Femme

Rencontre en clair-obscur, avec Véronique Bannon

La maladie mentale n’a pas de visage. Elle ne ressemble à personne, on se l’imagine souvent comme un cliché. Elle peut toucher tout le monde: vous, moi, elle. Sans crier gare ou après avoir tiré plusieurs sonnettes d’alarme toujours ignorées. Elle est pernicieuse et récidiviste. Elle peut même se retrouver dans notre téléviseur, juste devant nos yeux. C’est exactement ce qui est arrivé à Véronique Bannon.

Une image peu fidèle à sa réalité 

Belle, jeune, dynamique, brillante et talentueuse, Véronique respirait le succès. Tristement, l’image projetée était à cent lieues de ce que la comédienne ressentait. Si tout semblait lui sourire, un mal profond, intouchable et innommable la grugeait en silence, de l’âme au fond de ses tripes. Anorexie, crises de panique et dépression, elle visite très jeune les sombres dessous de la maladie mentale. Sans pouvoir mettre un mot sur ce qu’elle vit.

«Je viens d’une famille où on ne nommait pas les choses. Encore moins les émotions», explique Véronique. «J’allais dans ma chambre et je restais aux prises avec tout ce que je vivais et je me trouvais anormale, niaiseuse.» D’une empathie peu commune et très sensible, Véronique ressent tout d’une manière exponentielle. 

Prisonnière d’un rôle

Depuis longtemps, son entourage la castaitdans le rôle de «l’intense». «J’étais celle qui parlait trop fort, régissait trop. J’étais toujours trop», dit Véronique. Puis, à 14 ans, c’est le métier de comédienne qui la choisit. Elle grandit dans l’œil de la caméra, exposée aux commentaires et aux critiques d’un milieu plutôt ingrat et exigeant. Rien pour apaiser son anxiété.

La grossesse, un moment de béatitude 

Familière avec les crises de panique, sans toutefois pouvoir les expliquer, Véronique découvre une version d’elle-même plus calme pendant sa grossesse: «Pour moi, être enceinte,c’était merveilleux. J’ai tellement aimé ça! Tout allait bien, et les gens me disaient que j’étais rayonnante.» Cet état de zénitude n’était malheureusement que passager. «Lorsque Milan a eu 8-9 mois, l’angoisse et les crises de panique sont revenues. Bien sûr, il était hors de question que j’en parle, je gardais tout ça pour moi. La roue s’est mise à tourner, les questionnements sont arrivés, et j’étais convaincue de ne pas être une mère adéquate»,poursuit l’actrice. 

En 2010, tout explose

Comme un cocotte-minute, à force de tout garder pour elle-même, elle explose. Seule à la maison, souffrante et désespérée, elle attente à ses jours. «C’est fou, j’étais certaine que je rendrais service à tout le monde. Que je les libérerais de moi. Je leur avais écrit une lettre, pour ne pas qu’ils se sentent coupables de ma mort. Pour leur expliquer que je n’en pouvais simplement plus.» Milan, son fils, avait deux ans à l’époque. 

Avec douleur, Véronique se souvient: «Milan et son père sont arrivés au moment où j’entrais dans l’ambulance. Mon fils m’a tendu les bras et, là, j’ai eu une prise de conscience. Qu’est-ce que je venais de faire? Moi qui avais fait la promesse à Milan de le protéger de tout, j’en étais rendue là. À ce moment, j’ai décidé que je voulais voir mon enfant grandir et je me suis prise en main.»

Prise de conscience

Médication, thérapie, méditation: la route de la guérison est longue. Il y a eu et il y aura encore des rechutes, mais aujourd’hui, Véronique va beaucoup mieux. «Je consulte et, quand ça ne va pas, j’appelle mon médecin», dit-elle. «Je me permets de le dire quand ça ne va pas, et j’apprends à accepter le fait que, effectivement, on ne peut pas plaire à tout le monde. Je suis comme je suis.»

Une mère différente grâce à la maladie

Véronique aurait aimé que les choses se passent autrement, mais c’est son histoire, et elle ne peut pas la réécrire. La maladie, elle ne l’a pas choisie. Elle compose avec, et elle trouve tout de même un côté moins revêche à sa maladie: «Si je ne m’étais pas rendue jusque-là, je n’aurais probablement pas été la mère que je suis. Je ne suis pas parfaite, mais je fais un vrai bon travail avec mon fils. J’élève un petit humain empathique et qui n’a pas peur de dire ce qu’il ressent. À son âge, j’aurais tant aimé pouvoir le faire.» Avec son bagage, on comprend qu’il est primordial pour elle que son fils ait toute la latitude pour s’exprimer et valider ses émotions.  

«La maladie mentale, ça fait partie de la vie de Milan, ajoute Véronique. Il comprend très bien qu’il n’est pas responsable de mes mauvaises passes. Il est ouvert aux différences, il ne juge pas les gens et il ne veut pas plaire à tout le monde. Lui, il sait que c’est impossible. Il a une bonne logique. En fait, c’est un enfant heureux.»

Savoir bien s’entourer

Pour l’entourage aussi, la maladie mentale peut être souffrante. La famille, les amis, ne savent pas toujours comment réagir adéquatement. «Lorsqu’on dit qu’on se sent mal, les gens ont tendance à nous dire de nous bouger les fesses. Comme si c’était aussi facile de s’en sortir.» Le choix de la garde rapprochée est donc très important. «Aujourd’hui, poursuit Véronique, je m’entoure des bonnes personnes. Je suis transparente avec elles et elles sont capables de l’accepter. Avant, si je me sentais mal dans ma peau, je prétextais un mal de tête pour ne pas faire telle ou telle activité. Maintenant, je dis simplement que je ne file pas. Je fais le choix de mes batailles, et il y a simplement des personnes avec qui ça ne fonctionne pas. Ça ne fait pas d’eux des méchants, mais ça ne passe juste pas.»

Peut-être que son histoire est en clair-obscur,mais aujourd’hui, même si Véronique sait qu’elle n’est pas à l’abri des rechutes, c’est une femme pétante de vie et pleine de projets qui s’exprimait au bout du fil. Comme le disait Léonard: «Il y a une brèche en toute chose.»

Véronique, en partenariat avec Lyëma bijouterie, propose une chaîne et un bracelet faits à lamain, au Québec et créés par elle-même! Les bijoux sont disponibles ici

D’ici quelques semaines, on pourra également la voir à l’écran, dans District 31


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