Santé

Les effets des commotions cérébrales

Chez les enfants et les adolescents, le sport fait plus de bien que de mal... à condition d’éviter les chocs à la tête.

Une étude en cours au Département de kinésiologie montre que les séquelles d’une commotion cérébrale chez les enfants peuvent être observables jusqu’à 32 semaines après le choc. « On a longtemps cru que les enfants se remettaient plus facilement et plus rapidement d’une commotion cérébrale qu’un adulte en raison d’une plus grande plasticité du cerveau. Mais de plus en plus d’indices portent à croire qu’ils pourraient être davantage vulnérables », affirme Dave Ellemberg, professeur au Département de kinésiologie.

Le chercheur a entrepris la première étude visant à mesurer les effets à court et à moyen terme des commotions cérébrales qui surviennent au cours d’activités sportives chez les enfants et les adolescents. De précédents travaux sur la plasticité neuronale ont démontré que les enfants récupéraient mieux que les adultes à la suite d’une opération au cerveau, mais que l’épilepsie causait par contre plus de dommages au jeune cerveau. « Il faut voir si c’est la même chose avec les commotions cérébrales, se demande le professeur Ellemberg. Si des séquelles sont présentes au moment où le jeune a besoin de toutes ses facultés pour assurer ses apprentissages, il s’en trouvera doublement affecté. Il faudra aussi établir des protocoles de retour au jeu qui tiennent compte de ces données. »

Ondes cérébrales touchées

Fait étonnant, on ne sait presque rien de ce qui se passe dans le cerveau au moment d’une commotion. « Des études sur l’animal laissent à penser qu’il y a des répercussions sur les neurotransmetteurs, sur la structure des axones et sur l’apport en sang au cerveau, mais tout reste à faire de ce côté », signale le chercheur. On n’en connait en fait que les symptômes apparents, qui sont sensiblement les mêmes quelle que soit la gravité du choc : étourdissements, vomissements, pertes d’équilibre, maux de tête, évanouissements.

Un incident survenu au début de la recherche de Dave Ellemberg a apporté un élément inattendu quant à la gravité des commotions chez les enfants. Une joueuse de soccer de huit ans, retenue pour faire partie du groupe témoin, a subi une commotion une semaine après avoir passé les tests écrits d’habiletés cognitives et ceux relatifs aux mesures de potentiel évoqué (réponses neuronales mesurées à l’aide de l’électroencéphalographie). Le chercheur a ainsi pu comparer les données. « Vingt-quatre heures après la commotion, les ondes delta étaient 2,5 fois plus élevées qu’avant le choc, mentionne-t-il. Les ondes delta sont associées à un état de fatigue et de faible vigilance. Les ondes bêta et gamma, liées à l’attention et au traitement de l’information, étaient quant à elles plus faibles. »

Sept semaines plus tard, les ondes delta avaient retrouvé leur niveau initial. Mais, même après 32 semaines, les ondes bêta et gamma n’étaient pas tout à fait revenues à la normale. Les tests neuropsychologiques sur papier ont en outre révélé une diminution de la vitesse des habiletés cognitives après l’incident, diminution qui s’est résorbée après un mois et demi. « On ne sait pas si c’est pareil chez les autres enfants et si ces effets peuvent varier selon les âges », précise Dave Ellemberg. Son projet vise à prendre des mesures du même type chez 100 à 150 jeunes âgés de 7 à 20 ans.

Les bienfaits du sport

Malgré les risques de commotion qu’entrainent les sports d’équipe, Dave Ellemberg n’en croit pas moins que les bienfaits du sport sur les fonctions cérébrales des enfants et des adolescents l’emportent sur les effets négatifs. « Après 30 minutes d’activité physique, les mesures prises dans mon laboratoire auprès de jeunes enfants font état d’une amélioration de l’attention et de la rapidité de réponse comparativement à 30 minutes d’inactivité », déclare-t-il. Parallèlement à l’étude sur les commotions, le professeur poursuit d’autres travaux sur les effets à court et à long terme du sport sur la mémoire et sur l’attention. « Nous voulons vérifier si ces gains peuvent être durables après un programme de 12 semaines d’activité physique dirigée. »

Des mesures de potentiel évoqué et d’autres relatives aux habiletés neuropsychologiques seront prises avant, pendant et jusqu’à six mois après le programme d’activité. Cette étude, qui constitue la recherche de maitrise de Mathilde St-Louis-Deschênes, sera la première du genre portant sur les retombées de l’activité physique à long terme au sein de la même cohorte d’enfants et d’adolescents.

Texte provenant de l’Université de Montréal, Forum, par Daniel Baril, Volume 41 - numéro 20 - 12 février 2007

Source

Forum, Université de Montréal


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