Famille

Les dangers de l’hyperéducation

Nous avons voulu faire le point avec Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et auteure de plusieurs livres dont le plus récent Le bonheur d’être un parent imparfait.         

L’hyperéducation, c’est quoi?

De plus en plus répandu, le phénomène de l’hyperéducation s’explique par des parents qui, souvent de façon inconsciente, stimulent leurs enfants à outrance et exigent d’eux un haut niveau de performance. Entre l’école, le sport et les activités récréatives, l’enfant n’a plus de temps libre. Ce désir est initié par les parents qui veulent souvent plus que l’enfant lui-même.

« Les parents ont souvent tendance à remplir l’horaire de leurs enfants comme ils le font avec le leur, » explique Stéphanie Deslauriers. « Pourtant, ce n’est pas nécessaire d’en faire autant, » ajoute-t-elle.

Ces derniers agissent de la sorte souvent par anxiété de performance. Le succès de leur enfant est une façon pour eux de se rassurer quant au fait qu’ils font un bon travail comme parents. « Les parents s'en mettent beaucoup sur les épaules et ne veulent pas faire d’erreurs, » témoigne la psychoéducatrice. « J’observe beaucoup de jugement entre les parents. Lorsqu’on dit qu’un enfant est mal élevé, on met rapidement la faute sur le parent. »  

Elle nous rappelle que toute la semaine, à la garderie ou à l’école, le temps de l’enfant est structuré à la minute près. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. Alors une fois la fin de semaine arrivée, il n’y a rien de mal à ne rien faire.

« Les parents doivent se déculpabiliser de ne pas toujours être en mode jeu et divertissement avec leurs enfants. Aller faire l’épicerie ou faire le ménage, ce sont des taches qui font partie de la vie et c’est bon de les impliquer là-dedans, » raconte la maman.

« Apprendre à ne rien faire et s’ennuyer, ça permet de développer l’autonomie et une certaine débrouillardise chez l’enfant. Ça lui permet de découvrir ce qu’il aime vraiment, » commente-t-elle. 

Comment savoir lorsque c’est trop?

Lorsque le vouloir du parent est plus grand que celui de l’enfant, c’est un premier signe. Il faut respecter leurs intérêts d’abord et avant tout. Si l’enfant n’éprouve plus de plaisir à pratiquer une activité, il ne faut pas le pousser. Il faut être à l’écoute des signaux et ne pas hésiter à le questionner sur son intérêt à pratiquer tel sport ou à jouer de tel instrument de musique.

Si la pratique de leurs activités a un impact sur le reste de la famille et que vous sentez que vous négligez un autre enfant en raison de l’activité de l’autre, c’est que c’est peut-être trop prenant. Si l’enfant termine très tard le soir ses devoirs ou son sport et que le temps de sommeil est compromis, c’est trop. L’énergie des enfants n’est pas une ressource inépuisable. Selon la psychoéducatrice, pratiquer un sport à raison de deux fois par semaine, c’est suffisant pour la majorité des jeunes.

Les manifestations chez l’enfant

L’hyperéducation peut se manifester par une perte de motivation ou un changement de comportement soudain. Si vous vous dites à un certain moment que vous ne reconnaissez pas votre enfant, c’est un signe d'avertissement.

En tant que parents, ces signes doivent être pris très au sérieux. Si votre enfant se plaint de maux de tête, de maux de ventre ou qu’il vomit à certains moments, c’est qu’il vit probablement un stress trop intense.

Parfois, l’enfant peut cacher son stress tellement il ne veut pas déplaire à ses parents. « Un enfant trop parfait, pour moi, ça cache quelque chose, » raconte Stéphanie Deslauriers. « Un enfant qui ne remet jamais ses parents en question, qui ne s’oppose jamais aux consignes, ce n’est pas normal. Ça fait partie de leur développement. »

Ouvrez la discussion avec eux à savoir si telle ou telle activité les rend vraiment heureux et demandez-vous si c’est son désir ou le vôtre. La prise de conscience du parent est la première étape pour aider son enfant.


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