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Il est bon de croire au Père Noël

Les enfants aiment croire au vieux barbu et ne sortent pas traumatisés de l’expérience, au contraire! Il fait bon de croire en la magie du Père Noël!

Selon des études récentes, de 80 à 98 % des adultes disent avoir cru ou avoir été incités à croire au père Noël durant leur enfance. Ceux qui ont été persuadés de son existence n’ont pas subi de choc traumatique en découvrant la vérité puisqu’ils estiment que leurs propres enfants de quatre et cinq ans croient au père Noël dans une proportion de 81 % et qu’ils n’ont pas envie de défaire cette croyance. Près de 70 % des parents pensent d’ailleurs qu’il est bien d’inciter les enfants à croire au gros bonhomme rouge.

Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation de l’UdeM, et Carole Sénéchal, professeure à l’Université d’Ottawa, ont passé en revue les diverses études empiriques menées sur la croyance au père Noël afin d’analyser les arguments de ceux qui entretiennent le mythe et de ceux qui n’y souscrivent pas. Le but est de faire ressortir les conséquences de cette croyance et de la découverte de la vérité sur le développement cognitif et affectif de l’enfant.

Une découverte progressive

Les deux chercheurs ont mis la main, entre autres, sur une étude datant de 1896 effectuée auprès de 1500 enfants âgés de 7 à 13 ans et qui a été reprise intégralement en 1979. « Il y a une constante entre ces deux études, note Serge Larivée. Les enfants découvrent généralement par eux-mêmes, à partir de leurs expériences et observations, que l’histoire du père Noël est impossible et les parents confirment leur découverte. »

Plus de 46 % des enfants de 1896 et 44 % de ceux de 1979 étaient parvenus seuls à déduire que le père Noël n’existe pas, une découverte qui se fait pour la plupart progressivement. « Des enfants, par exemple, demandent à leurs parents comment va entrer le père Noël puisque la maison n’a pas de cheminée. Même si des parents répondent qu’ils vont laisser la porte déverrouillée, l’enfant finit par comprendre que le père Noël ne peut pas être partout en même temps et que les rennes ne peuvent pas être aussi rapides », rapporte le professeur.

Ces deux études montrent que près de 25 % des enfants de 1896 ont appris la vérité de leurs parents, contre 40 % en 1979. Un questionnaire semblable adressé à des adultes en 2000 ramène cette proportion à 25 %.

Ceux qui n’ont pas découvert le pot aux roses par eux-mêmes ou dont les parents n’ont pas vendu la mèche l’ont appris par d’autres enfants.

L’âge de raison

Une autre étude entreprise en 1980 auprès d’enfants âgés de 4 à 10 ans montre que 89 % croient au père Noël à 4 ans. À 7 ans, ils sont 47 % à tenir pour vraie l’existence du père Noël alors que 29 % ont des doutes et que 24 % n’y croient plus. Étonnamment, on trouve encore 33 % des enfants qui se posent des questions à l’âge de 10 ans.

« Plus le raisonnement causal progresse, moins la croyance au père Noël est forte, souligne Serge Larivée. Mais la maturité cognitive et le niveau de pensée opératoire atteints à sept ans et qui amènent les enfants à faire la différence entre l’imaginaire et le réel sont insuffisants en eux-mêmes pour déboulonner le mythe puisque près de la moitié d’entre eux pensent encore que ce personnage existe. »

Les études analysées font également état des réactions des enfants lorsqu’ils apprennent la vérité. Plus de 22 % avouent avoir été déçus dans l’étude de 1896 et 39 % dans celle de 1979. Mais seulement 2 et 6 % disent s’être sentis trompés. Une enquête conduite auprès d’adultes en 1999 révèle pour sa part que 13 % se rappellent avoir été déçus et moins de 1 % d’avoir été trompés.

Pas de mensonge

Selon Serge Larivée, ces chiffres infirment les craintes des parents qui refusent de présenter à leurs enfants le conte du père Noël par souci de ne pas leur mentir ou de ne pas les tromper. Le refus du mensonge est en effet le motif invoqué par près de 50 % de ceux qui sont hostiles au roi du pôle Nord.

« Il n’y a pas de problème de mensonge ni d’effet pervers avec ce récit; il n’y a que des effets agréables, affirme-t-il. Lorsqu’ils apprennent la vérité, les enfants acceptent les règles du jeu et deviennent même complices de leurs parents auprès des enfants plus jeunes. Pour eux, cela devient un rite de passage à l’âge de raison; ils savent qu’ils ne sont plus des bébés. »

Le principal argument des parents qui perpétuent le mythe est que cette histoire rend les enfants heureux. Ils étaient 54 % à penser ainsi en 1896, près de 73 % en 1979 et 80 % en 2000.

Faut-il donc faire croire aux enfants que le père Noël existe? « Oui, répond sans hésiter Serge Larivée. C’est un conte de fées qui cadre très bien avec le stade de la pensée magique. Mais il faut aussi valider les observations des enfants lorsqu’ils commencent à douter. Je suis heureux de constater que c’est ce que font la plupart des parents. »

Mais le chercheur reste aux prises avec une question sans réponse qu’il entend explorer prochainement. « Les enfants attribuent au père Noël les mêmes pouvoirs surnaturels qu’à Dieu; pourquoi cessent-ils de croire au premier, mais pas au second? »

Peut-être parce que leurs doutes ne sont pas validés par les adultes? Mais ça, c’est une autre histoire.

Ce texte provient de Forum de l’Université de Montréal, Le père Noël n’est pas une ordure, décembre 2008.


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