Au cours des vingt-cinq dernières années, la théorie phonologique s’est imposée comme la théorie qui fait le plus large consensus. Selon cette théorie, certains mécanismes responsables du traitement phonologique seraient déficitaires chez les enfants dyslexiques entraînant des difficultés dans le développement de la conscience phonologique. Une conscience phonologique peu développée a pour conséquence que l’enfant a des difficultés à percevoir et à manipuler les sons de la parole et à apprendre la correspondance entre les sons et les lettres.
Une autre hypothèse qui a reçu beaucoup d’attention ces dernières années est l’hypothèse du déficit magnocellulaire. Le système magnocellulaire est impliqué dans le traitement visuel. Selon cette hypothèse, les dyslexiques ne parviendraient pas à traiter assez rapidement l’information visuelle et à effacer assez rapidement l’information lue, ce qui résulterait en un brouillage lors de la lecture. Cependant, cette hypothèse a fait l’objet de critiques sévères et les résultats de plusieurs études récentes ne confirment pas une atteinte de la voie magnocellulaire chez les enfants et les adultes dyslexiques.
D’autres explications quant à l’origine de la dyslexie sont rapportées dans la littérature. Plusieurs chercheurs ont comparé le cerveau des personnes dyslexiques avec celui des personnes non dyslexiques afin d’identifier des différences anatomiques ou fonctionnelles. Aucune de ces études ne permet de conclure sur une différence qui serait propre à la dyslexie. Par ailleurs, lorsque des différences anatomiques ou fonctionnelles sont observées, il est difficile de distinguer si ces différences sont la cause ou le résultat de la dyslexie.
Enfin, bien qu’il y ait de plus en plus d’indications à l’effet que la dyslexie ait une forte composante héréditaire, aucun gène n’a encore été identifié.
Dossier préparé par l’École d'orthophonie et d'audiologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal pour Mamanpourlavie.com. Les mots en italique renvoient au Glossaire sur la dyslexie.