Vie scolaire

Sexualité : Et si on appelait un chat un chat?

Voilà un bon moment que le gouvernement a annoncé le retour de l’éducation à la sexualité dans nos écoles. En ce mois de l’amour, on a voulu savoir où en était le programme et s’il avait fait des petits!

Cours de FPS ou savoir comment mettre un condom et être capable de dire non

J’ai terminé mon secondaire en 2000. Je sais, c’est loin. L’année suivante, le gouvernement en place abolissait les cours de FPS (formation personnelle et sociale). Du jour au lendemain, la confection d’une sauce à spaghetti, d’un budget et de boxers, c’était fini. Mais ce qui était surtout fini, c’était les discussions sur la sexualité, à part pour quelques professeurs qui avaient cru bon continuer d’en parler avec leurs élèves prépubères entre deux cours de géographie. Pendant 17 ans, le système d’éducation québécois a fait vœu de silence et s’est détourné de sa vocation première : éduquer, certes, mais surtout préparer nos enfants à faire face aux épreuves de la vie. 

Devant les phénomènes mondiaux #meetoo et #timesup, le gouvernement d’ici a dû agir, et vite. (Ai-je besoin de vous rappeler les derniers scandales sexuels qui ont ébranlé le Québec?) Depuis septembre 2018, le système d’éducation est donc passé en mode prévention par l’entremise de cours obligatoires d’éducation à la sexualité.  

Les grandes lignes du nouveau programme du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec*

Le nouveau programme est à la fois clair et vague. Résumons. D’abord, on demande aux enseignants de donner de 5 à 15 heures sur le sujet selon le niveau scolaire. Les sujets à couvrir sont très clairs et adaptés selon l’âge des enfants (allez jeter un œil au tableau synthèse établi par le MEES pour mieux comprendre). Par conséquent, il n’y a aucune chance pour que les classes de maternelle fredonnent des comptines sur les ITSS. Par contre, on y discutera des parties du corps et du droit d’exprimer ses sentiments. La façon de livrer l’information reste, en quelque sorte, à la discrétion de chaque établissement.

Cependant, là où le gouvernement rencontre de l’opposition, c’est quand vient le temps de décider QUI héritera de la tâche. Parce que, rappelons-le, les enseignants doivent assumer cette nouvelle tâche de façon volontaire. Concrètement, c’est la personne qui se sent à l’aise d’en parler qui deviendra la volontaire attitrée. Ainsi, il est possible que, dans une école, le prof de biologie soit l’enseignant désigné alors que, dans une autre, on aura décidé de lancer une initiative commune et d’en faire un événement. Je pense ici à cette école qui a décidé de faire de février, le mois de l’amour, celui où l’on parle de sexualité. Pour d’autres établissements, c’est l’infirmière qui prendra en charge cette nouvelle matière. Le hic? Il y a parfois une infirmière pour cinq écoles.

Dans les corridors, on murmure avoir hérité d’une belle patate chaude! La majorité salue l’initiative du gouvernement, mais déplore le fait que les écoles soient laissées à elles-mêmes quant à la façon d’appliquer le programme et le manque de formation. « On sait qu’on est obligés d’enseigner la matière, de la glisser dans notre horaire déjà chargé. Mais on manque de temps et d’expertise pour y arriver. Dans notre cas, les TES, on en a déjà plein les bras. » Est-ce que les écoles pourraient alors se tourner vers de l’aide extérieure? « Oui, on a essayé de contacter des organismes locaux et des CLSC, mais depuis l’annonce de cette nouvelle mesure, ils sont débordés et n’arrivent pas à suffire à la demande », m’a confié une directrice. Quant à l’idée d’engager des spécialistes, c’est le budget ridiculement bas qui met à mal cette option (1 000 $ par école).

En mode prévention

Après 17 ans d’absence, l’éducation à la sexualité est plus que nécessaire. L’hypersexualisation, la banalisation de la sexualité, la définition du consentement, l’acceptation de soi et des autres et les agressions sexuelles font désormais partie intégrante du quotidien de nos enfants. Entre les lignes, le gouvernement est en mode réaction face aux derniers scandales sexuels et, par conséquent, en mode prévention. Sans compter que les chiffres font peur. Selon la Fondation Marie-Vincent, 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 10 rapportent avoir été victimes de violences sexuelles avant 18 ans. 

Un appel à la collaboration et à la tolérance

Personnellement, je salue l’initiative du gouvernement. En 2019, ne pas parler de sexualité serait une triste manifestation de l’incapacité de la société québécoise de s’ouvrir au monde et à sa réalité. Quand la sexualité est bien comprise et vécue avec respect, elle peut être belle et agréable. Priver nos enfants d’information équivaut à les empêcher d’apprendre à vivre plus sainement. En tant que parents, nous devrions appuyer les enseignants en poursuivant la discussion à la maison.

Peu importe l’âge de vos enfants, des notions telles que le consentement et le respect devraient être abordées en famille au même titre que la météo. Le fait d’expliquer les choses aux enfants leur permet d’acquérir un vocabulaire adéquat et même de déceler certaines situations problématiques. Nos enfants sont malheureusement confrontés à la sexualité beaucoup plus vite qu’on ne peut l’imaginer, alors autant les préparer en les outillant correctement. Ils n’en seront que de meilleurs adultes. 

Pour en savoir plus sur le dossier de l’éducation à la sexualité et trouver des pistes de discussion :

MEES

Fondation Marie-Vincent

TEL-JEUNES (partenaire officiel pour une formation complémentaire destinée à une clientèle adolescente)

* Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, persiste et signe : les seules exemptions délivrées le seront de manière exceptionnelle pour des motifs très précis, par exemple pour des élèves ayant vécu des traumatismes importants.

Image de Marysol Tremblay


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