Le Lavoir....

Marie-lili Juste un petit mot pour te dire que j'ai eu un retard important au niveau du langage lorsque j'étais fillette. J'ai consulté des spécialistes et ça a, en effet, entrainé quelques difficultés scolaires. Par contre, aujourd'hui, je n'éprouve plus du tout de problème à bien m'exprimer. J'ai même souvent des commentaires sur la variété de mon vocabulaire et mon aisance à parler aux gens ( sauf lorsque je suis timide ). J'ai même animé une émission de radio durant deux ans, alors que j'étais celle qui s'exprimait le moins bien durant toute ma petite enfance.    

J'aime bien France Paradis, la conférencière interviewée pour cette article. Elle est chroniqueuse pour Enfants Québec et a une vision de la parentalité très sensée.

Ceci dit, je pense que c'est vrai qu'on s'en fait peut-être trop avec ce que disent les spécialistes. C'est une bonne chose d'avoir un point de référence professionnel et d'en tenir compte, mais ça ne doit pas être le seul.

Un exemple: mes deux fils ont un léger retard de langage. Lorsque le médecin de mon aîné nous en a fait part, je trouvais cela préoccupant, mais sans plus. Mais quand ce fut le tour de la garderie de nous poser des questions à ce sujet et de nous offrir de faire évaluer grand fiston en orthophonie, je me suis inquiétée. Et quand l'orthophoniste a dit que ça pourrait nuire à son cheminement scolaire, là, j'ai commencé à me poser de sérieuses questions. Mon enfant est-il anormal? Est-ce que j'ai fait quelque chose de pas correct, est-ce que je l'ai trop peu ou mal stimulé à ce niveau? Imaginez quand je me suis rendue compte que mon 2e fils avait lui aussi un petit retard de langage...

Puis un jour, ma soeur, qui a été éducatrice et en connaît un rayon sur le développement des enfants (elle dirige maintenant un service de garde) m'a confié être très inquiète elle aussi du retard de langage de son fils. Pourtant, elle n'a pas cessé de le stimuler à ce niveau depuis qu'il est tout petit. Et ensemble, nous nous sommes souvenues de ce que notre mère nous avait déjà dit: que nous (ses enfants) avions tous parlé plus tard que la moyenne des enfants. Bref, c'est de famille. Bien sûr, il ne faut pas s'asseoir là-dessus et ne rien faire, je vais d'ailleurs aller à des rencontres d'orthophonie avec mon fils prochainement, mais disons que ça dédramatise pas mal la situation! Si mes deux soeurs, mon frère et moi sommes capables de nous exprimer normalement aujourd'hui, il en sera sûrement de même pour nos enfants, non? C'est juste qu'ils prennent leur temps, ils sont moins précoces que d'autres là-dessus.

Alors oui, je pense que France Paradis a raison. Non pas qu'il faille rejeter la normativité et tous les avis de spécialiste du revers de la main (j'en vois trop souvent faire ça), mais il faut doser en se basant sur plus d'un point de vue, et plus d'une référence.  Même si un livre dit que l'enfant doit dire tant de mots à tel âge, il faut se demander si, au fond de nous, le fait qu'il n'en dise pas autant nous préoccupe vraiment ou si on a confiance en voyant notre enfant aller que tout se passe bien et que ça va se replacer avec le temps...

C'est ce que j'ai fait, je me suis dit que non, mon fils ne disait pas autant de mot qu'il le devrait à son âge, mais au moins, son langage continuait d'évoluer normalement, juste avec quelques mois de retard...