Le liquide amniotique protège votre enfant et donne aux médecins des indices du déroulement de votre grossesse jusqu’à ce que la poche des eaux se rompe et annonce le début de l’accouchement. Il est essentiellement composé d’eau et de sels minéraux, mais il contient également des cellules du fœtus et de l’urine fœtale. Voici tout ce qu’il y a à savoir au sujet de ce liquide précieux, exclusif aux femmes enceintes.
Le rôle du liquide amniotique
Le liquide amniotique a de nombreuses fonctions. Tout d’abord, il protège votre bébé des chocs et protège vos organes internes des coups de pieds de bébé. Il protège aussi le fœtus des bruits intenses et des variations importantes de température, puisqu’il est toujours maintenu à la température de votre corps. Ainsi, le liquide amniotique agit comme une zone tampon, en quelque sorte. Grâce à ses propriétés bactéricides et au fait qu’il est stérile, il joue aussi un rôle antibactérien. Finalement, il permet le développement des poumons et du système digestif des bébés.
Le fœtus en boit
Dans le ventre de sa mère, à partir du 4e mois de grossesse, bébé se « pratique » à avaler en buvant de grandes quantités de liquide amniotique. Ce liquide irrigue également son système pulmonaire et active ses reins. Il est ensuite expulsé dans l’urine et une partie demeure dans ses intestins. C’est ce qui formera le méconium.
Dans environ 20 % des naissances, il arrive que du méconium se retrouve dans le liquide amniotique. Quand il est inhalé par le fœtus, on parle de syndrome d’inhalation méconiale. Ce syndrome se manifeste par une détresse respiratoire à la naissance et affecte environ 10 % des enfants ayant baigné dans un liquide teinté par du méconium.
Autrement, le méconium est expulsé pendant les premiers jours de vie de votre bébé et son passage est facilité par le colostrum, le lait maternel des premiers jours.
Parfois, il y a trop peu de liquide amniotique…
Le liquide amniotique est sécrété et éliminé en permanence et atteint sa quantité maximale, environ un litre, à la 34e semaine de grossesse. Cette quantité n’est pas précise et il arrive qu’il en manque un peu, ou qu’il y en ait un peu plus tout au long de la grossesse. Pour assurer la sécurité de votre bébé, votre médecin mesurera régulièrement votre ventre et profitera de l’échographie pour évaluer la quantité de liquide amniotique qu’il contient.
Si l’utérus contient moins de 200 ml de liquide amniotique, il arrive ce qu’on appelle l’oligoamnios. Cette situation peut être temporaire et se résoudre d’elle-même; dans le cas contraire, elle peut avoir des effets néfastes sur la croissance de votre bébé. Plusieurs raisons peuvent expliquer la perte de liquide amniotique. Ce peut être à cause d’une fuite dans la poche des eaux, d’un mauvais fonctionnement du placenta, de certains médicaments, d’un retard de croissance du bébé, d’un manque d’hydratation ou d’un problème chez l’un de vos jumeaux.
Le manque de liquide amniotique peut avoir pour effet que le bébé bouge moins dans le ventre de sa mère et le médecin devra surveiller étroitement le fœtus pour s’assurer qu’il ne souffre pas.
… Parfois il y en a trop
Quand au contraire il y a beaucoup trop de liquide amniotique (plus de 2 litres), on parle d’hydramnios. Cet excès peut être causé par une grossesse gémellaire, des malformations, un diabète de grossesse ou une incompatibilité sanguine. Comme l’hydramnios augmente les risques de contraction, si elle se produit durant les premiers mois de la grossesse, la mère risque d’accoucher prématurément.
Dans certains cas, des ponctions seront nécessaires pour réduire la quantité de liquide amniotique.
L’amniocentèse
On pratique généralement l’amniocentèse entre la 16e et la 18e semaine d’aménorrhée, pour dépister d’éventuelles maladies héréditaires ou des anomalies chromosomiques comme la trisomie 21. L’amniocentèse n’est pas un test de routine et est généralement proposée quand les examens précédents indiquent qu’il existe un risque d’anomalies plus élevé que la moyenne. L’examen est très bref et implique un risque minime (1 %) de fausse-couche. Pour pratiquer l’amniocentèse, le médecin prélève 10 à 20 ml de liquide amniotique à l’aide d’une piqûre faite à travers la paroi abdominale de la future mère.