Famille

L'échange d'une vie

Depuis quelques mois, la famille de Julie Bourdua accueille une jeune allemande venue apprendre le français. Une histoire d’attachement spontané qui laissera des traces.

Depuis quelques mois, la famille de Julie Bourdua accueille une jeune allemande venue apprendre le français. Une histoire d’attachement spontané qui laissera des traces.

Tout a commencé au mois de mars dernier quand mon mari et moi avons aperçu une annonce dans le journal local, informant qu’un programme d’échange étudiant était à la recherche de familles d’accueil pour de jeunes étudiants étrangers.

Mon mari et moi sommes beaucoup intéressés par les autres cultures. C’est une facette du monde qui nous fascine. Un jour, nous aimerions bien partir quelques mois, voire une année complète, pour travailler à l’étranger. À défaut de mettre l’Europe dans notre passeport, nous avons décidé de faire venir l’Allemagne dans notre foyer.

Nous avons donc, immédiatement pris contact avec l’agence pour rencontrer la responsable et ainsi démarrer les démarches pour concrétiser ce projet. La dame nous a assigné une jeune fille de 16 ans qui veut apprendre le français. Nous avons dû nous soumettre à quelques recherches sur notre famille et nos antécédents criminels. J’étais bien rassurée sur ce point, en pensant que le processus devait être semblable à l’inverse. Pas n’importe qui peut rentrer chez nous, d’autant plus qu’elle vivra parmi nous durant 10 mois et demi. Finalement, tout se concrétise et elle est arrivée au début août 2008.

Bien avant son arrivée, nous avons fait de la place pour elle dans notre maison. Nous avons repeint une chambre au goût du jour, nous avons installé de beaux rideaux. Rien n’a été oublié. Nous voulions qu’elle se sente bien, qu’elle se sente chez elle.

Elle passera tout d’abord 3 semaines au Cégep de Jonquière au laboratoire de langues pour se mettre au parfum du français québécois - elle suit des cours de français depuis de nombreuses années. Puis enfin, le grand jour arrive et nous nous rencontrons dans un stationnement d’aréna à la fin du mois d’août. Toute la famille est excitée. Nous nous connaissons un peu parce que nous avons déjà discuté à quelques reprises depuis presque 3 mois par messagerie instantanée, mais ce sera une tout autre histoire que de vivre tous ensemble, et ça, nous le savons bien.

Au début, ce n’était pas très évident de communiquer. Elle maîtrise assez bien le français, mais beaucoup de mots lui échappent, mais nous prenons le dico Français-Allemand et nous nous débrouillons assez bien pour nous faire comprendre. La première semaine, nous avons appris à partager notre quotidien et à faire le tour de notre routine, l’utilisation de quelques appareils et bien sûr nous avons beaucoup partagé sur nos différentes cultures.

C’est fou comme nous ne savons pas comment vivent les Allemands. Nous posions mille questions et nous recevions mille réponses plus intéressantes les unes que les autres. Qu’est-ce que vous mangez? Comment fonctionne le système scolaire? C’est vrai qu’il n’y a pas de limite de vitesse sur l’autobahn? Quel est votre climat? Et de notre côté, nous lui apprenons la vie ici, les jeunes, l’école, les habitudes alimentaires, l’hiver, etc.

Aujourd’hui, ça fait 2 mois qu’elle est avec nous. C’est 2 mois de pures découvertes et de plaisirs. Les enfants l’ont rapidement adoptée, c’est leur grande sœur. Mon mari développe une belle amitié avec elle. Ils ont beaucoup d’intérêts communs. Moi, je suis la maman qui prend soin d’elle et qui passe du bon temps avec elle. Nous commençons à avoir une certaine complicité et nous cuisinons beaucoup ensemble. Elle a apporté quelques livres de recettes de gâteaux et j’apprends tranquillement la traduction des ingrédients.

Évidemment, cet échange n’est pas exempt d’anicroches. Il nous faut nous adapter à cette nouvelle vie, à vivre tous ensemble. Et nous ne pouvons nous leurrer, nous vivons avec une adolescente de 16 ans, presque 17, qui vit ses hauts et ses bas. Il nous faut apprendre à gérer ses moments de frustrations. Mais nous sommes capables d’en jaser et de régler les points qui dérangent. Ça ne doit pas être facile pour elle, d’apprendre à vivre avec de nouveaux parents qui sont responsables d’elle, mais aussi qui ont des visions différentes de l’éducation et des sorties et autres. D’ailleurs, je la trouve extrêmement courageuse de quitter sa famille et ses amis durant 11 mois. Elle démontre une grande maturité. Elle s’efforce de bien performer à l’école et de se concentrer sur ce qu’elle a décidé de faire durant 1 an : apprendre le français. Ce qu’elle réussit haut la main. Nous constatons chaque jour ses améliorations. Elle est vraiment intéressée et c’est la clé. Elle est aussi intéressée par la vie au Québec. Elle nous suit presque partout dans nos activités. Visite en famille ou visite culturelle, elle est toujours partante. Vice versa, chacun de nous peut apprendre sur l’autre.

Cette décision que nous avons prise au mois de mars dernier a changé ma perception de la famille, ma vision de l’éducation et des efforts que l’on doit mettre dans nos projets. Je ne sais pas si notre Sabrina (prononcer Zabrina en allemand) se rend compte de tout ce qu’elle m’apporte et ce qu’elle apporte à ma famille. Mais, aujourd’hui, je sais déjà que je vais avoir le cœur brisé quand ma grande fille va nous quitter au mois de juillet prochain. Je sais au plus profond de mon cœur que cette expérience nous changera tout au long de l’année à venir. Nous sommes bien contents de l’avoir parmi nous et je crois qu’elle se sent bien ici.

Julie Bourdua, maman
En plus d’être maman à la maison de 2 garçons, j’anime l’heure du conte à la bibliothèque de mon quartier et je suis marraine d’allaitement pour un groupe d’entraide de ma région. Je suis passionnée par tout ce qui touche le quotidien des mères et leur famille. L’anthropologue et la sociologue en moi cherchent à en savoir toujours plus sur les mères d’aujourd’hui. Vous pouvez me lire sur mon blogue!

Julie Bourdua

Je suis maman à la maison de 3 enfants. Je fréquente la maison de la famille de mon quartier, son parc ainsi que sa bibliothèque. L’horaire scolaire dirige mes sorties mais malgré tout je réussis à faire de belles rencontres. Je suis passionnée par tout ce qui touche le quotidien des mères et leur famille. L’anthropologue et la sociologue en moi cherchent à en savoir toujours plus sur les mères d’aujourd’hui.


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