Vie scolaire

Développer la mémoire des enfants

La mémoire, quand on s’en sert bien, permet de gérer toutes les informations qu’on reçoit, une méthode essentielle pour bien apprendre. Stratégies pour développer la mémoire de nos enfants.

Écrire le mot « chapeau » fait appel à notre mémoire. Même chez les adultes. Mais pour l’enfant, pour apprendre comment l’écrire et se souvenir de la bonne orthographe, il lui faudra utiliser des stratégies précises pour que sa mémoire retrouve bien le chemin menant au mot voulu : des stratégies de mémoire visuelle (photographier le mot, se rappeler de comment il l’a vu dans un livre, etc.), mémoire auditive (séparer les syllabes, répéter le mot à voix haute, etc.) et mémoire motrice (l’avoir écrit plusieurs fois en le recopiant, par exemple).

Comment fonctionne la mémoire?

À tout âge, il est possible d’augmenter sa capacité à mémoriser des informations, à moins d’être victimes de lésions ou de troubles neurologiques.

Voici les deux mécanismes importants de notre mémoire

  • Stocker les informations, c’est-à-dire emmagasiner et classer les informations (les encoder, les trier, les associer, utiliser les images mentales, etc.).
  • Retrouver, c’est-à-dire repêcher l’information là où elle se trouve afin de l’utiliser.

Germain Duclos utilise une image pour mieux illustrer le processus et fait l’analogie entre notre mémoire et le travail d’une bibliothécaire. « Dans le stockage des livres, le bibliothécaire doit utiliser des systèmes de classification, de cotes et de références pour être efficace. C’est le même phénomène pour la mémoire. En effet, le stockage de l’information et des connaissances doit être bien organisé pour que le repêchage soit facile. Pour retrouver des souvenirs et des renseignements dans sa mémoire, il faut des stratégies ou des moyens, et ceux-ci sont efficaces si, au préalable, le stockage de ces souvenirs a été bien organisé. »

Les images mentales

Associer une image à une information est un processus qui permet, entre autres, une vie imaginaire riche, mais est aussi à la base d’une foule d’apprentissages. « Les images mentales donnent un sens à ce que l’on apprend et permettent de conserver les connaissances longtemps. Par exemple, lorsqu’un enfant lit, il met des images mentales sur des mots et, lorsqu’il écrit, il met des mots sur des images mentales. 

Ce n’est pas tant par son contenu que la lecture est si motivante et source de plaisir que par les images mentales qu’elle permet d’évoquer. On ne peut pas favoriser la mémoire chez son enfant sans l’inciter à évoquer des images mentales », écrit Germain Duclos dans le livre Guider mon enfant dans sa vie scolaire (éditions Sainte-Justine).

Autour de 18 mois, les enfants commencent à reproduire, dans leur tête, des images mentales. Ils arrivent peu à peu à se représenter des objets ou des notions qu’ils ne voient pas réellement. Entre autres, c’est ainsi qu’ils arrivent à mieux supporter l’absence de leurs parents. 

Trucs de maman

Par exemple, pour retenir le nom des planètes du système solaire (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune), on leur apprend une phrase clé :

Mercredi, Viendras-Tu Manger avec Jean Sur Une Nappe

Ou

Mon Vieux Toutou Médor Joue Sur Un Nuage

On peut inventer ce genre de phrase amusante pour retenir une foule de séries (les exceptions orthographiques, les pays, les capitales, etc.

Stratégies pour « booster » la mémoire
  • Il faut favoriser un contexte où il y a peu de distractions et éviter autant que possible les interférences. Par exemple, il est difficile de mémoriser un numéro de téléphone si, au même moment, quelqu’un vous demande un service.
  • Les éléments du commencement et de la fin d’une série se mémorisent mieux que ceux du milieu. Par exemple, si l’enfant doit mémoriser des tables de multiplication, il vaut mieux commencer de temps en temps par les multiples de 6 et 7 pour que ceux-ci prennent la première place dans sa mémoire, au lieu de toujours se retrouver au milieu.
  • Il faut bien connaître le style cognitif de l’enfant pour lui proposer de bonnes stratégies de mémorisation. S’il apprend plutôt de façon globale et synthétique, en privilégiant l’entrée visuelle, il est opportun de lui faire visualiser les informations par des schémas, des dessins et de lui faire remarquer les caractères visuels des informations. Mais s’il apprend plutôt de façon séquentielle, analytique, en privilégiant l’entrée auditive, il est recommandé de lui faire répéter les mots, de les épeler, d’utiliser aussi des comptines et des chansons.
  • Si, en un endroit de la liste à mémoriser, on introduit un élément très différent des autres, l’enfant se rappelle mieux les éléments voisins. Par exemple, on lui fera entendre le tintement d’une clochette immédiatement avant ou après des mots difficiles dans une série de mots à mémoriser.
  • La stratégie la plus efficace consiste à faire des associations logiques ou même fantaisistes entre les divers éléments à mémoriser. Par exemple, dans la mémorisation des mots, l’enfant pourra retenir dans un bloc associatif ces trois éléments : paysan, herbe, cheval. Il peut aussi faire des associations de sons : plafond, mouton, carton. Le plus important, c’est que l’enfant puisse créer en lui des images mentales visuelles ou auditives grâce aux associations. Le repêchage en est ensuite grandement facilité. Cela est plus efficace quand c’est l’enfant lui-même qui trouve ou invente les associations. Même si celles-ci vous semblent bizarres ou non logiques, elles ont de fortes chances d’être efficaces.
  • Les informations ou connaissances qui ont un sens se mémorisent plus facilement. On peut aider l’enfant à élaborer une structure sémantique, même avec des mots disparates comme ceux-ci : maison, papier, vagabond. Ceux-ci sont plus faciles à mémoriser dans ce contexte : « le vagabond a échappé un papier près de ma maison ». Il est possible de mémoriser des centaines de mots grâce à cette stratégie.
  • Les nouvelles informations doivent être répétées, mais en élargissant l’intervalle entre chaque tentative. Il faut user de dosage pour soutenir sa motivation.
  • Plus l’enfant maîtrise de stratégies, meilleures sont ses chances de repêcher de façon efficace les informations et les connaissances acquises, tout comme un pêcheur qui aurait plusieurs hameçons à sa ligne.
  • Enfin, il est important de souligner qu’en plus de soutenir tous les apprentissages, les images mentales et la mémoire soutiennent également la créativité de l’enfant. Le langage, l’écriture, les jeux symboliques, les activités corporelles et les arts plastiques sont autant de façons d’exprimer son imagination et d’affirmer son identité. C’est ainsi que l’enfant redonne, à sa façon, les richesses qu’il a reçues des adultes.

Extraits du livre Guider mon enfant dans sa vie scolaire, écrit par Germain Duclos, éditions du CHU Sainte-Justine, 2014. ISBN : 9782896190621. 14,95 $ 

Image de Nadine Descheneaux

Autrice jeunesse et conférencière.


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