Un autre petit ange

Bonjour,
Je pensais que de raconter mon histoire à des inconnues ayant vécu une situation semblable et lire l'histoire des autres pourrait peut-être soulager ma peine.
Le 3 novembre dernier, j'ai fait une fausse couche. J'étais à 7 semaines de grossesse. J'ai eu de la peine pendant plusieurs jours. J'étais surtout déçue de ne pas pouvoir vivre cette grossesse si attendue. Moins de 2 semaines plus tard, je suis retombée enceinte. Donc en date de dimanche dernier, j'étais enceinte de 12 semaines et 3 jours.
Il y a deux semaines, un lundi après-midi, j'ai eu des crampes très violentes au ventre qui ont duré environ 10 minutes. J'étais couchée dans mon lit. Quand les crampes se sont calmées, je me suis levée pour aller à la toilette. J'ai tout de suite senti le sang couler. J'avais une perte assez importante de sang. J'étais paniquée car je me doutais bien que ça signifiait que j'étais sûrement en train de faire une autre fausse couche. Mon mari et moi sommes allés à l'urgence immédiatement. Finalement, quand j'ai rencontré le médecin et qu'elle m'a fait l'échographie, nous avons vu que le bébé allait bien. Son coeur battait. J'étais tellement soulagée, tellement heureuse. Je tremblais de joie et mon mari était heureux aussi. Quelques jours plus tard, une autre échographie plus complète a démontré que j'avais un hématome entre le placenta et le chorion mais que le bébé allait toujours bien. Ma grossesse était rendue à 11 semaines. Après les pertes de sang de ce lundi-là, j'ai cessé de saigner pendant presque 2 semaines. J'étais au repos, en arrêt de travail, mais j'avais quand même le droit de procéder à quelques activités pas trop exigeante. Je faisais parfois garder ma fille de 2 ans et demi par ma mère pour me permettre de me reposer, mais en réalité, j'avais l'impression de prendre du mieux. La grossesse paraissait déjà beaucoup. Je portais déjà des pantalons de maternité. J'avais déjà l'impression que c'était un garçon et nous voulions l'appeler Thomas.
Puis, samedi dernier, alors que je faisais l'épicerie (une de mes rares sorties depuis mes dernières pertes de sang) avec mon mari, j'ai senti que je recommençais à saigner. Je saignais abondamment et nous sommes partis tout de suite à la maison. Lors de ma dernière visite chez le médecin, on m'avait dit de me présenter à l'urgence seulement si j'avais des pertes de sang abondantes pendant environ 3 heures consécutives. Puisque ce n'était pas le cas, je restais à la maison. Par contre, en fin d'après-midi, j'ai commencé à avoir des crampes aux ventres assez douloureuses. Ça ressemblait à des contractions. C'était environ aux 5 ou aux 8 minutes. Je me tordais de douleur à chaque fois. On a alors décidé d'aller à l'urgence. Le délai à l'urgence était tellement long et la salle était bondée de monde. Nous avons décidé de retourner à la maison au bout de 3 heures. Je me disais qu'une nuit de repos dans mon lit plutôt que dans une salle d'attente serait meilleure pour moi. Mais je n'ai pas dormi de la nuit. Les crampes étaient trop rapprochées et trop douloureuses. À 6 h du matin, j'ai appelé le 811. L'infirmière m'a dit que je devrais retourner à l'hôpital, ce que nous avons fait. J'étais tellement souffrante, que l'infirmière du triage a mis mon dossier en priorité 2. Quand j'ai finalement rencontré le médecin et qu'elle m'a fait l'échographie d'urgence, le bébé était toujours vivant. Elle m'a donc envoyé en radiologie pour passer une échographie plus complète. Cette autre échographie a démontré que le foetus allait bien mais qu'il y avait toujours un décollement placentaire. Ils m'ont prescrit un repos complet. J'avais encore des crampes, mais je pensais qu'elles finiraient par se résorber. Je suis retournée à la maison, en admirant les photos de l'échographie. On le voyait si bien. Il était beau et le médecin pensait même pouvoir déjà dire que ce serait un garçon.
Je me suis couchée dans l'après-midi et j'ai réussi à dormir quelques heures entre les contractions. À mon réveil vers 17 h, les contractions étaient très fortes. Je suis allée à la toilette et un gros caillot, gros comme deux oeufs, est sorti. Dans les 15 minutes qui ont suivi, je me suis mise à saigner à flot, je remplissais une serviette à la minute. Je suis allée d'urgence à l'hôpital avec mon mari et ma grande soeur. Ils ont mis mon dossier en priorité et m'ont installé dans une civière. Au bout de 2 heures, les saignements avaient diminués. J'avais amené le caillot pour qu'il soit analysé. Le médecin l'a vu et a dit que ça semblait n'être vraiment qu'un caillot. Il a fait l'échographie d'urgence. J'avais encore espoir. Il ne voyait rien dans l'utérus. Il a donc vérifié l'état de mon col. Il a retiré un caillot, puis le feotus et les autres caillots qui étaient déjà prêts à sortir. Je regardais le visage du médecin et je comprenais que c'était vraiment la fin. Je n'étais même pas capable de pleurer. Il m'a proposé de voir le feotus mais je n'ai pas voulu. Il a dit qu'il le mettrait de côté si jamais je changeais d'idée et d'attendre d'être prête. Il disait que ça ressemblait vraiment à un bébé.
Environ une demi-heure plus tard, nous avons décidé de voir notre bébé. Ils nous ont amené dans un petit salon où ils nous ont présenté une petite boîte de carton. J'ai demandé à mon mari de regarder le premier. Après avoir regardé, il m'a dit : "Es-tu sûre de vouloir voir ça?" J'ai regardé quand même, d'un coup d'oeil rapide et mon coeur s'est brisé en mille miettes en apercevant sa petite tête ronde. J'ai éclaté en sanglots mais j'ai quand même voulu regarder à nouveau. Il était tellement beau, tellement complet déjà. Des petites oreilles, une petite bouche, un petit nez, des doigts et des orteils au bout de ses jambes toutes maigres. On voyait même que c'était un garçon. J'ai pleuré à m'en fendre l'âme. Mon mari a pris quelques photos avec son i-phone. Après l'avoir longuement admiré et pleuré ma douleur, nous avons quitté la pièce.
J'ai dû avoir un curetage le lendemain car il restait des débris.
Ça fait maintenant 5 jours et je ne me reconnais plus. Je n'ai plus envie de rien, j'ai des crises de larmes très intenses et fréquentes, je perds patience après ma fille et mon mari. Je me sens si vide. Je suppose que c'est normal mais quand je sens les larmes et l'émotion monter, je panique car je sais que je vais perdre le contrôle de moi-même.
J'ai peur de devoir retourner travailler mardi prochain. J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal, et je n'en peux plus d'avoir mal. Je repense sans cesse au petit foetus, à mon petit Thomas, dans son cercueil de fortune. Il était pourtant bien vivant le matin même et la photo de l'échographie était superbe. Je n'y crois pas... 

À Marie-Josée
Je viens de te lire, 8 mois en retard!
Tu dis que tu as eu un hématome et un décollement placentaire. Est-ce que le reste de ta grossesse s'est bien poursuivie? Je vois, sur ta photo, que tu as une belle grosse bédaine, donc je suppose que oui! J'en suis heureuse pour toi et ça me donne espoir.
Bonne journée!
Mélanie 

Tellement désolée!
Les filles, les filles, les filles!
Je suis tellement désol?e de n'être jamais retournée sur ce site! Je n'avais même pas vu vos témoignages et vos mots d'encouragement!
J'aurais tellement dû car même 8 mois plus tard, lire chacun de vos messages me touchent énormément!!!
J'espère que vous allez toutes mieux. Je sais que la guérison est lente et pénible. Je me demande comment vous allez?
Vous n'avez plus eu de mes nouvelles car je me suis beaucoup refermée sur moi-même les semaines suivantes. Pourtant, si j'étais venue vous lire, ça aurait été une vraie thérapie pour moi car il n'y a pas grand-chose de plus réconfortant que de se sentir comprise.
J'avoue que les mois qui ont suivi ont été difficiles. Je suis retournée travailler seulement 3 mois plus tard mais la vérit?, c'est que même aujourd'hui, je ne suis pas complètement remise.
Je devais accoucher autour du 10 août, alors jusqu'à cette date, j'ai calculé les étapes "fantômes" de ma grossesse. Par après, je calculais le nombre de semaines qu'il aurait. Tout ce temps, je ne pouvais supporter la vue d'une femme enceinte. Je me souviens d'avoir croisé dans les escaliers mon voisin de condo, cet été. Il tenait son bébé tout neuf dans ses bras. Il avait l'air tellement heureux. Je me suis arrêtée quelques secondes pour voir le bébé et aussitôt qu'ils se sont éloignés, j'ai ?claté en larmes. J'ai braillé pendant 1/2 h après.
Je parle au passé car depuis 2 semaines, je sais que je suis à nouveau enceinte. Les premiers jours, j'étais super heureuse. Mais depuis 1 semaine, je deviens folle. Je peux aller à la toilette ã toutes les 20 minutes pour vérifier si je saigne. Je me réveille en sueurs la nuit après avoir rêvé que je faisais une fausse couche, presqu'à toutes les nuits. J'ai annoncé la nouvelle à quelques personnes proches mais je n'ai pas envie d'en parler à personne d'autres car on dirait que je n'y crois pas, ou plutôt que je ne crois pas que celui-ci tienne le coup. On dirait que je deviens folle. À certains moments, je pense avec bonheur à l'avenir et l'instant d'après, je suis convaincue de n'être plus enceinte et je vais me coucher le soir en étant sûre que je vais me réveiller le lendemain avec des saignements. JE PARANOÏE!!!
J'ai donc lu tous vos témoignages avec bcp bcp bcp d'émotions. Une émotion tellement forte que mes nausées de grossesse ont triplé pendant ma lecture!!!
Je veux tellement savoir comment vous allez aujourd'hui. Je suis profondément désolée de ne vous avoir lu qu'aujourd'hui! Je vais vêrifier sur le site s'il est possible de recevoir une notification de vos réponses directement dans ma boite de réception hotmail. Comme ça, je serai sûre de ne rien rater.
Au plaisir d'avoir de vos nouvelles.
P-S : je vais toutes vous relire plus attentivement. Je suis toute chamboulée de plusieurs de vos rémoignages et tellement déçue de ne pas vous avoir lues avant!!!  

mel1987 : Je suis terriblement désolée de ce qui t'arrive... je me reconnais tellement dans ton histoire c'est fou! Le 4 novembre j'ai fais une fc et je suis aussi retombée enceinte 2 semaines plus tard. Mais depuis 5Sa, je vis aussi avec un décollement et un hématome, ce qui fait que je saigne depuis pratiquement le début de la grossesse. Je ne peux pas m'imaginer à quel point ta douleur doit être immense et comment je me sentirais si je perdrais aussi mon bébé après tout ce temps...

La seule chose que je puisse te dire, c'est que je vous souhaite que lorsque vous serez prêts émotionnellements, vous ayez enfin la chance d'avoir un bébé qui grandira dans ton ventre et qui se rendra à terme. Vous le méritez amplement.... La vie est parfois si injuste, une femme ne devrait pas passer par ce deuil, surtout pas plus d'une fois.

Je t'envoie une grande vague de calin et j'espère que bientôt, la douleur diminuera...  

Salut les filles,
C'est vrai que les gens commettent des maladresses... Moi j'ai appris de mes erreurs alors avant de retourner au travail, j'avais envoyé un email à mes collègues (avec qui je m'entends très bien) leur annonçant la mort de mon bébé. Je leur ai dit que je préférais qu'il ne me témoigne pas leur sympathie en face à face pour la simple et bonne raison que je savais qu'il en avait.
C'est bien simple, à chaque fois que tu penses que tu es en train de remonter la côte, quelqu'un vient te dire "je suis désolée" et voilà, les larmes et le serrements de gorge reviennent au galop. En plus, tu ne peux même pas leur en vouloir, c'est par gentillesse qu'ils font ça.
Bref, c'est difficile.

Et les gens ne comprennent pas qu'il s'agit d'un vrai deuil, que ce (ou ces) bébés existait. Pour vous faire une comparaison, quand j'avais 13 ans, j'ai retrouvé ma soeur jumelle qui s'était suicidée avec un sac en plastique sur la tête. Ma vie s'est écroulée ce jour-là, ma soeur jumelle, c'était une partie de moi.
Eh bien je peux vous dire que ça me fait à peine moins mal de voir mon embryon mort sur un écran d'échographie que de voir ce qui était la moitié de ma personne morte sur un divan. C'est vrai qu'on se remet un peu plus vite, mais la douleur est pratiquement aussi vive les première semaines.
La différence, c'est qu'alors que j'ai reçu des quantités astronomiques de support pour la mort de ma soeur car les gens voyait ça comme une vraie perte.
Pour mes fausse couche, c'est comme si c'était juste un paquet de cellule qui s'était volatilisés.

Pourtant j'observe plusieurs similitudes entre le suicide de ma soeur est mes fausses-couche
1) un deuil c'est un deuil
2) ces bébés faisaient partie de moi, comme ma soeur jumelle faisait partie de moi. Quand ils meurent, c'est une partie de nous qui meurent
3) Comme dans le cas du suicide, dans le cas de la fausse couche, il y a toute la notion de culpabilité qui rentre en ligne de compte. Peu importe qu'on sache "rationnellement" que ce n'est pas de notre faute. On va toujours chercher ce qu'on aurait du faire, ce qu'on aurait pas du faire.

Je veux juste terminer en vous êtes en train de vivre une des pires choses de votre vie, MALGRÉ CE QU'EN DIRONT LES GENS. Donc trouvez-vous pas niaiseuse si ça vous fait de la peine, même si ça fait longtemps ou non que c'est arrivé.

A+
Anne-Marie 

Bonsoir Isa,

Je me reconnais dans ton histoire: première grossesse qui se passait merveilleusement bien, pas de nausées, fatiguée, une première écho qui devait me montrer une première image de mon futur enfant, mais ce fut une photo de mon bébé "mort" Mon petit bébé. J'étais enceinte de 8 semaines mais selon mon gynéco ma grossesse s'était arrêtée à 5 semaines.

Je comprends ce manque que tu éprouves depuis ta fausse couche du 31 janvier... En plus, on te parlait d'?uf clair alors que tu attendais des jumeaux. Ce sont des projets qui tombent à l'eau - pour le moment -, ce corps qui commençait à changer... Cette main que tu continues à poser sur ton ventre comme tu le faisais pour construire un lien avec tes bébés... Moi aussi quelques jours après ma fausse couche, je continuais toujours à m'endormir la main sur mon ventre comme je le faisais depuis que j'avais appris que je portais la vie... Mon conjoint le faisais aussi. Je sais que cet événement remet tout cela en question.
je le comprends parce que moi aussi je le ressens... Même si cela remonte au 15 janvier, il y a encore des hauts et des bas. Comme tu le dis, tes petits bébés feront toujours partie de toi, de ton histoire familiale... Moi, quelques fois, ça va et puis d'autres fois je fonds en larmes quand je pense à ma date d'accouchement, à ces projets que nous avions pour notre petit bébé, à ces vacances que je devais passer (avec un gros ventre, comme j'avais hâte), au bonheur que ce fut pour mon conjoint quand je lui ai annoncé le 24 décembre dernier qu'il allait être papa pour la première fois: il a pleuré comme il a pleuré quelques temps plus tard à la clinique le jour où la sage femme nous a dit que le c?ur de notre bébé ne battait plus... C'est tellement dur de voir dans les yeux de celui que l'on aime autant de tristesse.
Je te souhaite beaucoup de courage.
Si tu as besoin, n'hésite pas... Ce n'est pas toujours facile de trouver une oreille attentive. Certaines femmes de mon entourage ne comprennent pas ma douleur, minimise ma souffrance ("C'est rien, tu en auras d'autres...Et, puis, ce n'était pas un enfant, tu l'as perdu à 8 semaines...") Ils ne comprennent pas que même à huit semaines de grossesse, ce petit bébé aussi petit soit-il, aussi peu formé soit-il était mon petit bébé. Je me rends compte en me relisant que je dis "soit-il" comme s'il était encore là. Pas facile de parler de lui au passé. Le deuil puisse-t-il se faire vraiment un jour peut-être plus long que je ne le pensais... J'espère que tu n'entends pas ce type de réflexion parce qu'elles ne font que rajouter de la peine à ce que tu vis déjà. Surtout quand elles viennent de personnes dont tu aimerais avoir le soutien...
Je te souhaite d'aller mieux dans les jours à venir, que ta peine puisse s'alléger un peu....
N'hésite pas à me donner de tes nouvelles.
Séverine.  

Salut les filles,
Je suis nouvelle sur ce site. J'ai aussi faites une fausse couche le 31 janvier dernier. J'étais à 9 semaines de grossesse. C'était ma première grossesse. Je l'avais appris 2 jours avant noël. C'était notre petit bonheur pur et dur. Tout se passait si bien, je n'avais presque pas de nausées seulement un surplus de fatigue. Ça l'a commencé à mal tourné le samedi matin du 28 janvier. J'avais de petites pertes brunâtres mais aucun autre symptôme. Le lundi matin, mes pertes s'étaient transformées en saignements légers. J'ai tout de suite contacté mon médecin de famille pour qu'elle m'envoie faire une échographie d'urgence. Mon chum n'arrêtait pas de me dire que je m'en faisais pour rien et que tout rentrerait dans l'ordre. J'ai pu avoir une écho le mardi matin. Bien que l'angoisse s'était emparée de moi, je m'attendais tout de même à voir mon bébé pour la toute première fois et à entendre son petit coeur battre... Et bien non... Le radiologue nous révélait qu'il y avait bien un petit sac mais pas de foetus, que c'était un oeuf clair. Ce sentiment que j'ai ressenti, j'ai encore de la difficulté à lui trouver des mots... Du jour au lendemain, on me disait que je n'étais plus mère, que je ne sentirais jamais mon bébé bouger et que je ne verrais jamais cet enfant. Quelle souffrance! Le deuil périnatal ne m'avait jamais traversé l'esprit, mais lorsque cela nous arrive, c'est comme si plus rien autour n'a d'importance. Avec les jours, j'essayais de me réconforter avec le fait qu'il n'y avait jamais eu de foetus en moi, comme si ça l'apaisait ma culpabilité. Le deuil devait s'entamer bien malgré nous. J'ai revu mon médecin de famille le lendemain. Elle m'a conseillé de me reposer et d'attendre une semaine avant de repasser une 2e écho pour voir si la fausse couche allait se faire de façon naturelle ou si je devrais subir un curetage. Mes saignements ont continué toute la semaines avec beaucoup de caillots. J'avais si peur de devoir subir un curetage que je me disais que tout était en tran de passer. Ça l'a été une semaine très pénible, je n'arrêtais pas de pleurer, je ne mangeais presque plus... D'autant plus que cette épreuve est très difficile pour un couple. Le conjoint essaie de son mieux mais la compréhension est si différente... Arrivé au lundi suivant pour la deuxième écho, j'étais si nerveuse, il ne me restait qu'à espérer de ne pas avoir à subir de curetage... L'écho commença, puis à peine une minute plus tard, notre monde allait chaviré à nouveau Le médecin savait que j'avais eu un diagnostic d'oeuf clair, puis il nous expliqua en détail ce que
l'on voyait à l'écran. (chose que le premier n'avait pas fait du tout) Il nous annonça qu'il y avait bel et bien un petit foetus, mais qu'il y avait également un deuxième sac qui contenait lui aussi un petit foetus... J'avais des jumeaux Les foetus n'étaient âgés que de 5 semaines environ, que la grossesse s'était arrêtée il y a de ça 4 semaines environ et que c'était pourquoi mes saignements avaient débuté. Quel choc se fut pour mon chum et moi! Nous passions d'un diagnostic d'oeuf clair à celui de jumeaux malheureusement tous deux décédés Soudainement j'étais envahie de tristesse encore plus profonde, de colère (car l'autre médecin n'avait rien vu de tout ça), j'étais désemparée complètement. Comme si je revivais toute la douleur du choc à nouveau... J'avais perdu mes bébés En plus je savais que je devais subir un curetage le plus vite possible car le risque d'infection était élevé dans mon cas. J'essaya tant bien que mal de passer ma dernière soirée avec mes 2 amours, je pleura toutes les larmes de mon corps, je leur parlais pour la toute dernière fois... J'ai eu mon curetage le mardi 7 février. Depuis j'ai ce vide si immense qu'une partie de moi n'y est plus... J'ai complètement perdu l'appétit, je n'ai pas le goût de rien faire. On me dit de me reposer, mais je ne fais que penser que mes deux petits anges sont au ciel et que je ne les verrai jamais. C'est si difficile à traverser comme épreuve et j'ai vite comprise que beaucoup d'entre nous vive ce malheureux évènement. Ce que je trouve le plus difficile, c'est d'arrêter de me frotter le ventre en pensant à eux, d'arrêter bien malgré moi de compter les semaines de grossesse. J'ai l'intention d'aller me faire tatouer 2 petites colombes éventuellement. Mes petits anges feront toujours partis de moi, de nous et veilleront sur papa et maman de là-haut.  

bonsoir Sev, je suis très contente que tu sois retournée sur le forum. J'imagine que c'est signe que tu es encore capable de te tourner vers le monde malgré l'adversité qui te frappe.
Pour ton test, 20 de beta, c'est vraiment pas beaucoup, c'est très probablement le restant de ta fausse couche. Ce sont des niveaux biologiques minimes et c'est ce qui explique probablement ton retour de couche . Tu devrais d'ailleurs être très contente d'avoir eu tes règles car cela annonce que c'est maintenant TOI qui est en contrôle de tout! Ca peut se passer même quand ton niveau d'HCG n'est pas encore arrivé à 0. Moi, il était à 13 quand ça s'est produit.
C'est le fun que tu aies un gyné aussi prévoyant pour les test d'HCG. Pour ma part, je suis allée m'acheter un lot de test de grossesse au dollo pour tester chaque semaine .

Par contre, j'aimerais que tu éclaircisses un truc. Tu ne veux pas retomber enceinte parce que tu n'es pas prête à mettre un enfant au monde ou parce que tu as peur de vivre une fausse couche à nouveau?? Parce que si c'est la peur de la fausse couche, il est important que tu saches une chose tout de suite: Vas sur n'importe quel forum, même si tu as 10 enfants vivants de suite plus tard, tu es à jamais contaminée par la peur de la fausse couche. Tant que tu n'auras que tu ne sentiras pas ton bébé bouger, tu as beaucoup de chances d'être angoissée.

Faut donc que tu prennes le temps de savoir pourquoi tu veux attendre: le temps de te remettre, ou le temps d'effacer ce qui s'est passé (ce qui risque de ne jamais arriver).

MEL: on ne t'entends pas beaucoup. Je m'inquiète vraiment pour toi.


MEL et SEV, je vous invite à nous rejoindre sur ce post: http://www.mamanpourlavie.com/forum/sujet/curetage/page/4

On est plusieurs filles qui vivent la même chose que vous. Joignez-vous donc au groupe même si c'est triste.

Au plaisir,
Joul " même si tout le monde sait maintenant que mon vrai nom c'est anne-marie "

 

Bonjour Sev,
il est vraiment gentil ton conjoint d'avoir pensé à faire ça. Je comprends tellement ta peine. C'est pas juste le deuil d'un bébé qu'on fait. C'est le deuil d'une vie, de projets qu'on aura finalement pas... tout de suite.
C'est vrai que c'est dur l'écho où on ne voit qu'un petit embryon sans coeur qui bat. On voit que le tech cherche quelque chose... on attend avec un stress croissant et finalement bang: on t'annonce qu'il est sans vie.

Nous autre on s'est décidé à ouvrir le sac gestationnel hier pour voir l'embryon qu'on avait vu mort à l'écho. Je voulais lui dire aurevoir, on voulait pas le flusher dans les toilettes parce que crime, pour nous autres, c'est pas des déjections humaines. D'un autre côté, on ne savait pas vraiment quoi faire avec...
Comble de malheur, en faisant une seule petite incision d'à peine 15mm, je suis tombée sur l'embryon que j'ai sectionné. Je le savais que j'aurais dû aller au labo chercher du matériel approprié, mais je voulais pas sortir. En tout cas, moi et mon chum ont était vraiment fâchés. On voulait le voir entier pour se recueillir, pis là, ça a juste été traumatisant. Mais bon, on a quand même pu voir tous les morceaux et constater qu'il semblait avoir une morphologie normale.
Vu que j'avais des niveaux crazy haut d'HCG (2000+ à 15 dpo et je fais des tests d'ovulation donc pas d'erreur de dpo) j'ai l'impression que c'est encore une putain d'anomalie génétique de type trisomie.

C'est ma 4e fausse et pourtant tous mes tests sont normaux alors on sait que ce n'est que du hasard. C'est quand même fort frustrant.

As-tu reçu tes tests de b-HCG? Si ça peut te rassurer, il serait fort suprenant que si le test est positif, tu sois enceinte. Il s'agirait plus du restant d'HCG de ta précédante grossesse. À 8 semaines, les niveaux sont généralement très hauts et mettent longtemps à descendre. Aussi, as-tu demandé à ton médecin la pilule si tu veux absolument ne pas tomber enceinte? Faudrait que tu y songes bientôt si c'est le cas.

En tout cas, tiens-nous au courant...
Bonne journée,
anne-marie 

Salut,
je suis contente que tu me donnes de tes nouvelles.
Moi aussi j'ai conjoint vraiment fantastique, il est pour ainsi dire parfait, sans blague.
Pourtant, on dirait que même sa gentillesse ma tape sur les nerfs, ce qui fait que je me sens encore plus cheap de réagir comme ça à de la gentillesse.
Je pense que c'est encore pire quand mon fils de 21 mois s'approche pour me donner des bizous en me disant "pati bobo?". Parce que même si je pleure pas devant lui, il sait que quelque chose tourne pas rond.
Je le sais que malgré tout, j'en ai de la chance, qu'il y a des gens qui vivent des choses beaucoup plus horrible que ça.
Mais on dirait que tout ce que je veux, c'est rester cloîtrer dans ma douleur.
J'ai une écho aujourd'hui, mais c'est juste à 15h25.. Le temps est long.. 

en pleine fausse couche
Salut Mel,
je voulais te dire que ton histoire m'a fait du bien car je suis en train de faire une fausse couche. Je me sens moins toute seule et je te comprends d'être tellement vide...
Je suis à 11 semaines et Vendredi j'ai commencé à avoir du spoting brun. Je venais de faire de l'exercice alors je ne m'en faisais pas trop. Mais le lendemain (hier) je suis allée à l'hosto quand même car ma précédente fausse couche avait commencé pareil. À l'écho, on ne voyait qu'un tout petit embryon qui ne bougeait pas, sans petit battement de coeur. J'étais anéantie.
Malgré tout, je suis incapable de pleurer. Je n'ai rien mangé depuis vendredi et j'en suis incapable. Je suis juste une zombie.
Je ne m'attendais tellement pas à ça, pas après l'écho de à 7 semaines et demi qui me mettait pile sur mes dates avec un petit coeur qui battait bien.
Je ne fais que saignoter faiblement alors que je voudrais juste en finir au plus vite. Tourner la page. Normalement, je dois retourner demain pour avoir une échographie faites par du matériel obstétrical, mais je pense même pas y aller. J'ai pas envie de le revoir mort..

Merci de m'avoir lu.