C’est ainsi que Sophie Grégoire Trudeau parle de l’importance de Fillactive, une fondation qui invite les filles de 12 à 17 ans à bouger entre amies. Porte-parole du mouvement, Mme Grégoire Trudeau, activiste engagée pour l’égalité des sexes, a pris la parole au Forum Femmes, Leadership et Communications qui s’est tenu le 12 octobre à Montréal.
Dans le contexte actuel (pensons entre autres aux menaces envers les auteures du livre féministe Les Superbes, aux plaintes d’agressions sexuelles à l’Université Laval et aux allégations d’agressions sexuelles d’Alice Paquet envers un député fédéral qui remettent à l’avant-plan la notion de consentement), ses propos résonnent encore plus. « Le langage de violence auquel nos filles font face est réel, a dit la première dame. Fillactive met l’accent sur l’unicité de chaque femme, sur leurs forces, dans une approche holistique cœur-corps-esprit. On met l’accent sur des valeurs de compassion, de coopération, de communauté. »
À retenir
49% des jeunes filles ne bougent pas assez
65% des jeunes filles ne bougent pas assez à l’école secondaire
Une adolescente sur trois souffre de trouble d’anxiété, de modéré à sévère
L’estime de soi
Aller au bout de soi. Se lancer un défi. S’approprier son corps. Mieux se connaître. Tisser des liens solides avec des amies. Tous ces acquis permettent de gagner en estime de soi. Et cela constitue l’une des clés pour mieux vivre sa vie d’adolescente et de femme, explique Claudine Labelle, fondatrice et présidente de Fillactive.
Mère de trois enfants, Mme Labelle se décrit aujourd’hui comme une « entrepreneure sociale ». Ancienne athlète de haut niveau (en cyclisme), la vie de Mme Labelle a pris un tournant aussi dramatique qu’inattendu en 2004 : à 22 ans, elle se fait heurter violemment par une voiture. « J’ai subi un grave traumatisme crânien, dit-elle en entrevue. Cela a attaqué ma mémoire à court terme. J’avais devant moi une page blanche : que vais-je devenir? »
Il faut dire que toute la vie de Mme Labelle tourne autour du sport. Privée de sa passion, elle se décourage, sombre et « pleure sur son sort en masse »… Puis, elle se ressaisit. Un an plus tard, elle est remise sur pieds. En étudiant ce qui est offert pour les jeunes filles, Claudine Labelle fait un constat : « Zéro. Il n’existait rien! » Elle décide de mettre sur pied une fondation qui inciterait les filles à bouger. Elle s'allie des responsables scolaires.
C’est un départ!
Elle décide de mettre sur pied une fondation qui inciterait les filles à bouger. Elle souhaite, plus que tout, que cette fondation soit inclusive : milieu défavorisé, nouveaux arrivants, premières nations, tout le monde doit s’y identifier et s’y sentir bien. Le programme de la fondation doit être flexible pour qu’on puisse l’adapter selon les besoins des participantes.
Mme Labelle s'allie des responsables scolaires et monte un programme avec des spécialistes de la santé, du nutritionniste au kinésiologue. Le programme s'échelonne sur 8 à 10 semaines et l’objectif ultime est de prendre part à une course de 5 ou 10 kilomètres. L’épreuve se tient au mois de mai. « En 2009, il y avait 25 filles sur la ligne de départ, explique l’entrepreneure de 34 ans. Cette année, nous étions douze milles… »
Il faut dire que Fillactive, c’est maintenant dix employés à temps plein, 250 ambassadrices et 1000 responsables scolaires. Et depuis avril dernier, Sophie Grégoire Trudeau a emboîté le pas et s’implique. Cela donne, évidemment, une belle visibilité à la cause : « C’est une femme extraordinaire, qui n’a pas peur de dire les vraies choses et qui crée des liens de proximité avec tous, les jeunes, les mères, les pères et les profs », souligne Mme Labelle, visiblement enthousiaste.
Fillactive, c’est…
- Un programme sportif de 8 à 10 semaines
- 110 000 participantes depuis 2007
- Plus de 100 écoles secondaires inscrites
- 16 équipes dans 16 régions au Québec et en Ontario
- 250 ambassadrices
La suite? Au bout du fil, la présidente s’emballe. « Je souhaite que les adolescentes se mobilisent à travers le pays et qu’elles s’approprient Fillactive,dit-elle. Ce sont elles, les leaders! »
Les écoles qui aimeraient se joindre au mouvement peuvent le faire maintenant : la période d’inscription est ouverte.
