Trop vite sur le bouton panique?

Voici une conversation entendue ce matin près de la cour d'école:

Maman 1: "Tu sais mon problème de facturation avec le service de garde? J'ai envoyé une lettre hier soir."

Maman 2: "À la responsable du service de garde?"

Maman 1: "Non, à la commission scolaire."

Maman 2: "Mais tu leur as parlé au service de garde?"

Maman 1: "Même pas! La commission scolaire s'en chargera. C'est tellement broche à foin leur affaire (sous-entendu: au service de garde)!"

Est-ce que c'est moi où elle a sauté des étapes la madame? Et ce n'est pas la première fois que je suis témoin d'une telle situation. J'ai l'impression que les gens ont le bouton panique très sensible, qu'ils vont trop facilement aller vers les plus hautes instances pour régler un problème. Je ne dis pas qu'il ne faut jamais le faire, mais il me semble qu'on peut tenter de régler les choses directement avec les premières personnes concernées pour commencer, non?

Un autre exemple: il y a eu un incident avec mon fils et d'autres élèves récemment. Lui et trois autres enfants de maternelle vont au service de garde de 2h30 à 3h. À 3h, donc, ils sortent du local où ils sont pour se rendre à l'entrée du service de garde, où les parents les attendent. Mais un jour, ils ont croisé un professeur qui, croyant bien faire, les a dirigés vers la cour. Résultat, les enfants ont dû faire le tour de l'école par l'extérieur pour venir nous rejoindre à la porte où nous les attendions. Quand nous l'avons appris, moi et deux autres mamans sommes retournées à l'intérieur pour parler avec l'adjointe du service de garde et lui raconter ce qui s'était passé. Celle-ci nous a assuré qu'elle ferait un suivi personnellement pour que ça ne se reproduise plus, qu'elle tenterait de savoir qui est le professeur en question et qu'elle nous tiendrait au courant dès que possible.

Une des mamans m'a dit par la suite que le soir même, elle avait fait une plainte au directeur et à la responsable du service de garde. Elle était d'ailleurs étonnée que je n'en aie pas fait autant...Pourtant, l'adjointe a tenu parole et nous a raconté ce qui s'était passé exactement (un bête malentendu), que le professeur concerné avait été informé de la façon habituelle de procéder et nous a une fois de plus assuré que ça ne se reproduirait plus...Était-ce nécessaire de porter plainte?

Même chose l'an dernier, lorsque mon fils était à la garderie et qu'il avait été poussé par un autre enfant; ça l'avait bouleversé au point qu'il ne voulait plus retourner à la garderie le lendemain. J'en ai parlé avec son éducateur pour m'assurer qu'il ferait un suivi et veillerait à faire en sorte que ça ne se reproduise pas, mais des gens à qui j'en ai parlé m'ont reproché de ne pas être allée parler de tout cela avec la directrice. Pourquoi? Si j'avais senti que l'éducateur ne prenait pas la situation au sérieux, c'est ce que j'aurais fait. Mais ça n'a pas été le cas: l'éducateur a très bien compris mon point et est intervenu efficacement auprès de mon fils et de l'autre petit garçon, l'incident ne s'est d'ailleurs jamais reproduit. Pourquoi aurait-il fallu que je fasse davantage que ce que j'ai fait?

Avez-vous aussi cette impression que les gens manquent de parcimonie, qu'ils se plaignent trop rapidement aux niveaux supérieurs? Pas tout le monde, bien sûr, mais quand même pas mal de monde? 

Van, sur les 3 maternelles de l'école, il n'y en a qu'une qui sort quotidiennement. Elles n'ont pas non plus de pause payées, mais l'après-midi est plus court. Comme toi, je sortirais pour les faire courir un peu et m'aérer l'esprit, mais je comprends aussi que sa pédagogie lui appartient. Elle n'est pas sortie pendant les chaudes journées de septembre. Je ne m'attends donc pas à ce qu'elle commence à le faire en cette période de l'année. Je crois qu'elle trouve trop compliqué de les faire habiller. Une maman s'est déjà plainte par le passé et le directeur lui a dit que c'était au prof de décider. Peu d'ouverture comme tu peux le voir. Mais le pire est que l'argument donné est la sécurité. Il n'y a pourtant jamais eu de blessé à cause de la cohabitation à l'école où je travaille. Les grands ne jouent même pas avec les petits de toute façon. 

Je vais peut-être parraître encore plus intransigeante, mais je crois sincèremment que certaines personnes n'ont rien à faire. Ce n'est peut-être pas le cas, mais certains cherchent des poux et en profite pour en faire tout un plat. Ca doit les occuper...

Gege123 a écrit :

Après avoir vérifié délicatement avec elle (par écrit), j'ai réalisé que l'école n'avait pas de récré à l'horaire pour les petits et que si l'enseignante envoyait les élèves dehors, elle devait sortir avec eux. Je continue de trouver ça poche, mais maintenant, je sais que le problème est au niveau de l'école.

Comme Charloudidoudelidou le dit, je crois que c'est beaucoup par peur de confrontation. Beaucoup plus facile de faire faire le travail par les autres.

Certains ont tendance à oublier que dans la vie il y a plusieurs façon de dire quelque chose et que la diplomatie est souvent très payante quand on a «peur» de la réaction de quelqu'un. Demander des explications est souvent une solution rapide et efficace, même si ce n'est pas toujours agréable.

Certaines se souviendront peut-être que j'étais scandalisée au début de l'année d'apprendre que ma fille n'allait pas jouer dehors pendant la journée. Je pensais que son enseignante trouvait simplement trop compliqué de les faire sortir à la récréation. Après avoir vérifié délicatement avec elle (par écrit), j'ai réalisé que l'école n'avait pas de récré à l'horaire pour les petits et que si l'enseignante envoyait les élèves dehors, elle devait sortir avec eux. Je continue de trouver ça poche, mais maintenant, je sais que le problème est au niveau de l'école. C'est toute une mentalité qui doit changer (ils croient que c'est dangereux de mettre les élèves de maternelle dans la même cour de récréation que les autres élèves). Si je veux que les choses changent, ce n'est pas simplement en chialant que j'y arriverai. Je devrai démontrer que la cohabitation se fait dans plusieurs écoles et qu'on y dénombre aucun mort. Je sais aussi que j'aurai beau crier, rien n'y fera. Je ne suis pas du genre à appeler les médias juste pour me faire entendre.

Si j'étais arrivée au début de l'année en chialant au directeur, il m'aurait simplement renvoyée en disant que l'enseignante gérait elle-même son temps et que ça ne regardait qu'elle. J'avais donc tout avantage à trouver une autre solution.  

C'est un peu l'impression que j'ai eu lorsque j'ai entendu cette mère ce matin, qu'elle prenait les gens du service de garde pour des imbéciles incompétents!

Pourtant, j'ai su un peu plus tard en quoi consistait le fameux problème de facturation, et franchement, ce n'est pas si énorme! Une erreur semblable m'est arrivée l'an dernier avec la garderie de mon fils et ça s'est réglé dans le temps de le dire lorsque je suis allée voir la secrétaire. Tout le monde est humain après tout!

Marie-Lili, qui préfère les dénouements plates de poignée de main aux déclarations de guerre! 

Effectivement je suis de ton avis. Nous ne sommes plus capable de dire les choses aux bonnes personnes aujourd'hui. Il y a un problème avec le professeur , c'est avec le professeur en premier que nous devons discuter et là si rien ni fait on ira voir plus haut.... Les changements s'effectueront plus rapidement comme cela sinon le directeur fera sa petite enquête puis après essaiera de trouver des solutions et bla bla bla.