Qui dit « colorant alimentaire », dit « additif alimentaire » : il s’agit en effet de quelque chose qu’on ajoute à un aliment, comme les agents de conservation. Néanmoins, contrairement à ceux-ci, les colorants alimentaires ne sont pas essentiels, puisqu’ils ne permettent pas à la nourriture de mieux se conserver, ou n’en changent pas le goût : leur utilisation est purement esthétique. Conséquemment, on les utilise pour rendre la nourriture plus attrayante et, ultimement, pour arriver à mieux la vendre.
Naturel ou artificiel?
Il existe deux grandes catégories de colorants alimentaires. D’une part, les colorants que l’on dit « naturels ». Souvent, ils sont constitués de pigments d’aliments (betterave, paprika) ou d’insecte (le rouge carmin provenant de la cochenille). Il y a aussi les colorants alimentaires artificiels ou synthétiques. Ils sont, pour leur part, issus de l’industrie alimentaire : ce sont eux qui inquiètent les consommateurs et les scientifiques. À ce jour, 6 colorants de ce type sont autorisés au Canada, par exemple le rouge allura, le bleu brillant, la tartrazine et le jaune soleil. Bien sûr, ces couleurs très éclatantes se retrouvent souvent dans les aliments destinés aux enfants, comme les céréales, les bonbons et certaines boissons sucrées.
Comment les repérer?
Plus un aliment est transformé, plus il a de risque de contenir des colorants et, en lisant la liste des ingrédients, vous pourrez savoir si c’est réellement le cas. Le seul hic, c’est qu’on ne nomme pas, habituellement, le type de colorant utilisé, puisque la loi canadienne, contrairement à celle d’autres pays, ne l’oblige pas. Seule la mention « colorant » apparaît ainsi dans la liste d’ingrédients, sans autre précision. En 2010, Santé Canada a proposé d’améliorer l’identification des colorants alimentaires sur les étiquettes des aliments, mais rien n’a été mis en place depuis.
Chez nos voisins du Sud, par exemple, on nomme le type de colorant (rouge allura, bleu brillant…) sur l’emballage. En Europe, une mise en garde est inscrite sur l’aliment, ce qui permet aux consommateurs de repérer ces produits transformés d’un simple coup d’œil. C’est cependant l’Angleterre, qui a carrément banni les colorants artificiels, qui possède la règlementation la plus stricte. Ainsi, le Kraft Diner que mangent les enfants anglais doit sa couleur au paprika et au bêtacarotène – et la compagnie a, depuis peu, effectué ces changements ici aussi.
Et la santé?
Certaines études, dont une étude britannique publiée en 2007 dans la revue scientifique The Lancet, tissent un lien entre la consommation de colorants alimentaires et l’aggravation des symptômes des enfants souffrant d’un TDAH. En outre, il semblerait que les enfants soumis à une diète sans colorants alimentaires seraient plus calmes, plus attentifs. Mais ces allégations ne sont pas concrètement prouvées.
De plus, on soupçonne fortement certains colorants alimentaires de provoquer des réactions d’hypersensibilité chez certaines personnes, une réaction qui s’apparenterait à une allergie alimentaire. Ainsi, on pointe du doigt le jaune soleil et la tartrazine (qui donnaient, il n’y a pas si longtemps, la couleur du Kraft Diner), de même que le roucou, un colorant naturel qu’on retrouve dans certains fromages.
Remplacer les colorants alimentaires
Si les preuves ne sont pas concrètes, elles poussent tout de même à se questionner : est-il nécessaire d’ajouter du colorant alimentaire dans autant d’aliments, qui plus est dans ceux destinés directement aux enfants? En Amérique du Nord, les belles couleurs vives de nos aliments sont le plus souvent dues aux colorants artificiels, alors qu’en Europe et en Angleterre, comme nous l’avons vu avec l’exemple du Kraft Dinner, l’industrie agroalimentaire offre dorénavant les mêmes aliments, mais colorés naturellement. Ceci prouve hors de tout doute qu’il est possible de trouver des solutions de rechange à ces colorants artificiels.
Vous pouvez vous aussi remplacer les colorants alimentaires dans vos pâtisseries, en utilisant du jus de framboise, de bleuet, ou de betterave, par exemple.
Éviter les colorants alimentaires
Bref, les tablettes des épiceries débordent d’aliments contenant des additifs, comme des colorants artificiels. D’une part, prenez l’habitude de lire la liste des ingrédients qui se retrouvent dans ceux que vous choisissez. La couleur n’est pas toujours un bon indice : on peut en effet obtenir une couleur bleue naturellement, avec des algues, alors que le pudding à la vanille, pourtant blanc, contient souvent des colorants artificiels. En revanche, les produits marqués du seau « biologique », ou identifiés comme étant « sans colorant artificiel », n’en contiennent pas.
De plus, il est préférable de privilégier les denrées de base et les produits naturels, comme des fruits, des légumes et des produits frais. Souvenez-vous que les colorants artificiels se retrouvent, le plus souvent, dans des aliments transformés, contenant aussi du gras et du sucre et, dès lors, une très faible valeur nutritive. C’est donc dire que d’en limiter la consommation ne peut être que bénéfique!