Activités

Noël sans eux

Après un divorce, la période des Fêtes devient un moment d’émotions intenses et d’introspection. Car comment vivre cette nuit magique sans les enfants?

On dirait que je ne veux surtout pas penser à Noël cette année. Ce qui est bizarre, c’est que presque tous les cadeaux sont déjà achetés, donc dans le fond, j’ai pensé à Noël, dès novembre. À l’aspect commercial diront certains, à l’aspect pratique, je leur répondrai! Les enfants ont fait une liste, j’ai divisé les listes en deux, une pour Papa et une autre pour Maman. Oui, il faut deux listes parce que Papa et Maman sont séparés.

Ce sera le quatrième Noël depuis la séparation, je devrais pourtant être habituée! Je devrais avoir la couenne plus dure…

Premier Noël

La première année, les enfants étaient malheureux de devoir choisir avec qui passer cette veillée traditionnelle. On a réglé la question en la passant en famille, presque comme si de rien n’était. Le souper était délicieux, tout le monde était beau, les cadeaux venaient de Papa et Maman, une seule liste, une seule soirée de remise de cadeaux, de bisous et de bonheur d’être ensemble pour une rare fois. Je crois sincèrement que les enfants étaient heureux de nous voir tous ensemble. Disons que Papa et Maman ont eu plusieurs fois les yeux dans l’eau, mais qu’ils ont aussi profité de cette dernière soirée en famille. C’était Noël!

Deuxième Noël

La deuxième année, nous avons fait ça comme des grands, après tout, ça faisait plus d’un an maintenant : les déménagements avaient été faits, les enfants se sont adaptés peu à peu à cette vie où les seules fois où ils voient leurs parents ensemble, c’est dans un cadre de porte d’entrée, pour les transferts de garde. Papa avait refait sa vie, Maman avait quelqu’un aussi.

Donc, les enfants ont passé le 24 chez Papa et le 25 chez Maman. J’ai parlé aux enfants par téléphone le 24 au soir, j’ai ri de leur plaisir de faire de la bicyclette un 24 décembre – rappelez-vous de Noël 2006! —, je me suis extasiée devant le récit des cadeaux reçus et j’ai rassuré les enfants que « oui, oui, j’ai tout plein de plaisir moi aussi, ne vous inquiétez pas pour moi et passez une belle nuit de Noël avec votre papa! À demain, mes amours! » Ils n’avaient pas à savoir que j’avais le cœur gros, que c’est avec eux que j’aurais voulu être, même si j’avais un amoureux pour me faire oublier leur absence. Ça a presque réussi…

Troisième, quatrième...

L'an dernier, c’était encore le 24 décembre chez Papa et le 25 chez Maman. Ce sera la même chose cette année. Après avoir perdu les traditions de la famille d’avant, divorce oblige, il faut bien en avoir d’autres, qu’elles nous plaisent ou non! Notre réalité qui est celle de tellement de gens, c’est que nous serons toujours séparés soit le 24, soit le 25 décembre, et tellement d’autres jours dans l’année! Un divorce, c’est d’abord l’affaire des parents, mais ça se vit à travers l’absence des enfants. Un divorce, c’est accepter d’être exclu d’un tiers, de la moitié, des trois quarts de la vie de ses enfants! Ça dépend des arrangements, ça dépend surtout encore une fois des parents. Mais c’est surtout priver les enfants d’un de ses parents dans les mêmes proportions. Pour toujours. Nos enfants vivront toujours deux Noëls, deux Jours de l’An, deux anniversaires, un avec Maman, un avec Papa. Oui, ça fait plus de cadeaux, oui ça fait plus d’ambiance de fête plus longtemps, du moins pendant un temps. Ça fait surtout deux banques de souvenirs à entretenir! Ceux de chez Papa, ceux de chez Maman. Et je n’aborde même pas toutes les possibilités de familles recomposées auxquelles ils auront à faire face.

En attendant, cette année il n’y aura personne pour me faire oublier l’absence des enfants le 24 au soir, la nuit du Père Noël, la nuit magique entre toutes parce qu’elle permet tous les espoirs! Non cette année, je serai seule, comme une grande et je pense que c’est pour ça que je ne veux pas penser à Noël.

Des milliers de femmes et d’hommes seront dans cette situation durant la prochaine période des Fêtes. Certains le vivront très bien, d’autres le vivront très mal, et d’autres encore – je me mets dans cette catégorie – feront ce qu’ils peuvent pour faire comme si de rien n’était, en continuant à travailler, en se rendant même plus disponible pour compenser l’absence des autres (ils veulent passer du temps en famille!), en préparant une grosse liste de choses à faire pour se tenir bien occupé. Après tout, c’est une bénédiction du ciel tout ce temps libre pour faire baisser la liste des choses-que-l’on-remet-parce-qu’on-n’a-pas-le-temps-d’habitude! Surtout que les enfants passeront plus de temps avec Papa durant le congé scolaire, histoire de compenser un peu les longues semaines sans lui. Alors, du temps, j’en aurai!

Introspection et résolutions

Disons que ce sera surtout une période de solitude et d’introspection obligatoire. La fin de l’année apporte chez un peu tout le monde ce besoin de faire le point et de repartir sur le bon pied avec une nouvelle année qui commence. Un peu comme si on pouvait effacer nos erreurs de 2008 et s’assurer de partir sur une meilleure note en 2009. Je n’y échappe pas.

Ceux qui sont seuls durant la période des Fêtes ressentent encore plus ce besoin. En fait, ils n’ont pas le choix – je n’aurai pas le choix! —, l’introspection et la réévaluation des valeurs, des objectifs et des chemins à prendre pour y arriver s’imposeront d’eux-mêmes parce que la maison sera vide et silencieuse, parce que la pile de cadeaux sera un rappel constant de l’absence des enfants, parce que je n’ai toujours pas fait le deuil de ma famille, celle d’avant, celle qui mettait en scène un papa, une maman et deux enfants un soir de Noël.

Et le soir du 24 décembre, je parlerai à mes enfants au téléphone, j’écouterai leur joie, je sourirai de leurs surprises, j’accepterai pleinement leur bonheur d’être avec leur papa. Puis, je leur dirai que je les aime, que je pense à eux et que j’ai hâte de les revoir. Et comme les années précédantes, je les rassurerai : « Oui, oui, j’ai tout plein de plaisir moi aussi, ne vous inquiétez pas pour moi! Passez une belle nuit de Noël avec votre papa! À demain, mes amours! »

 

Image de Sonia Cosentino


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