Santé

La discipline, c’est plus que des punitions!

Comment encadrer efficacement nos enfants sans multiplier les menaces et les punitions? Lisez ces quelques conseils de Nancy Doyon.

Nous témoignons de l’amour à nos enfants en leur donnant un cadre, en les sécurisant. Nous voulons en faire des citoyens responsables. C’est en leur apprenant des règles, une façon de vivre que nous leur apprenons l’autodiscipline. Malheureusement, pour plusieurs, encadrer se résume à relever chacune des erreurs de l’enfant, à faire des reproches, à répéter, à hausser le ton et à sévir alors qu’il existe bien d’autres moyens de fournir un cadre stable qui leur permettra de grandir harmonieusement.

Quelle différence entre conséquence et punition?

En fait, le mot « conséquence » n’est pas un synonyme de « punition ». Une conséquence, c’est le résultat d’un choix ou d’un geste posé. En ce sens, il y a des conséquences positives et des conséquences négatives. Si je mets beaucoup d’efforts à préparer un examen, la conséquence sera probablement une meilleure note et beaucoup de fierté, alors que si je bâcle mon travail, le résultat sera probablement moins satisfaisant.

Bien que l’utilisation des punitions s’avère parfois nécessaire et efficace afin de modifier certains comportements, il reste préférable d’utiliser, chaque fois que c’est possible, des conséquences logiques ou naturelles puisqu’elles responsabilisent davantage l’enfant. Dans certains cas, il n’est même pas nécessaire de sévir : une simple discussion ou des rappels affectueux peuvent suffire.

Il faut aussi faire attention à l’excès de mesures punitives, aux critiques incessantes et aux punitions humiliantes ou démesurées (retraits pendant plusieurs heures, à genoux dans le coin, laver le plancher, douche d'eau froide, etc.) Les menaces répétées sont aussi à proscrire (Si tu ne m’écoutes pas, je t’enlève ton jouet préféré!)

Les dangers de l’abus de mesures punitives et de critiques
  • Augmentation de la colère et de l’agressivité
  • Envie de se « venger »
  • Déresponsabilisation (C’est la faute de mon méchant parent)
  • Tentatives de l’enfant de déjouer son parent (Pas vu = pas pris)
  • Baisse de l’estime de soi (Je suis méchant, pas aimable)
  • Confrontations répétées, « Game » de pouvoir
  • Détérioration de la relation parent/enfant
  • Climat familial négatif.
Trucs et astuces pour susciter la collaboration
  • Choisissez vos batailles!
    Plus on critique, moins les enfants écoutent! Alors, ne relevez pas chacune de leurs erreurs et laissez passer les comportements qui n’ont que peu d’importance ou qui risquent de s’arrêter d’eux-mêmes. Rappelez-vous que vous avez bien une vingtaine d’années pour élever vos enfants! Vous pouvez donc reporter certains apprentissages à plus tard…
  • Ayez une attitude généralement agréable envers votre enfant.
    Ayez régulièrement des moments de plaisir avec lui et assurez-vous de lui donner sa « ration quotidienne » d’amour et d’attention.
  • Ayez des règles et des routines claires et constantes.
    Écrivez, sur un carton, 5 ou 6 règles et affichez-les au mur. Faites de même avec les routines du matin et du soir. Il peut être pertinent d’utiliser des pictogrammes afin d’aider les enfants à visualiser rapidement ce qu’ils ont à faire. Si Jérôme prend son bain tous les soirs après son émission, il cessera, à la longue de s’obstiner.
  • Assurez-vous aussi que vos consignes sont bien comprises par l’enfant.
    Énoncez des consignes, pas des souhaits! (Range des jouets dans le bac SVP! Plutôt que C’est le bordel ici, ça serait bien de ranger un peu.)
  • Lorsque vous donnez une consigne, restez près de l’enfant jusqu’à ce qu’il ait obéi.
    Votre proximité sera un incitatif à s’exécuter. Dans certains cas, il peut être intéressant de l’aider ou de « modeler son comportement. »
  • Utilisez la méthode 1-2-3
    1- Je donne une consigne claire, sur un ton agréable et chaleureux. S’il n’obéit pas...
    2- Je lui demande de venir me voir (je vais le chercher au besoin), j’arrête son jeu, je lui fais vivre un petit malaise puis je lui répète ma consigne plus fermement, les yeux dans les yeux. Je m’assure qu’il a bien compris. Je peux lui annoncer la conséquence qui s’en vient ou donner un choix clair. S’il n’obéit pas...
    3- Conséquence immédiate, sans attention et surtout sans argumentation. (Conséquence logique ou retrait selon la situation).
  • Lorsque vous donnez une consigne et qu’il ne s’exécute pas (surdité sélective...), comptez à rebours 5-4-3-2-1-0 puis agissez.
    Par exemple, prenez-le par la main pour l’amener à la tâche demandée, fermez la télé, etc. Il apprendra vite que lorsque vous commencez le décompte, vous êtes sérieux!
  • Donnez-lui des choix clairs et laissez-le les assumer ensuite.
    Par exemple : « Si tu vas prendre ton bain tout de suite, on aura le temps pour une histoire. Par contre, si tu veux, tu peux jouer encore 10 minutes, mais après le bain, c’est dodo. Qu’est-ce que tu préfères? » (ATTENTION! Si vous lui lisez tout de même une « toute petite histoire de rien du tout », vous lui apprenez à manipuler…) « Tu manges ce que j’ai préparé sans rouspéter ou tu ne manges rien jusqu’à la collation. C’est toi qui choisis. »
  • Remplacez les « si » et les « sinon » (menaces) par des « quand ».
    Par exemple, plutôt que dire « Range pas ta chambre SINON tu n’iras pas jouer dehors avec tes amis et arrête de lambiner! », on dira plutôt : « Tu pourras aller jouer dehors, QUAND tu auras rangé ta chambre. Dépêche-toi, tu pourras sortir plus vite! » C’est plus respectueux, l’enfant est moins sur la défensive et l’obligation reste la même…
D’autres façons de favoriser la collaboration de l’enfant
  • Assurez-vous que votre enfant dort suffisamment (10 à 12 heures par jour incluant les siestes pour un enfant de moins de 6 ans, 8 à 10 heures pour les plus vieux). Un enfant fatigué est souvent agité et colérique.
  • Aidez-le à voir de façon concrète les effets de ses gestes : « Regarde! Juliette fait un beau sourire! Elle est contente que tu lui prêtes ton camion! Tu vois, elle veut jouer avec toi! Est-ce que ça te fait plaisir quand elle veut jouer avec toi? », « Tu vois, puisque tu m’as aidée à débarrasser la table, il me reste un peu de temps pour faire un jeu avec toi! »
  • Laissez l’enfant vivre les conséquences naturelles de ses gestes et trouver AVEC lui (et non à sa place…) ce qu’il fera la prochaine fois.
  • Apprenez-lui à réfléchir sur son comportement et celui des autres afin qu’il intègre des valeurs et comprenne les effets de nos gestes sur les autres et sur la relation qu’on a avec eux. Par exemple : lui demander son avis sur le comportement des gens à la télé et ce qu’il aurait fait à leur place.
  • Ayez une attitude et un ton de voix approprié à la gravité du comportement. Sans crier, il est important d’avoir un ton très ferme lorsque l’enfant pose des gestes dangereux ou violents.
  • Cessez de courir! Prenez le temps de régler les situations avec une attitude posée. Vous aurez ainsi beaucoup plus d’impact.
  • Arrosez les fleurs, pas les mauvaises herbes!. Sachez reconnaître et valoriser les bons coups et les qualités de vos enfants de façon sincère et spécifique : « Bravo, j’ai bien vu que tu étais très en colère contre ta soeur il y a quelques minutes et tu avais bien raison. Mais au lieu de te fâcher et de l’insulter, tu as pris une grande respiration et tu lui as exprimé clairement et calmement que tu n’avais plus envie de jouer avec elle. C’est une très bonne façon de faire! » plutôt que « Bravo champion! » ou « Tu as été gentil. »

Si vous avez pris l’habitude de crier et menacer de façon régulière afin de vous faire obéir, n’hésitez pas à consulter un professionnel afin de renverser la vapeur et ramener un climat familial plus agréable.

Extrait en partie du livre

Parent gros bon sens -
Mieux comprendre mon enfant pour mieux intervenir

Par Nancy Doyon
Éditions Midi trente
2010
ISBN : 9782923827070
22,95 $

Nancy Doyon
Coach familiale et auteure

Nancy Doyon est auteur, formatrice et conférencière depuis plusieurs années, elle est aussi très active dans les médias à titre de chroniqueuse famille. Elle est collaboratrice régulière à l’émission Bonheur total au Canal Vox ainsi qu’à Salut Bonjour! Week end à TVA et à Truc et cie à V télé. De plus sa chronique SOS NANCY est présentée tous les lundis au FM93 ainsi que tous les mercredis à Rythme FM Mauricie. Elle est également présidente-fondatrice de l’entreprise SOS NANCY, qui offre des services de coaching familial. Nancy Doyon est coach familial et éducatrice spécialisée depuis près de vingt ans. Elle a travaillé dans les centres jeunesse, les CPE, les CLSC et les écoles primaires et secondaires de la région de Québec avant de plonger dans l’univers du coaching.   Parent gros bon sens - Mieux comprendre mon enfant pour mieux intervenir Par Nancy Doyon Éditions Midi trente 2010 ISBN : 9782923827070 22,95 $


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