Odilon, mon petit bonhomme

Je me suis enfin décidé à franchir le pas et venir partager avec d'autres personnes ayant vécu également la perte d'un enfant.

Après quelques années d'essais et quelques fausses couches, ça y est, je suis enceinte, c'est pour le 20 mai. Inutile de vous dire qu'avec mon mari nous sommes fou de joie. Cette joie laissera rapidement place à l'inquiétude et au questionnement.

Lors de l'échographie, la clarté nucale de notre futur petit bébé est anormalement épaisse. Nous décidons alors, de faire une amniocentèse pour être définitivement fixé. L'attente des résultats est longue, tout ce bouscule dans nos têtes. Le verdict tombe, nous attendons un petit garçon trisomique 21. Après de longues heures de réflexions, nous décidons de poursuivre l'aventure et d'assumer l'handicap de notre petit bonhomme.

Quelques semaines plus tard, nous apprenons que notre bébé souffre d'une anomalie cardiaque et qu'une opération sera à prévoir à la naissance. On doute énormément, on se pose pas mal de questions, est-ce que l'on a fait le bon choix? Cette question me hante encore aujourd'hui chaque jour.

Tout s'accélère, plus rien ne se passe comme prévu. Le rythme cardiaque de notre petit bonhomme est de plus en plus irrégulier et faible. Le 14mars, une hospitalisation est décidée pour pouvoir intervenir avant qu'il ne soit trop tard.

Le 16 mars, il faut y aller, on m'embarque pour la césarienne. C'est tôt, trop tôt mais c'est pour le bien de notre bébé. Nous n'avons pas le temps de voir notre fils qu'il l'embarque pour l'opérer. Le temps ne semble pas passé, on attend des nouvelles mais rien arrive. Enfin, le médecin vient nous annoncer que l'opération c'est bien passé que notre loulou est tiré d'affaire. Une joie immense nous envahi. Mon mari monte près d'Odilon en néonat. Il est si petit, si fragile mais déjà si courageux.

Les jours passe, après quelques inquiétudes, Odilon semble stable. Le personnel décide donc de nous laisser touché notre fils après 5 jours. C'est fou ce que ça fait du bien.

On est samedi soir, tout semble allé très mal, on plonge notre petit bonhomme dans le coma artificiel. Le 28 mars 2011 à 4h20 notre petit Odilon s'en est allé rejoindre les anges.

Il est partit si vite alors que quelques jours auparavant tout semblait s'arranger petit à petit.
Mon c?ur de maman est déchiré, je sombre un peu plus chaque jour, je suis remplie de questions qui reste sans réponses avec une douleur qui me déchire de l'intérieure un peu plus chaque jour. 

Odilon, je viens de répondre dans l'autre post où tu as écris pour t'accueillir.
Je viens de lire ici ton histoire et je pleure beaucoup pour ton petit combattant. Ce qui est important pour l'instant, c'est de vivre cette terrible épreuve, de pleurer, de bien t'entourer, de prendre soin de toi et surtout, te convaincre que tu as fait tout ce qu'il devait être fait pour le bien de ton fils. Tu l'as laisser vivre sa très courte vie alors que beaucoup ne lui aurait donné aucune chance. Ton mari et toi l'avez respecté dans ce court moment où il a souhaité vivre.
Les premiers temps, on a l'impression de sombrer oui, mais ensuite, on a des petits moments où on se sent plus lucide, où notre ciel se dégage un peu. Puis on apprends à vivre avec cette douleur atroce. Enfin, la douleur fait de moins en moins mal mais en effet, ton garçon restera toujours ton fils et son souvenir éveillera bien des émotions toute ta vie.
Prends-soin de toi très fort, et si tu veux, il y a un site 'petits anges au paradis' qui est beaucoup plus actif qu'ici. C'est un site spécialisé sur le deuil. Je te souhaite beaucoup de douceur et j'envoie une belle pensée pour ton petit homme; il a rejoint ma petite Fanie.