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La symphonie des détails

Percevoir ces éclats que nous offrent la nature et le monde fascine et nous amène à effleurer le bonheur dans toute sa simplicité et dans toute son authenticité.

Le fonctionnement perceptif en autisme est démontré depuis plusieurs années déjà. Cette perception rend les autistes très réceptifs et sensibles aux détails de leur environnement. Le flot de stimuli devient alors très important pour nous. Comme les autistes perçoivent beaucoup plus de détails, nos sens sont perpétuellement en état d’éveil. Contrairement à ce que certains croient encore, nos expériences sensorielles sont généralement bien plus grandes que la majorité des gens.

Nous voyons le monde en fragments d’images, d’émotions, de sensations, de sons, de formes, de couleurs. Nous sommes assaillis par les détails physiques et psychiques qui émergent de partout pour lesquels nous essayons souvent de donner un sens tant bien que mal.   

On dit souvent, particulièrement à l’âge préscolaire, que les autistes ont des intérêts restreints, qu’ils n’entrent pas en contact avec leur environnement, qu’ils ne font rien de leur journée. Ils peuvent sembler être inaccessibles et incapables d’entrer en relation. Pourtant, lorsqu’on prend le temps de l’observer avec un autre œil, sans préjugés, sans attentes, on se retrouve souvent fasciné devant l’enfant singulier qui est devant nous.

Observez le visage de votre enfant qui s’illumine lorsqu’il fait couler l’eau du robinet, qu’il regarde le plafond, qu’il fait tourner les roues de voitures. Vous verrez alors ses émotions qui vous semblent si souvent absentes. Parfois, il éclatera de rire sans que vous compreniez pourquoi. Mais, souvenez-vous qu’il ne rit pas sans but. Il pourrait rire des ombres des feuilles projetées au sol par la fenêtre, des crépitements du feu de foyer, des sensations de joie que lui procure le tournoiement sur lui-même. Bien qu’étranges vues de l’extérieur, ces expériences sensorielles sont variées et enrichissantes.

Recueillir toutes ces parcelles que m’offrait mon environnement m’émerveillait lorsque j’étais enfant. Clignoter sans cesse des yeux en alternance ou les entrouvrir à peine pour y laisser passer le plus minuscule rayon de lumière. Voir les rayons se diviser entre eux, voir la brillance de leur couleur dorée. Passer les doigts devant mes yeux pour y laisser passer les rayons de soleil. Pour faire une mélodie rythmée, entre luminosité, brillance et ombre. Faire disparaître, faire apparaître. Mettre les doigts près des yeux pour attraper du bout de ceux-ci les feuilles au sommet des arbres. Passer le sable réchauffé par le soleil entre mes mains et regarder toutes les couleurs que chaque petit grain de sable unique pouvait offrir.   

Les autistes sont des êtres sociaux comme tous les êtres humains et ils ne demandent qu’à entrer en relation. Percevoir tous ces détails demande souvent de découvrir le monde progressivement, à notre rythme, sans se sentir bousculé. Même s’il semble ignorer ses parents, contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’enfant autiste n’est pas dépourvu d’affection pour eux. Il a par ailleurs immensément besoin de chaleur humaine, de se sentir aimé et en sécurité pour s’ouvrir à cette délicate sensibilité.

Nous apprenons à vivre avec les multiples contradictions des êtres humains et réalisons à quel point la société se joue la comédie. Cette sensibilité accrue nous pousse instinctivement à nous isoler et à préférer profiter de la richesse que nous offre la nature, qui ne trahit jamais. Doucement, on apprend à se laisser aller à ressentir viscéralement l’atmosphère et à être imprégné par la détresse et la souffrance de l’humanité entière. On apprend à ressentir des émotions profondes, les nôtres et celles des autres, qu’ils nous insufflent souvent malgré nous. On conjugue avec cette sensibilité nourrissante et drainante. Ressentir intensément, c’est apprendre à apprivoiser la vulnérabilité et grandir avec elle comme une alliée qui nous rend plus forts.

La symphonie des détails, c’est de percevoir les parcelles de couleurs de la vie dans toute sa beauté florissante et vacillante.

Le blogue d’une maman autiste

Fondatrice du mouvement La Neurodiversité – L’autisme et les autres formes d’intelligence et du Salon de la Neurodiversité, Mélanie a reçu son diagnostic d'autisme à l'âge de 30 ans. Elle est la mère de trois enfants, dont les deux plus vieux, âgés de 6 et 4 ans, sont autistes. Elle souhaite sensibiliser la population aux différences cognitives afin qu'elles ne soient plus perçues comme des troubles neurologiques ou des maladies mentales. La neurodiversité, c’est la beauté de la vie! Chaque être vivant est différent, c’est ce qui fait de lui un être unique. Le but de ses écrits? Normaliser ce qui est normal : la différence.


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