Lettre à mon intense

Mon beau garçon, ma tornade blonde, mon bel amour..

Si tu savais comme tu as été désiré! Adolescente, déjà, je rêvais du jour ou je te tiendrais dans mes bras. J'ai attendu le bon moment, et le bon papa pour toi, et crois-moi, tu en as un merveilleux.
Nous t'avons attendu, je t'ai porté, et le moment où je t'ai enfin tenu dans mes bras restera pour toujours une des plus belles journées de ma vie. Je revois encore ton papa, tout ému, répétant inlassablement à quel point tu étais beau, et parfait.
Tes premiers mois de vie n'ont pas été faciles, avec ton reflux et tes coliques, je repense avec un serrement au c?ur à toutes ces soirées que nous avons passé à te bercer, impuissants face à ta douleur? Puis c'est passé, tout d'un coup. Tu as été un bébé lumineux, heureux, rigolo et enjoué. Déjà se dessinait ton tempérament enjôleur, brillant, créatif et très, très déterminé.
Puis sont venus tes 18 mois. À travers ton humeur intensément enjouée, tu as commencé tes crises de colère. Bien qu'un peu déboussolés, nous nous disions que c'était le fameux Terrible Two, dont tous les parents parlent, qui débutait. S'amorçait alors des phases, ou tu étais plusieurs jours un vrai ange, puis ensuite un diablotin pour quelques jours. Nous avons commencé à parler d'encadrement, à tenter de comprendre ce qui causait tes colères et faire une panoplie d'essais. Quand tu as eu deux ans et demie, deux évènements majeurs sont arrivés dans ta jeune vie : ta petite s?ur est née et ton papa est tombé malade et a du être hospitalisé. Tes colères ont augmentés en fréquence et en intensité, mais nous nous disions que c'était normal avec tous les chamboulements dans ton quotidien. Nous avons donc mis les bouchées double en temps de qualité avec toi, en encadrement ferme et aimant.
Mais voilà, tu souffleras ta troisième bougie d'anniversaire dans un mois? et rien ne change. Tu t'opposes, tu cries, tu fais des colères incontrôlables qui durent des heures, tu refuses souvent de collaborer. Et, sans que l'on comprenne pourquoi, tu as des phases où tu es gentil comme toi, aimant, affectueux. Tu peux être si drôle, tu aimes rire et faire rire. Tu es aussi un merveilleux grand frère, je sais que tu seras toujours là pour ta petite s?ur. Quand tu lui donnes un bisou en lui disant que tu l'aimes, mon c?ur de maman s'inonde d'un bonheur immense.
Alors dis-moi, mon amour, que se passe-t'il? Pourquoi toute cette colère, cette rage, cette agressivité? J'aimerais tant avoir le pouvoir de lire ton c?ur et ta tête, comprendre ce qu'y y bouillonne et surtout, t'apaiser.
Ton papa et moi t'aimons plus que la lune, tu es, avec ta s?ur, notre priorité. Si tu me vois fondre en larmes devant tes comportements, ce n'est pas que je ne t'aime pas. Au contraire, je t'aime tant que mon c?ur me fais mal lorsque je te vois ainsi, en crise et en perte de contrôle. J'ai tellement mal de te voir dans cet état, hurlant, pleurant, en sueurs et inconsolable. Rien en m'attriste le plus de devoir de mettre en retrait, de devoir être sévère, mais je n'ai pas le choix.
Si ton papa monte le ton ou quitte la pièce en se fâchant, ce n'est pas qu'il ne t'aime pas. Au contraire, c'est qu'il t'aime tellement qu'il se sent impuissant et s'enrage de ne pas pouvoir te calmer, t'aider.
Qu'est-ce que je pourrais faire, quels mots pourraient-je utiliser pour que dans ton cerveau et ton c?ur de bambin de trois ans, tu sois enfin apaisé et n'aie plus besoin d'hurler et de contester ainsi?

Ce matin, ta colère qui a duré plus d'une heure a fais céder nos dernières digues. Ton père a donné un coup de poing dans le mur, et crois moi, en neuf ans de vie commune, je ne l'ai jamais vu comme ça. Et moi, j'étais si déboussolée que j'étais incapable de faire autre chose que de pleurer. Même ta petite s?ur, du haut de ses cinq mois, était inconfortable.

Ça ne peut plus continuer comme ça. Nous sommes en train de nous enliser dans un dangereux cercle vicieux, où nous n'avons plus de patience avec toi donc sommes inconstants, ce qui t'insécurises davantage et te rend encore plus opposant et colérique. J'ai décidé que nous allions consulter. Nous avons besoin d'aide, tous les trois, pour mieux comprendre, mieux gérer. C'est très difficile pour ton papa, pour lui c'est admettre que ça ne va pas, qu'il y a un problème. Je ne vois pas cela comme ça. C'est de nous donner une chance, d'autres outils, l'opportunité de revoir notre avenir ensemble de façon lumineuse.

Je t'aime, mon petit intense, plus que ma vie. Je veux que tu saches que JAMAIS je ne te laisserai tomber, je serai toujours là pour toi. Nous allons passer au travers, ensemble. 

super
franchement je trouve ta démarche superbe!!Je peux dire que ça vient du coeur...et que ça montre a quel point vous l'aimez!Ton mari ça va quand meme?
 

Mistrale Wow, merci mille fois de tout me partager cela! Tu es une maman vraiment dévouée et avec une merveilleuse créativité pour créer tout cela! Ça me donne envie de bricoler! Je vais certainement m'inspirer des tes idées, si tu le permets..

Les deux dernières journée ont été sans crise, ce qui n'est pas arrivé depuis plusieurs MOIS! Inutile de dire que nous avons mis le paquet en renforcement positifs.
Le vrai test demeure aujourd'hui, à la garderie..
À suivre... 

Chachou J'utilise la méthode de "contention aimante" depuis deux jours. Hier, la crise a été très longue (plus d'une heure), et il m'a mordu. Ça été plus fort que moi, je lui ai donné une petite tape. Je m'en veux à mort, moi qui cherche à l'aider à se contrôler... La colère a fini par passer, et tous les deux épuisés et en larmes, ont a ensuite discuté. Je me suis excusée des centaines de fois pour la tape et promis que je ne le ferais plus..
Aujourd'hui, la crise a duré environ 30 minutes et déjà, il s'est débattu beaucoup moins et s'est plus vite calmé. On a joué à effacer la mauvaise humeur, il a trouvé cela très drôle.
As-tu demandé à ton éducatrice/gardienne d'utiliser cette méthode également? Ma gardienne est au courant de mes démarches, et m'assure de sa collaboration, mais je suis un peu embêtée de lui demander cela, avec ce que ça implique comme temps et énergie, alors qu'elle a d'autres bambins à s'occuper...
J'aime beaucoup ton idée de lui montrer à respirer, je vais faire de même.

Alexe: merci! Oui c'est difficile d'admettre que l'on est dépassée, mais pour le bien être de notre relation, je n'avais plus le choix!

 

Ici aussi j'ai une petite cocotte intense, quoique depuis quelques mois, il y beaucoup d'amélioration (elle aura bientôt 4 ans) et presque plus de crise.

J'utilsais aussi la méthode du retrait dans sa chambre et lui disait de se calmer, en allant la voir régulièrement. C'était interminable et très dur émotionnellement pour moi.

Le truc qui a marché pour moi est celui que tu décris dans ton message, celui de tenir fermenement l'enfant dans ses bras. C'est ce que je fais avec ma fille, je lui tiens les jambes et les bras et l'empêche de bouger, tout en restant très calme (c'est franchement pas évident,elle est forte, surtout quand elle est en colère). Et je lui dis que je suis là et qu'elle est en sécurité. Quand elle commence à offrir moins de résistance, je me mets à respirer profondément en expirant par la bouche, c'est ma façcon de lui apprendre à se calmer. Après quelques minutes, normalement, c'est fini et elle est épuisée, comme s'il ne lui restait plus d'énergie. Je la met dans son lit et lui dit de venir me rejoindre quand elle est prête et on passe à autre chose.

De voir diminuer les crises en durée et en intensité tout en sentant que je participais au processus, m'ont beaucoup aidé à diminuer la frustation que je pouvais resentir faire aux crises répétées de ma fille. 

Continue de partager! On se retrouve toute un peu à travers toi!
Lâchez pas, vous faite un beau team ton garçon et vous! 

J'abonde dans le même sens que bien d'autres, tu es une maman extraordinaire et d'avoir écrit cela, restera pour toujours une belle preuve d'amour.

Je joins aussi le club des enfants terribles... Notre grand de 4 ans a été plus que difficile de l'âge de 19 mois jusqu'à 3 ans et des poussières. Depuis, on est dans des montagnes russes, mais on le comprend mieux. Il s'exprime davantage et à force de marteler qu'on s'exprime plutôt qu'on crise, on le gagne à coup de petites victoires. J'ai instauré plein de pictos, plein de stratégies de renforcements aussi.

Mon grand coco a eu ses passes où j'étais pas loin de penser à diagnostique Ted, le moindre changement, la moindre limites atteinte déclenchait une crise. Tu sais celles où tu sens ton enfant qui perd le contrôle, complètement dans son monde. J'en ai passé des heures adossée à sa porte de chambre, lui en hystérie, jusqu'à se qu'il se calme enfin, souvent à bout, vidé de son énergie. Le sommeil était pénible, l'éveil l'était encore plus et derrière son opposition, je sentais une grande souffrance. Il a blessé son petit frère à un nombre de reprises indécent, mon conjoint s'est déjà retrouvé dans une situation similaire au tien, c'est pas facile tous les jours.

En fait, plus les journées passaient, plus c'était difficile. C'est là où on a demandé au médecin ce qu'on pouvait faire pour lui. Et on y travaille toujours...

Je retiens qu'il n'y a pas forcément d'explications. Faut pas les lâcher par contre, ils ont grandement besoin de nous.  

Elfie, je vois dans cette lettre, un beau message d'amour envers ton fils. J'en suis très émue.
Conserve cette lettre et tu lui feras lire lorsqu'il sera en âge de comprendre...ou encore mieux quand il aura des enfants lui-même.

Bonne chance dans vos démarches et continue ce bel élan d'amour et de compassion! TU ES UNE MAMAN MERVEILLEUSE!

 

Elfie: tu as vraiment écrit une très belle lettre et effectivement, plusieurs parents peuvent s'y reconnaître à des degrésdivers. Je pense que tu fai sun bon choix d'aller consulter, ne serait-ce que pour vous permettre de vous libérer et de prendre un peu de recul par rapport à tout cela.

Moi aussi c'est ma fille (ma 2e) qui a un fort tempérament (disons le de façon polie). Des crises à n'en plus finir, des claquages de portes, des coups du crachage par terre (oui oui!)... des crises au dodo pour pas se coucher (on a dû finir par lui mettre une barrière dans son cadre de porte, mais on laisse la porte ouverte), des crises en se levant. Je crois que maintenant le pire est derrière nous. Elle dépasse le 3 ans et demi. L'été dernier je voulais mourir, juste avant son 3 ans c'était l'enfer et cet automne aussi... je veux juste vous dire courage, ça passe. Ce n'est toujours pas parfait, elle va rester une enfant impulsive avec un fort caractère mais elle vieillit, comprend plus et est plus capable d'exprimer ses besoins (du genre maman moi j'ai vraiment besoin que tu me berces 15 minutes avant que j'aille dormir et que tu viennes me donner 3 bis et 3 colleux, ensuite je dors). Prenez une grande respiration et regardez vers l'avant!  

Malgré toute la tristesse et limpuissance donc tu fais part, on ressent tout l'amour et la volonté à changer les choses, et ça, c'est plus fort que tout...
Je te souhaite que du positif dans cette touchante histoire... 

Tu m'as fais versé des larmes!!!! C'est très beau, mais c'est tellement ce que je vie en ce moment. Mon garçon vient tout juste d'avoir 3ans et c'est juste l'ENFER! J'ai juste hâte qu'il aille se coucher le soir. Il y a des jours que je ne le vois pas pendant près de 24h et parfois plus et caline que je m'en ennuie et dès que je le vois, il pète une crise pas longtemps après et là la question : Pourquoi don que je m'ennuyais de lui déjà? Certainement pas de ses crises et de tout son garochage de jouets et tout les bobos qu'il peut donner à sa soeur!

Je l'appelle affectueusement mon ptit monstre depuis presque toujours, mais aujourd'hui, je sais ce qu'est d'avoir un monstre! Je l'aime plus que tout, mais caline qu'il nous tire du jus.

Que c'est-il passé? Ou est MON petit garçon adorable que tout le monde aimait? Même à la garderie il commence à être l'enfer.

Je ne sais pas comment cassé cette phase infernale de crises incessante, ni comment m'y prendre pour retrouver un semblant de vie sereine et j'espère trouver les trucs assez vite, car là... J'ai pue de patience!