Santé

Faut-il médicamenter les femmes enceintes?

Contrairement à ce que l’on pensait, la grossesse ne protège pas les femmes contre les troubles de l’humeur et les troubles anxieux. Pourtant, le traitement des femmes enceintes pose problème.

Contrairement à ce que l’on pensait, la grossesse ne protège pas les femmes contre les troubles de l’humeur et les troubles anxieux. Toutefois, le traitement des femmes enceintes pose des problèmes particuliers aux médecins qui doivent évaluer laquelle de deux solutions est la moins nocive pour l’enfant, entre l’exposition prénatale à la médication et l’humeur instable ou l’anxiété des mères.

Des chercheurs de la Colombie-Britannique ont récemment étudié un groupe de mères et leur progéniture pour déterminer si l’exposition prénatale aux psychotropes avait des effets durables sur les enfants. Ils se sont particulièrement penchés sur les problèmes de comportement intériorisés (dépression, retrait et anxiété) des enfants de quatre à cinq ans et n’ont pas découvert de différence significative entre ceux qui avaient été exposés à ces médicaments et les autres. Cependant, parmi les enfants exposés à la médication, plus les symptômes maternels d’anxiété et de dépression étaient élevés, plus les comportements intériorisés des enfants l’étaient aussi.

Il s’agit de la quatrième étude sur ce groupe de mères. Les chercheurs ont suivi 22 enfants exposés aux psychotropes in utero. Certaines mères étaient traitées avec des (ISRS), une catégorie d’antidépresseurs, alors que d’autres recevaient en plus un anxiolytique. Le groupe témoin était composé de 14 enfants de mères en santé, non dépressives et non médicamentées.

Dre Pratibha Reebye, de la Clinique psychiatrique infantile de l’Hôpital mère et enfant de Vancouver, a participé à cette étude. Elle explique que, à l’âge de trois mois, des effets négatifs plus importants sur l’expression des émotions avaient été observés chez les nourrissons dont les mères avaient été traitées pour des dépressions plus sévères et de l’anxiété. Les chercheurs se sont alors demandé si l’anxiété avait un effet plus nocif que la médication, par exemple en agissant sur les interactions mère-nourrisson.

« Nous aurions dû constater chez les enfants des mères plus anxieuses et dépressives plus de comportements intériorisés », soutient Pratibha Reeby. Toutefois, les données n’ont révélé aucune différence significative entre les enfants exposés aux deux médicaments et les autres. « L’anxiété maternelle en soi était relativement significative. Nous savions déjà à partir d’études que le style d’interaction des mères anxieuses et dépressives peut nuire au développement du nourrisson. »

Selon le Dr Martin St-André, pédopsychiatre au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine de Montréal, la tendance actuelle est de craindre davantage la maladie que son traitement. « Si une femme continue de présenter de nombreux symptômes anxieux ou dépressifs, cela pourrait potentiellement affecter le déroulement de sa grossesse et même le développement de son enfant », affirme-t-il. Pourtant, bien que la majorité des données disponibles montre que les psychotropes sont sans danger pour le bébé, plusieurs femmes s’inquiètent encore de leurs effets à moyen et à long terme. « C’est pourquoi toute découverte qui appuie l’innocuité de ces médicaments est très utile au plan clinique », précise le pédopsychiatre.

En plus des psychotropes, il existe des moyens non pharmacologiques, comme la psychothérapie, qui permettent de traiter la dépression et l’anxiété prénatale. « Il faut évaluer quel est le meilleur choix thérapeutique pour chaque cas », conclut-il.

Par Eve Krakow

Centre d'excellence pour le développement des jeunes enfants (CEDJE)

Pour une compréhension plus approfondie de différents sujets concernant les enfants, consultez nos textes d’experts dans l’Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants, accessible gratuitement.


Cette semaine
Les mots de Passe-Partout : pour apprendre en s’amusant

Cette émission jeunesse a marqué plus d’une génération, nous sommes nombreux à avoir grandi en compagnie de Passe-Montagne, Passe-Carreau et Passe-Partout.

20 cabanes à sucre familiales

Puisque le goût de l’érable coule dans nos veines, allons s’en pourlécher les babines encore cette année! Voici des suggestions de cabanes à sucre dans toutes les régions du Québec.

Le RQAP : plus flexible que jamais

Présenté par le Gouvernement du Québec.

Saviez-vous que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) vous permet de concilier encore plus facilement vos responsabilités familiales et professionnelles? 
 

Sarah-Jeanne Labrosse raffole de ces produits pour bébé

Dans un monde où la peau délicate des tout-petits demande une attention particulière, les soins Mustela émergent comme un phare de confiance offrant des produits qui évoquent la tendresse et le réconfort d’un câlin.

Nos Concours

Gagnez la gamme complète de soins pour bébé de Klorane

Participez pour gagner une gamme de soins pour bébé