IMG - 21 semaines

Bonjour,

J'aimerais avoir la chance de partager avec d'autres maman en deuil d'un tout petit bébé. Ce forum est nouveau alors si vous avez envie de le faire vivre un peu, on fera ça ensemble pour un temps, le temps du deuil.

Mon fils Olivier est né après 21 semaines le 11 avril dernier. Il n'avait pas de rein, donc pas de liquide amniotique, donc des malformations physiques et donc des poumons sous développés. (Officiellement agénésie rénale bilatérale)

Mon histoire compte 3 fausses-couches, une enfant en santé de 2 ans et une IMG a 21 semaines.

Je trouve les journées difficiles, la relation de couple, le deuil individuel, le deuil face aux autres, le rôle de parent qui continue,...

Je m'intéresse à vos histoires tout comme j'ai envie de partager la mienne et les souvenirs de mon bébé. 

Cherche réponse...
Bonjour,

Je me sens un peu intruse dans votre conversation, vous qui avez vécu des choses similaires, mais je vis en ce moment une grande période de perturbation mentale.

J'ai appris il y a trois semaines, lors de ma première écho que mon bébé avait une malformation au bras gauche. Pour nous ce n'était qu'un bras, mais le lendemain quand j'ai parlé avec ma sage-femme, j'ai appris d'elle qu'il y avait possibilité d'autres anomalies (coeur, reins, lèvre supérieure). J'étais dévastée. Tous les scénarios se sont faits dans ma tête, les pires comme les moins pires. Puis nous avons eu mardi de cette semaine une écho de niveau 2 pour vérifier tout ça. Le médecin qui nous a vu par la suite nous a énuméré les anomalies présentes chez notre bébé: avant-bras gauche absent, reins fusionnés (fer à cheval), estomac plus petit, 2 vaisseaux au lieu de 3 dans le cordon ombilical et colonne pliée. Il nous a dit que c'était beaucoup d'anomalies et quand je lui ai demandé comment serait sa qualité de vie il nous a répondu à la négative. Mon conjoint et moi nous nous sommes donc résigné après deux semaines de torture mentale à interrompre la grossesse.

Mais voilà que nous avons rencontré vendredi une spécialiste en génétique qui nous a servie une autre version des résultats de l'écho #2. Elle a confirmé les anomalies détectées par le premier médecin, mais elle nous a dit que selon elle, elles n'étaient pas reliées et qu'il fallait focusser sur le bras et la colonne (qui avait une légère scoliose finalement). Les anomalies ne seraient pas d'ordre génétique et il auraient très peu de chance que ce soit chromosomique. Elle a qualifié les autres anomalies de "distractions", c'est-à-dire qu'elles distraient du problème principal. Elle a mentionné que ces anomalies ne constituaient pas pour elle un frein au bon développement de notre bébé et à sa qualité de vie. Elle craint d'avantage pour une aggravation de la scoliose qui pourrait entraîner une oppression pulmonaire. Elle nous a aussi mentionné que toutes les autres données étaient normales et que notre bébé bougeait bien. Évidemment, elle ne peut pas garantir que notre bébé n'aura pas d'autres problèmes qu'il est impossible de voir avant la naissance. Elle ne peut pas garantir non plus l'évolution de la scoliose.

Nous nous retrouvons donc mon conjoint et moi dans l'esprit de torture mentale dan lequel nous étions il y a deux semaines. J'ai l'impression que mon cerveau va littéralement explosé à force de penser! J'ai tellement peur de prendre la mauvaise décision... Si j'interromps la grossesse, je vais me demander toute ma vie si ça n'aurait pas pu marcher et je vais devoir vivre avec ces images d'un accouchement qui se termine mal et d'un petit bébé, le mien, sans vie que je n'aurai jamais la chance de voir grandir. Si je continue et que tout dégénère, ma vie en sera changé à jamais, mais la vie de mon fils aussi. Je ne sais plus, plus rien.

Je me sens un peu nul de vous poser cette question, car je peux m'imaginer en partie ce que vous vivez suite à la perte de vos petits trésors. J'ai du y faire face pendant 3 jours et c'est la pire chose qui ait pu m'arriver, mais j'ai besoin de discuter avec des gens qui ont vécu des choses semblables à celles que je vis présentement.

Si vous aviez eu la possibilité de choisir qu'auriez vous fait? 

Salut!

Si ça peut te réconforter, je suis long d'être parfaite: je poursuis peut-être mon entraînement, mais la bibitte à sucre que je suis ne se prive pas trop. Puis, je vais rejouter que les encouragements de Louis y sont pour beaucoup. Comme il dit, si on veut que ça fonctionne le plus rapidement possible, vaut mieux être en "super" forme. Ça m'aide un peu à me contrôler... Mais oui, gourmandises sont quotidiennement au rendez-vous!

Ça me fait sourire que tu parles des photos parce que j'ai exactement la même réaction, je fuis les caméra comme la peste, ce qui n'est pas mon genre d'habitude. Assez que ma belle-soeur a trouvé ça bizarre samedi quand un des ami de Louis a voulu prendre une photo de groupe avec sa tablette électronique. Dans ma tête, ça me rapelle chaque fois que je devrais avoir une belle bedaine ronde que je voudrais à tous prix montrer! Par contre, il faut que je me dise que ce n'est que partie remise. Qui sais, peut-être que c'est à Noël que j'aurai des belles photos, et que j'aurai retrouvé le goût de me placer devant une caméra... Je pense sincèrement que c'est normal, que ça va se placer avec le temps (merde... j'suis tellement tannée de l'entendre celle-là, "ça va se placer avec le temps", j'suis même rendu à la dire ).

Pour revenir à samedi, la soirée c'est somme toute bien passé. Ça a fait du bien de parler avec du monde! Ça été plus difficile quand ma belle-soeur parlait avec une des amies de planification familiale (tu sais le genre des planification du futur ultra spécifique, détaillée, et surtout complètement utopique...). Mettons que je leur ai rappeler que ça ne se planifie pas comme ça... mais ce n'était pas leur but de me faire de la peine, elle parlaient pour parler, un peu à la blague. En fait, ça ne me faisait pas de peine, je trouve juste dûr de parler de plan dans le futur. Juste de réserver il y a quelques semaines le camping pour la fête du travail (est-ce que je t'en avais parler?) j'trouvais ça poussé!

En fait, ce que j'ai trouvé difficile samedi, c'est vers onze heure, quand je commençais à me sentir exténuée et que Louis voulais resté. Je savais ce qui arriverais à cette heure, et je n'avais aucunement envie de me donner en spectacle dans un 5 1/2 sur chauffé du au nombre de personne s'y trouvant ajouté à la superbe température extérieure! Je me suis donc ramassée à rester seule dans la cuisine, accoudé à la table à manger, à versé des larmes parce que j'entendais les autres parler d'achats de matelas (ok, je sais que l'achat de matelas n'a rien d'émotif, pi que si je n'avais pas été fatiguée, je m'en serais complètement foutu, mais c'est que lorsqu'on a acheté le nouveau matelas, j'étais enceinte: ça na rien pris de plus pour que je m'écroule). L'ironie, c'est que ma belle-soeur est arrivée dans la cuisine pour se prendre de quoi à boire, pis qu'elle m'a vue et s'est mise à me jaser!

Dans un autre ordre d'idée, si je comprends bien, tes règles ne sont pas revenu non plus. Ça me rassure, parce que j'ai tellement aucune idée de quand mon système va reprendre!!! Je sais pas ce qui est normal ou pas, pis Internet n'est pas mon ami sur ce sujet, ya trop de réponse contradictoire, et surtout trop peu d'info sur les IMG! Les fausse-couche et les avortements sont populaires, mais notre cas doit être trop rare!

Tu disais que c'était dommage pour ta fille de ne pas avoir de frère/soeur. J'comprends que tu ne voudras plus réessayer. Peur d'une autre mauvaise nouvelle? Plus envie? Si tu veux partagé tes émotions, il va me faire plaisir de t'aider. Je sais que dans ma tête, c'est très clair que ce n'est pas fini et qu'on va tout faire pour ravoir un petit/une petite en santé, mais je peux très bien comprendre l'angoisse que tu peux vivre à cette idée. Pour moi, la volonté de fonder une famille est plus forte que ma peur. Mais il faut quand même dire que de ne pas avoir d'enfant aide peut-être à oublier la peur. Il n'y a aucun moyen pour moi de me dire "j'en ai au moins un/une", je suis retourné à zéro. Et je suis certaine que tes nombreuses fausse-couche n'ont rien pour aider

Je te souhaite bon courage pour affonter la solitude quotidienne. Louis est retourné travailler il y a 3 semaines déjà (il en avait franchement besoin). C'est un hyperactif très optimiste, il n'est pas question pour lui de s'arrêter pour s'apitoyer, il est convaincu que tout ira bien. Mais être seule à la maison n'est pas facile. Tout le monde "m'envie" presque d'avoir ce luxe de faire ce que je veux. Moi, je ne vois que des corvées à faire. En fait, c'est plus que j'ai envie de rien faire. Je ne vois pas l'intérêt de faire quoi que ce soit. Je me sens figée dans le temps, pas capable d'avancer. Je sens que lorsque je retomberai enceinte, ça va aidé, comme si on avait "simplement" mis à pause notre projet. C'était peut-être moins difficile d'être seule pour moi parce que ça faisait déjà depuis janvier que je vivais cela à cause de mon retrait préventif. C'est pourquoi chaque fois que j'ai l'occasion de faire quelque chose qui change de la routine (dont m'entraîner) j'en profite pleinement. Présentement, je veux me forcer pour planifier des travaux dans la maison. Pas dans le but de les faire dans un avenir proche, mais pour avoir une idée de vers quoi on s'en va. Éventuellement, j'arriverai peut-être à fermé le chantier qu'on avait entammé avec la chambre du petit. Faut prendre ça du bon côté, on va pouvoir le faire sans être presser! Et je pourrai mettre la main à la pâte, ce que je n'aurais peut-être pas pu faire, et "control freak" comme je suis... Bref, ce que je veux dire avec tout ça, c'est que tu auras des moments difficiles dans ta solitude, des moments où tu apprécieras cette liberté, d'autres où tu seras fière de ce que tu y auras accompli... une véritable montagne russe! Mais ça fini par se placer!

Bon courage pour tes nouveaux défis!

J'attends tes nouvelles avec impatience

P.S. Tu m'as déjà parler de facebook, on pourrait toujours s'ajouter dans nos listes  

Salut!

Premièrement, je te félicite d'avoir le courage d'organiser une belle fête pour ta puce. Je suis certaine que j'en ferais de même si j'étais dans ta situation, mais je suis certaine que ces préparatifs t'amère un lot d'émotion et de souvenir de ton petit Olivier, malgré tout.

Je suis tellement contente pour toi que ta rencontre c'est bien passée et qu'elle t'apporte du bien.

Ma semaine se passe somme toute assez bien. J'ai encore des émotions en montagne russe, mais au moins, ce n'est pas le "Goliath", mais plutôt "La marche du milles-pattes" (désolé pour la déformation professionnelle, j'ai travaillé 8 ans à La Ronde).

J'ai poursuivi mon entraînement: lundi et mercredi, c'était le Bodypump (cours de muscu) que j'apprécie de plus en plus, c'est défoulant. Jeudi, c'était le Zumba. C'est un cours que je suivais pendant ma grossesse, mais avec une autre entraineuse. D'habitude, j'aime beaucoup ce cours, mais hier, j'en avais pas du tout envie, on dirait que c'était trop "joyeux" pour l'état que j'étais à ce moment-là. Mais bon, je l'ai fait au com^plet, et c'était le but!

Je pense que mon combat de la semaine c'est (encore et toujours) d'accepter ce que je ne peux rien changer. Je m'explique. J'accepte le départ de mon ti-loup, nous avons pris une décision qui était pour le mieux (pas la plus facile, mais la plus raisonnable), donc, ce n'est pas ce qui me met à l'envers. Ça me fait de la peine, mais ça ne me rend pas en colère. Ce qui me choque, c'est de ne pas pouvoir avoir le contrôle sur moi-même, sur mon propre système. Ce dernier me semble tout dérèglé, et je n'ai plus de repaire. Je sens des drôles de symptôme que je ne peux pas contrôler et ça m'irite. Par exemple, j'peux avoir des crampes au ventre, mais je n'ai toujours pas mon RDC. J'me suis dit que c'était peut-être autre chose, j'ai fait un test, et il est ---, donc ce n'est pas ça non plus. Maudite zone grise . OK, j'prends ça du côté positif (oui, il y en a un!!!): quand j'aurai un résultat +++, ça devrait être un vrai et non un faux du au hormone de la grossesse précédante (il parait que ça arrive!).

C'est fou, je me rends compte que je suis moins solide que je croyais (ou parait aux yeux de certain): samedi, on va chez des amis de Louis (mon copain), pis ÇA ME TENTE PAS. Le pire, c'Est que l'invitation c'est fait au début du mois, donc après ma mésanventure, mais je ne l'ai ai pas revu depuis plusieurs mois. À la base, c'est pas mon groupe d'amis préféré, j'ai toujours l'impression que je ne cadre pas avec eux et je me sens souvent exclue (par les sujets de conversation, les intérêts, les opinioins, les "insides"...). Là, avec ce qui vient de ce passé, j'ai juste l'impression que ça va accentuer cet effet . Par contre, je ne dois pas appréhender parce que je pourrais être surprise, ça pourrait avoir l'effet inverse. J'en ai eu la preuve avec ma belle-soeur (copine du frère de Louis): d'habitude, c'est une fille très condescendante et égoïste, mais c'est pratiquement elle qui c'est le plus informé de comment j'allais (directement auprès de moi et non par le biais de Louis) et qui a tenté de m'encourager parmi les membres de ma belle-famille. On verra bien!

Ouin, j'en avais à écrire, ça parait que j'avais sauté quelques jours.

Si jamais on ne se reparle pas d'ici dimanche, je te souhaite une superbe journée en compagnie de tes proche, remplie de soleil, de joie et de tranquillité d'esprit. Ton petit Olivier sera avec toi (tu me l'as dit qu'il serait toujours dans ton coeur) et sera témoin de ce bonheur.

J'ai hâte de te ravoir de tes nouvelles.

Prends soins de toi.  

Salut!

Finalement, la journée d'hier c'est pas si mal passée. Il n'y a eu qu'un moment très difficile, mais sinon, en général, il n'y a pas eu de vagues. J'avais aussi "la chance" d'avoir la copine de mon cousin auprès de moi qui me comprenait (elle a fait une fausse couche il y a un an ou deux).

Pour répondre à ta question, on ne reprend pas spécialement les essais, mais on ne fait pas attention non plus. C'est-à-dire que si jamais ça fonctionne, tant mieux, sinon, tant pis, ça ira à une autre fois. On devrait avoir les résultats généniques dans un mois, mais ils nous inquiètent pas trop, on se fie plus à ce que tous les spécialistes nous avaient dit (peu de chance que cela se reproduise), histoire de ne pas angoisser inutilement.

Pour le "chapitre" de mon accouchement, j'étais entrée à l'hôpital le 11 avril en après-midi pour tenter d'euthanasier bébé in utero (ce que le médecin n'a pas réussi pour la première fois en carrière, malgré près de 3 heures de tentative), pour ensuite être tout de même transférée en neonatalogie, dans une chambre privée. On a commencé les médicaments pour me provoquer à 17h00. Au bout de 4 heures, j'étais ouverte de 0.5 cm et effacée à 50%. Pendant la nuit, j'ai ouvert à 1 cm, toujours effacer à 50%. Puis, tout est resté comme cela jusqu'à 9h30 le lendemain matin. C'est alors que tout c'est bousculer tout d'un coup: à 11h, il était sorti. J'ai eu droit à tous les effets secondaire provoqué par le médicament, super joyeux . Bref, vers 18h, j'avais mon congé et j'étais de retour à la maison.

Je suis fière de moi, je suis allée m'entrainer ce matin. j'ai encore mal partout. Pis je me sens tellement fatiguée, je me suis senti endormi toute la journée. Je crois qu'une sieste s'impose!

J'attends tes nouvelles
 

Merci pour tes mots d'encouragement.

Je pense souvent à toi, j'espère que tu vas de mieux en mieux. Je sais combien c'est difficile de garder la tête hors de l'eau.

Je me suis senti mieux que je ne l'aurais cru aujourd'hui, malgré tout. En espérant ne pas rechuter.

Prends soin de toi et de ta petite famille.

Je te souhaite une bonne fête des mères à l'avance. 

Salut!

Ça me fait beaucoup de bien aussi de parler avec toi, enfin quelqu'un qui comprend exactement que qui ce passe dans ma tête. Mes proches veulent bien m'aider, mais personne ne peut comprendre ce que je vis à 100%.

Je dois dire que ma journée ce passe mieux que je ne l'appréhendais: il y a un mois jour pour jour, je me dirigeais vers l'hôpital pour commencer l'interruption . À 11h00 demain matin, ça fera un mois que mon petit ange est né (et oui, tu as une bonne mémoire). En plus, ma mère avait des courses à faire dans les magasins et m'avait demander de l'accompagner (pourquoi pas, faut bien que je sorte, sinon je ne le ferais jamais!). Pour faire exprès, on croise nombres de parents avec BB dans sa coquille ou dans un porte bébé, et femmes enceintes. Ma mère s'en ai voulu, mais c'est pas ce qui m'a dérangé le plus. Ce qui m'a rendu le plus frustré, c'est de voir un des "ti couple avec BB" s'obstiner assez fort pour "je ne sais trop quoi" en plein magasin. Ça me chagrine tellement quand je vois ce genre de comportement, et ce en général.

Les gens qui ce plaignent pour pas grand chose me dérange tellement: à croire qu'il n'ont jamais vécu d'épreuve assez grande pour apprécier ce qu'ils ont, qu'ils préfèrent s'obstiner pour des pécadilles, qu'ils préfèrent perdre leur énergie à tout ça!!! (ok, c'est assez l'éditorial, j'me rends compte que je me plains moi-même )

Dans le moment présent, je me sens généralement bien, j'ai quelque soubresauts, mais rien d'incontrolable.

Par contre, j'appréhende dimanche: c'est niaiseux, il y a quelques mois, j'avais tellement hâte à cette date, je faisais enfin presque partie "du club" (dans ma famille, il ne reste que ma soeur cadette et moi à ne pas avoir d'enfants). Techniquement, j'en fais maintenant partie pour avoir vécu l'expérience, mais il me manque un morceau. C'est pas les gens qui m'inquiète (j'ai pratiquement revu tout le monde qui sera présent dimanche depuis), c'est l'émotivité par rapport au prétexte de notre réunion familiale.

Tu me dis que je suis bonne de retourner m'entrainer, mais j'ai pas tout le mérite. Premièrement, que le médecin me le dise me pousse beaucoup (si ses conseils font une différence sur mes chances d'avoir de bonnes nouvelles, n'importe quoi!). Aussi, être en forme est super important pour mon copain. Pour lui, c'est une valeur importante qu'il veut transmettre un jour aux petits. Puis en plus, je me suis toujours entrainé avec ma mère et ma soeur cette semaine dans des cours. Au moins, je ne devais pas me pousser seule, j'avais du support moral, et des consignes d'un entraineur... Je me dis aussi que ça va être juste être plus facile de garder la bonne habitude si je retombe enceinte.

Depuis les derniers jours, c'est un peu ce qui "ennuage" mes pensées, c'est l'attente. Je sais que ça peu paraitre complètement débile, mais je me sens tellement comme au Monopoly quand tu te ramasses à aller en prison sans passer Go, sans réclamer 200$. Peu importe vers quoi je me tourne, je me ramasse à être bombarder pas le sujet. Si ce n'est pas simplement ma maison qui est remplie de bébelles de bébé (parce que les gens sont généreux et m'ont donné ce dont ils n'avaient plus besoin... mais là, c'est moi qui entrepose!!!) , c'est combien de pousettes, bébés, bedaines qu'on croise au quotidien la seconde où tu sors de la dite maison. Pis si c'est ni un ni l'autre, c'est les !"/$%?& d'annonces télé (test de grossesse, produit pour bébé de tout genre, anonce pour la fête des mères, émission X à canal vie, allouettes!)ou annonce radio ("Tsé, faut pas contrarier une femme enceinte...", merci Bébé Dépôt!!!).

Un peu comme il y a 7 semaines (quand on a eu la mauvaise nouvelle) j'ai juste hâte d'avoir des nouvelles, qu'elles soient "bonnes" ou "mauvaises". Tu vas peut-être remarquer que je ne supporte pas les "zones grises", l'"inconnu", puis présentement, j'suis un peu prise en plein là-dedans!!! Tout ce que je peux faire, c'est attendre (maudine que c'est pénible). Mais comme dirait mon copain, faut pas se laisser abattre et plutôt rester positif.

Ouin, j'pense que j'avais encore beaucoup de jasette . Mais comme tu le disais, ça fait tellement plaisir de t'avoir pour partager. Je me sens vraiment moins isolée depuis que j'ai découvert ton forum.

Au plaisir de te lire, j'ai déjà hâte

À la prochaine

 

Salut!

Je comprends ton besoin de solitude, j'ai eu un moment du genre il y a deux semaines. Ça m'a permis de vivre ma crise, mais j'ai vite eu besoin de sortir de cet état d'esprit. Je suis quelque de très émotif, mais une fois que le pire passe, je dois vite me remettre à vivre à 100 milles à l'heure, je ne fais jamais rien à moitié. Et comme nous n'avons pas d'enfants et que nous voulons une famille, nous n'avons pas trop le choix...

Je suis d'accord que ce n'est pas évident de voir les côtés positifs dans pareille situation, mais j'en trouve quand même. Un de ceux-ci, c'est que je suis certaine de pouvoir compter sur mon copain, que notre couple est vraiment très solide. Nous avions déjà vécu une épreuve l'été passé (il avait été hospitalisé pour une infection à l'os du fémus, longue histoitre, et comme je suis NULLE pour les histoires courtes...), je savais que nous étions solides, mais là, comme les deux avons été directement touchés, c'est rassurant de savoir qu'on s'en sort sans prise de becs, parce qu'il y aurait pu en avoir, j'étais insupportable!

Il y a aussi que dans notre cas, c'est fort probablement un cas isolé, donc peu de chance de rencontrer un autre problème du genre. Et que puisque je récupère bien, on peut déjà tenter notre chance pour bâtir notre petite famille. Pour nous, c'est super encourageant.

Puis, l'aventure m'a permis de changer de médecin. Ça l'air étrange comme ça, mais mon médecin initial n'était un exemple d'empathie. Il était assez sec et peu encourageant. Il ne sait même pas chercher à savoir comment j'allais lorsque nous avons eu les mauvaise nouvelles, et pourtant, les médecins de l'hôpital avaient communiqué avec lui! Par contre, le dernier médecin que j'ai vu lors du suivi pré-accouchement est une perle. Elle (c'est un femme) est même venu me voir après l'intervention pour voir comment mon copain et moi allions. Elle m'a offert de me prendre pour le suivi post-natal, et pour un prochain suivi.

Sinon, il y a tout plein de "petits bons côtés": j'ai une famille, une belle-famille et des amis extraordianires (c'est là qu'on voit qui sera là coûte que coûte!); l'accouchement c'est tout de même bien passé, sans complication, donc la récupération physique n'a pas été longue; j'étais tombé enceinte après le premier essai, c'est pas aussi dure que si ça avait fait des années que nous essayions, j'imagine...

Aujourd'hui, je suis allée voir mes collègues de travail: tout le monde était ravi de me voir. J'ai pu leur expliquer ce qui c'était passé. Personnellement, ça me fait plaisir de raconter l'histoire, ça m'aide à accepter.

J'ai aussi suivi le conseil de mon médecin de retourner m'entrainer: présentement, j'ai pas l'impression que ça aide mon moral (j'me trouve tellemeent poche et plus en forme ) puis je me sens tellement courbaturée!!! Mais ça m'oblige à reprendre un rythme de vie plus normal et à sortir de chez moi (et en bonus, faire une activité avec ma maman, hihi). Je me dis que je reprends de bonne habitudes de vie et que ça va juste aider ma situation (en tout cas, ça ne peu pas nuire!)

Cessons de parler de moi, comment c'est passé ta journée de bénévolat? Est-ce que tu as réussi à affronter les gens? Est-ce que ça t'a aidé à aller mieux?

J'ai hâte de revoir de tes nouvelles. À la prochaine  

Ca me fait grand bien de te lire aussi.
J'aurai plus de temps ce soir pour te répondre mieux. 

Merci pour ton message.
Tu me donnes l'impression d'être sereine, j'espère que mon impression est bonne.

J'ai aussi hâte d'avoir les résultats de l'autopsie. Ca va aussi nous aider a voir ce que l'on fait : on envisage un autre enfant ou non ? (honnêtement je n'ai pas vraiment envie de revivre ça mais c'est difficile de savoir comment on va percevoir ça dans quelques mois.)

Nous devons aussi subir des échographies des reins mon conjoint et moi pour tenter de déterminer si l'un ou l'autre a des anomalies. (Parce que les reins personnes ne vérifie ça s'il n'y a pas de problème. Peut-être que j'ai juste un rein sans le savoir.)

Mon Olivier avait aussi des malformations aux mains, aux pieds et au visage en raison du manque d'espace. Je trouve ces petits travers bien triste parce que s'il avait continuer à grandir il aurait été très atteint. En même temps, je vois ça comme ses traits de caractères, les particularités qu'il aurait eu en grandissant. (petit ou grand, intello ou actif...)

J'ai vécu un bel accouchement quand même. Ca n'a pas été trop long, ni trop douloureux. Mais la mémoire du corps est très forte. Vraiment très forte. Je ressens encore le poids de son corps dans mes mains et les détails de L'accouchement aussi sont très "réels" quand j'y repense.

Je crois qu'une prochaine grossesse (s'il y a lieu) ne sera pas sereine en effet. Par contre elle sera mieux encadrée probablement. Et le post-partum sera plus magique encore. Je crois que sa se rattrapera par le bonheur d'une naissance heureuse.

Je n'oublie rien. Les souvenirs de mes fausses couches de 2008 sont intactes. Parfois j'y repense et les émotions reviennent comme ce jour-là. Mais la majorité du temps d'y repense comme une étape, l'étape qui m'a confirmé que mon couple était solide. Le deuil de Olivier est encore en cours, ça fait moins d'un mois qu'il est né, je ne sais pas si un jour j'y repenserai sans la douleur... j'en doute fort.

Pour m'aider je participerai à un groupe d'entraide la semaine prochaine et je recherche un psy pour m'aider. J'ai très peur que les conséquences négatives soient "nocives" pour ma fille, pour moi et mon conjoint. J'ai si peur que Charles et Alice continue d'avancer alors que je reste derrière avec Olivier...

(Ouf... j'en avais long à dire j'espère que je ne t'ennuis pas.) 

C'est vrai que nos histoires se ressemblent.

Je t'avoue que "prendre soin de ma famille" c'est une bien grande expression. Mon chum est meilleur que moi pour les corvés et les repas. J'envoie ma fille à la garderie le jour pour prendre des forces et le soir j'assume les quelques heures avec Alice pour espérer qu'elle ne vive pas trop de répercussions négatives de ce qui arrive.

C'est vrai que c'est un sujet dont on ne parle pas beaucoup. J'ai la "chance" d'avoir vécu des fausses-couches avant et d'avoir une amie à qui s'est arrivée. Ca m'a un peu sensibilisé et informé. C'était quand même utile.

Ma meilleure ressource c'est le livre "Les rêves envolés" de Suzy Piperni-Fréchette. Je te le suggère si tu ne l'as pas déjà. C'est comme parlé à une amie qui l'a déjà vécu.

Ces jours-ci, ce que je trouve difficile c'est que je dois gérer tout le "après", les souvenirs à ranger, les cartes à relire, les photos, les fleurs (les foutus fleurs non mais on en donne donc ben des fleurs quand le monde est en deuil),...

Est-ce que ton bébé a un prénom ? As-tu pu prendre des photos ? Tu peux me parler de lui si tu veux, moi j'ai tellement besoin de parler de mon Olivier. Et sa me fait du bien de connaître d'autres bébés comme lui.