C’est du moins ce que révèle une étude publiée en novembre dernier dans le magazine The New England Journal of Medicine. Les résultats de cette recherche tendent à démontrer que les enfants les plus jeunes, d’une même cohorte, seraient effectivement surdiagnostiqués puisque les symptômes du troubles peuvent aisément être confondus avec un simple manque de maturité.
Problème d’interprétation
La question est donc de savoir pourquoi tant de mauvais diagnostics sont posés. Une partie de la réponse réside peut-être dans le fait que, au Québec, les pédiatres et les neuropsychologues peuvent l’un comme l’autre poser un diagnostic, sans suivre le même protocole. Tandis que les premiers rendent leur conclusion à l’issu d’un questionnaire remplie à la fois par les parents et par l’école, les autres s’appuient sur une série de tests dont les critères sont établis par le DSM (le manuel diagnostic des troubles mentaux) dont l’efficience ne fait pas l’unanimité au sein même des professionnels de la santé. Dans un cas comme dans l’autre, une grande place est laissée à la possibilité d’erreurs.
Entrer dans le moule
Les enseignants sont prompts à référer les parents et à suggérer le TDAH chez les élèves lunatiques ou turbulents. Cependant, s’ennuyer ou bouger n’est pas forcément synonyme de pathologie. La volonté de voir l’enfant performer et « entrer dans le moule » peut bêtement empêcher une autre analyse de la situation. Plusieurs questions, doivent être posées : l’enfant arrive-t-il à l’école le ventre vide, est-il ennuyé par le ton monocorde de l’enseignante, est-il surdoué, est-il préoccupé, dort-il bien, est-il simplement immature? Autant de pistes à investiguer et envisager avant de recourir à l’évaluation pour un TDAH.
Ceci dit, le trouble du déficit de l’attention existe réellement et son existence n’est pas remise en cause. Cependant, il pourrait être intéressant d’ajuster le mode d’analyse pour éviter les erreurs de diagnostics.
Source : The New England Journal of Medecine