Santé

Stimuler le langage à la maison – semaine 4

Solène Bourque nous propose une série d’articles sur une façon concrète d’intervenir auprès de votre enfant qui a une difficulté de langage. Voici le bilan de leur dernière semaine d’activités.

Pendant un mois, vous pourrez suivre notre aventure au pays de L’apprentissage des sons et des phrases1.  Vous y découvrirez les petits trésors d’activités que j’ai élaborés en m’inspirant des exercices proposés dans cet outil. Vous pourrez aussi suivre l’évolution de Thomas, son appréciation des activités de même que la mienne, comme parent et comme intervenante.

Lisez d'abord ces quatre articles pour suivre le cheminement proposé.

Stimuler le langage par les jeux et les bricolages

Au fil des semaines, vous avez remarqué que j’ai planifié une petite activité de jeu avec Thomas pour nous aider à travailler des sons dans une atmosphère plaisante pour lui. Si vous avez un enfant qui a des intérêts artistiques, les bricolages peuvent aussi être un bon moyen de stimuler le langage de votre enfant tout en s’amusant. Ces activités lui permettent :

  • De découvrir ses capacités;
  • D’apprendre à socialiser;
  • De développer sa concentration et son attention;
  • De développer son langage en atteignant des objectifs d’apprentissage des sons et des phrases

Voici quelques trucs – tirés du livre L’apprentissage des sons et des phrases1 - pour faire des jeux et bricolages une occasion d’apprentissage avec votre enfant :

  • Choisissez une activité qui l’intéressera;
  • Profitez des moments d’activités pour demander à votre enfant de dire des phrases ou de faire un son à certains moments du jeu;
  • Invitez les autres membres de la famille à participer au jeu. Cela peut être une motivation supplémentaire pour votre enfant;
  • Préparez le matériel à l’avance pour faciliter le déroulement de votre activité;
  • Ne disposez que le matériel nécessaire à votre activité pour favoriser la concentration de votre enfant.
Semaine 4 - les résultats
Activité de la semaine

Fabrication d’un livre et jeu de mémoire

Pour notre dernière activité planifiée ensemble, j’ai laissé Thomas choisir ce qu’il avait envie de faire. Il m’a dit qu’il aimerait bien faire des dessins. Je lui ai donc proposé, pour rajouter une touche d’apprentissage à l’activité qu’on en fasse un livre d’histoire. Il était bien d’accord. Mais sa motivation étant en baisse, il ne voulait pas travailler « les exercices de sons difficiles » comme il les appelle. Je lui ai donc dit qu’on ne ferait l’activité que par plaisir.

Comme Thomas réagit très fortement à l’échec, je savais qu’il avait vécu difficilement les activités des dernières semaines. Il n’avait pas pu conserver dans ses mains les objets des mots qu’il n’avait pas bien prononcés au premier essai et il avait fallu que je trouve des moyens pour le motiver à nouveau. Comme je sentais que c’était encore la même chose cette semaine, je lui ai proposé de reprendre le jeu de mémoire de notre première semaine d’activités et de regarder avec lui les mots qui étaient difficiles au départ et qu’il réussissait très bien maintenant. Pour qu’il puisse prendre conscience de ses réussites. Il a accepté.

Entre chaque page du livre qu’il dessinait, je déposais donc 6 images du jeu de mémoire devant lui que je lui demandais de nommer. Question de lui faire vivre davantage de réussites, j’ai aussi inséré dans l’exercice des images de mots dans lesquels il n’y a pas de sons difficiles à prononcer pour lui (avion, clé, gâteau, montre, etc.).

Appréciation/évaluation : Ce fut tout un défi de réussir à faire participer Thomas à une activité cette semaine. Il a fallu que j’use de beaucoup de stratégie et aussi miser sur le plaisir du jeu/bricolage de livre avec lui. Il m’a mentionné avant l’activité à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas faire d’exercices, alors j’ai dû ajuster notre moment d’activité en conséquence. D’abord en lui demandant ce qu’il souhaitait faire, puis en lui proposant des petits ajouts à l’activité me permettant tout de même de travailler des choses avec lui sans que cela n’ait l’air « d’exercices de sons » qu’il ne semble plus avoir l’intérêt et la motivation de faire.

Résultats : Quatre groupes de six images ont été présentés à Thomas durant notre activité. Pour chaque groupe d’images, trois images comprenant des sons difficiles (oiseau, soleil, soulier, fusée, etc.) et trois ne comprenant pas de sons difficiles (avion, clé, gâteau, montre, etc.).

Dans les images présentant des défis, il a réussi du premier coup les mots soleil, chat, chien, pizza, dinosaure et ourson, soit 6 mots sur 12. Bien sûr, il faisait un effort de prononciation marqué, mais le mouvement de la bouche, avec les dents qui restent fermées pour ne pas laisser sortir sa langue durant le son, semblait bien acquis. Ce fut plus difficile pour poisson, fusée, oiseau et coccinelle. J’ai utilisé le modèle verbal pour reformuler, mais Thomas ne voulait pas répéter. Je n’ai pas insisté. Il est important de respecter le rythme de notre enfant! C’est tout de même une grande amélioration si on compare à notre première activité où un seul mot sur 10 était bien prononcé du premier coup.

Au quotidien, tous les mots comprenant des sons en « CH » et en « J » semblent majoritairement acquis. On continuera de travailler les « S » et les « Z » au quotidien.

Réinvestir au quotidien

En terminant, voici quelques trucs, tirés du guide1 pour continuer de stimuler le langage au quotidien, même si les activités plus organisées sont terminées. Il s’agit d’aider votre enfant dans son acquisition de nouveaux sons, mots et phrases en lui donnant des indices:

L’ébauche d’un mot (ex. : C’est un pan… (pour pantalon)).
Cela lui permet de terminer le mot en question lui-même.

La phrase porteuse (ex. : C’est un…) en lui pointant l’objet.
Lorsqu’il nomme le mot, on reformule en y ajoutant des encouragements. « Oui, bravo, tu as raison, c’est un pantalon! »

La question à choix (ex. : C’est une jupe ou un pantalon?).
Et s’il ne nomme que le mot, on reformule en disant la phrase complète « oui, c’est un pantalon ».

La définition (ex. : C’est un vêtement, c’est long…)
Cela lui permet de deviner et dire le mot lui-même. Encore une fois, s’il ne dit que le mot, on reformule en disant la phrase complète.

L’erreur intentionnelle (ex. : Ah! La belle robe! en désignant le pantalon).
Et on valorise encore une fois les efforts. « Oui, tu as raison, tu es meilleur que moi, c’est un pantalon! »

Le contraire (ex. : Ce n’est pas une robe, c’est un…). 
Cela donne un indice à l’enfant pour lui permettre de trouver plus facilement le mot.

La question fermée (ex. : Qu’est-ce que c’est?)
Et on reformule par la suite avec la phrase complète. « C’est un pantalon. » pour que l’enfant ne fasse pas que nommer l’objet, mais saisisse que les mots sont rattachés à des phrases pour communiquer.

Alors, voilà! C’est tout pour cette petite série d’articles sur la stimulation du langage. En espérant que ces quelques activités, trucs et moyens sauront vous être utiles avec vos petits mousses en apprentissage des sons et des phrases!

1L'apprentissage des sons et des phrases: un trésor à découvrir, Maryse Beauchemin, Sylvie Martin et Suzanne Ménard, Montréal : Éditions du CHU Sainte-Justine, 2000. 112 p. ISBN : 9782922770049, 18,95 $

Solène Bourque
Psychoéducatrice

Solène Bourque est psychoéducatrice, auteure et enseignante en éducation spécialisée. Elle est également la fière maman de deux enfants de 11 et 13 ans. Depuis 2010, elle a publié huit ouvrages éducatifs pour parents et intervenants et signe aussi des articles pour différents magazines s’adressant aux parents.


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