits calmés, il faut faire un retour sur la situation et expliquer au jeune pourquoi son langage nous heurte, ne s’inscrit pas dans notre système de valeurs ou est simplement inacceptable. Le parent, quant à lui, doit essayer de comprendre pourquoi ce vocabulaire est utilisé et faire preuve d’ouverture.

Mais attention, comme le dit le proverbe : la liberté des uns se termine là où commence celle des autres. Ça aussi, il faut l’enseigner à nos préados et nos ados.

Sources : Gros mots et insultes des adolescents, Claudine Moïse; Adolescencepositive.com, 

Maman Zarb

Rédactrice web, stratège, gestionnaire de communauté, artiste et mère de trois garçons, elle déteste les étiquettes. Ses enfants le confirment ; Annie est une attachante maman zarb (ce qui veut dire bizarre en verlan) qui déborde d’imagination et qui adore se mettre en déséquilibre. Toujours un peu dans la marge, elle habite l’autoroute 15 à cheval entre la rive nord et Montréal. Ses billets sont souvent le fruit de ses longues heures à jouer dans le trafic. Confrontée au TDAH, elle s’est intéressée au sujet et tient un blogue sur le sujet. Si non, vous pouvez la suivre sur sa page Facebook.


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