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Réagir à l'intimidation

Prendre conscience que son enfant est victime d’intimidation est difficile à supporter pour n’importe quel parent. Voici comment vous pouvez intervenir.

L’intimidation nous fait réagir fortement et même si nous savons qu’à cause d’elle, notre enfant passe de mauvaises journées, on ne sait pas toujours par quel bout prendre ce problème. Voici donc quelques trucs pour reconnaître les différents visages de l’intimidation et y mettre fin pour de bon.

Les types d’intimidation

La loi définit l’intimidation comme tout acte répétitif visant à léser une personne, à l’opprimer, à l’offenser. Ces actes peuvent être de plusieurs natures, mais ils visent toujours à humilier ou à blesser. Au Canada, 75 % des jeunes disent avoir été victimes d’intimidation au moins une fois et 25 % des jeunes de 11 à 18 ans ont reçu des messages dépréciant d’autres enfants.1

Parmi les méthodes utilisées par les intimidateurs, on compte :

  • l’intimidation verbale et sociale : injurier, répandre de fausses rumeurs, menacer, donner des surnoms, isoler la personne en disant par exemple qu’elle pue, etc.
  • la violence physique ou sexuelle : frapper, pousser, toucher l’autre sans son consentement, etc.
  • la cyberintimidation : utiliser les courriels ou Facebook pour humilier et harceler la personne.
  • le taxage : voler l’argent ou le repas de la personne.
  • l’utilisation des allergies2 : menacer quelqu’un ou le toucher avec un aliment auquel il est allergique.
La violence verbale est la forme d’intimidation dont sont le plus souvent victimes les enfants qui souffrent d’allergies alimentaires. Certains rapports de cas troublants font cependant état d’enfants s’étant fait lancer l’aliment auquel ils sont allergiques ou harceler avec celui-ci! 

Réagissez rapidement

Quand on parle à un jeune qui a déjà été victime d’intimidation, il regrette presque toujours de ne pas en avoir parlé plus rapidement à un adulte. Chaque fois, le jeune raconte que son calvaire qui durait depuis des mois s’est terminé quelques heures après en avoir parlé, pourtant, les professionnels3 sont unanimes : les enfants ne parlent aux adultes qu’en dernier recours.

C’est souvent la peur de passer pour un rapporteur qui est le pire ennemi des victimes d’intimidation. C’est cette peur qui empêche le jeune un peu timide de se plaindre et qui en fait une proie facile. Plus il se laisse harceler, plus il deviendra « normal » pour les autres qu’on le harcèle et plus il sera difficile de changer la mentalité des autres jeunes de son école. Il est donc impératif de réagir promptement.

Prenez les choses en main!

Dans l’ordre, voici quelques actions à poser si vous apprenez que votre enfant est victime d’intimidation.

  1. Écoutez votre enfant attentivement et prenez-le au sérieux.
  2. Dites-lui de répondre à son intimidateur de le laisser tranquille.
  3. Dites-lui d’éviter les endroits où il se fait intimider.
  4. Parlez au personnel de l’école
  5. Si ce n’est pas suffisant, parlez aux parents de l’intimidateur.
  6. Changez les paramètres de sécurité du compte Facebook de votre enfant.
  7. Bloquez l’intimidateur de son compte courriel.
  8. Si vous sentez qu’il ne vous dit pas tout, suggérez-lui d’appeler un organisme tel que Tel-Jeunes où il pourra se confier et être conseillé dans l’anonymat.

Bien des intimidateurs évitent les confrontations sérieuses. Si vous vous défendez avec votre enfant et qu’ainsi les forces s’équilibrent, il y a de bonnes chances qu’il cesse de faire l’intéressant.

Empêcher que cela arrive

Ce n’est pas toujours rose d’être le parent d’un intimidateur non plus, mais c’est une position dans laquelle vous pouvez plus facilement avoir un impact. À la maison, vous pouvez faire deux choses : désamorcer l’agressivité et éviter de faire une prévention excessive chez les plus jeunes.

Si votre enfant est agressif, il est de votre devoir de canaliser cette agressivité. Trouvez la source de sa rage, consultez un psychologue ou faites-lui passer son énergie dans un sport exigeant, mais sans contact. Quoi qu’il arrive, ne laissez pas le temps passer en espérant qu’il arrange les choses et que le professeur s’occupera de la discipline. C’est votre enfant et c’est votre responsabilité d’en faire un bon compagnon de classe et un bon citoyen.

Si vous avez peur pour votre jeune enfant, ne le préparez pas trop à faire face à une intimidation qui n’existe pas encore. Un parent qui dit à son enfant « si quelqu’un t’embête à l’école, défends-toi, ne te laisse pas faire! » donne en quelque sorte l’autorisation de se défendre n’importe comment envers n’importe quel type d’agression. Si votre enfant saisissait mal vos propos, il pourrait bien se fâcher contre un enfant qui a refusé de jouer avec lui et éventuellement devenir un intimidateur sans le vouloir.

En septembre 2015, 99 % des écoles possèdent un plan de lutte contre l'intimidation et la violence et ont désigné une personne-ressource pour veiller à son application. Tel que le prescrit la loi, les écoles primaires et secondaires du Québec sont invitées à réaliser diverses activités de sensibilisation au civisme. Le ministère Éducation, Loisir et Sport a mis en ligne le site Branché sur le positif pour aider enfants, parents et écoles dans leur lutte contre l'intimidation.

Les conséquences

On ne peut pas prendre l’intimidation à la légère. Les cas de fugues et de suicides sont trop nombreux, la détresse des enfants est trop grande et la structure scolaire ne leur offre pas assez d’échappatoires. Des études menées sur 1 420 participants en Angleterre et aux États-Unis4 ont aussi démontré que les victimes d’intimidation gardent des séquelles de ces périodes difficiles. Il faut donc agir, et le faire le plus vite possible.

Si vous avez de la difficulté à parler à votre enfant, n’hésitez pas à rencontrer un psychoéducateur ou un psychologue qui sauront vous épauler. On dit qu’il faut un village pour élever un enfant et c’est encore plus vrai quand cet enfant est en détresse. Quand tout cela sera derrière vous, vous serez surpris de constater à quel point son école redeviendra un havre de paix.

Pour vous encourager un peu, n’hésitez pas à lire l’histoire de ce jeune homme de la Rive-Sud de Montréal pour qui l’intimidation est maintenant chose du passé.

Référence :
  1. Psychomédia, Un tiers des élèves victimes d’intimidation au secondaire
  2. Déjouer les allergies : Intimidation, ne vous laissez pas faire!
  3. Sécurité publique : Mesures initiales pour mettre fin à l’intimidation
  4. La Presse : L’intimidation cause des séquelles à long terme, démontre une étude
Image de Anne Costisella

Anne Costisella est diplômée en communication publique à l’Université Laval et maman de deux enfants. En plus d'être une rédactrice web d'expérience,  Anne est aussi l'auteure du blogue Techno Maman


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