Organiser une fête pour accueillir bébé parmi nous, c’est fort agréable. Traditionnellement, cette fête, le baptême, est en réalité un sacrement et s’inscrit comme un acte de foi envers la religion catholique. Si certains pays offrent une alternative laïque au baptême, nommé, à l’instar du mariage du même type, « baptême civil », on ne retrouve rien de tel au Québec. C’est d’ailleurs ce qui explique que plusieurs nouveaux parents décident, même s’ils ne sont pas pratiquants, de faire baptiser bébé à l’église. En effet, même si le nombre de baptêmes a chuté drastiquement depuis les années 2000, certains baptisent l’enfant pour faire plaisir à la famille (souvent aux grands-parents), alors que d’autres le font à défaut d’avoir une autre option pour souligner l’arrivée de bébé. Bien entendu, il y a encore des gens pour qui cet acte est sacré, et très important.
Traditions
Il n’y a pas si longtemps, on ne se posait même pas la question : puisqu’il était de coutume de baptiser l’enfant dans ses premiers jours de vie, on profitait du sacrement pour célébrer sa venue parmi nous. Alors que de plus en plus de Québécois se disent non-pratiquants, comment faire pour réinventer cette cérémonie et se l’approprier? Dans ses ouvrages Réinventez vos cérémonies, fêtes rituels et Célébrons la naissance de bébé, l’auteure Chantal Dauray s’est penchée sur cette question. Selon elle, la cérémonie et les rites de passage sont importants : mais il faut les redéfinir pour qu’ils nous parlent et soient, par la même occasion, porteurs de sens. L’experte en communication, qui organise d’ailleurs des fêtes de bienvenue, ajoute : « Nous devons prendre le temps de nous poser les bonnes questions pour choisir la formule qui nous conviendra véritablement. Sommes-nous croyants? Quelle est notre culture familiale? Quel genre de personnes sommes-nous, introverties ou extraverties? Que nous lui donnions une tournure informelle ou très structurée, la fête de bienvenue doit surtout s’articuler autour de nos valeurs. »
Une cérémonie unique
Comme tout être est unique, la fête de bienvenue devrait elle aussi l’être. Les parents qui désirent souligner la naissance de leur enfant doivent donc se poser quelques questions, et choisir le type de réception qui leur convient le mieux. « J’ai organisé ma première fête de bienvenue lorsque mon deuxième fils a eu 1 an, confiait Chantal Dauray à Enfant Québec. Nos proches étaient invités à jouer de la musique, à lire des textes, déjà existants ou rédigés pour l’occasion, et à trinquer à l’eau-de-vie. Plutôt que de désigner un parrain et une marraine, nous avons fait circuler un lampion parmi les convives qui, en le recevant tour à tour, s’engageaient à devenir des éclaireurs pour Vincent s’il devait plus tard traverser des périodes sombres. J’ai aussi demandé aux personnes présentes de formuler des vœux pour lui. Comme je ne voulais mettre personne mal à l’aise, si elles préféraient ne pas le faire à haute voix devant tous, elles pouvaient les livrer plus discrètement devant une caméra, ou encore les écrire dans un livre prévu à cet effet. »
Un acte social
Qu’il soit religieux ou non, le rituel de bienvenue est un acte social, qui permet à une famille, des amis, un groupe quoi, de se réunir pour célébrer un événement heureux. Ainsi, l’enfant entre dans le monde en s’inscrivant comme fier descendant des générations qui l’ont précédé. Que cette fête soit simple ou à grand déploiement, sa valeur est la même, et c’est l’occasion rêvée de créer de magnifiques souvenirs de cette période unique, si particulière, qu’est l’arrivée de bébé. En outre, c’est ce que nous avons nous-mêmes décidé de faire, mon amoureux et moi, à la naissance de notre premier enfant. Cette cérémonie toute simple, que nous avons baptisée à la blague « le coming-out » de bébé, a été pour nous l’occasion de réunir tous les gens qui nous étaient chers. Pas de cadeaux (même si plusieurs matantes n’ont pas réussi à se retenir), pas de prières, mais du bon vin, de délicieux petits plats et beaucoup beaucoup d’amour. C’est aussi la dernière fois que Noam, alors âgé d’un mois, a eu la chance de se faire bercer par son arrière-grand-père.
Chacun son « baptême »
Bref, il en revient maintenant aux parents de décider comment souligner l’arrivée de leur enfant dans le monde. Avec ou sans célébrant, avec ou sans parrain et marraine, en robe traditionnelle ou en tenue « civile » : c’est à vous de voir. Par ailleurs, certains parents décident de profiter de l’occasion pour renouveler leurs vœux, ou encore célébrer leur amour. La cérémonie n’a donc de limites que celles de votre imagination!