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Grossesse après fausse-couche

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Marion2021

Inscrit le :
09 févr. 2022

Posté le: 9 février 2022 03:51:43 EST  
Bonjour à toutes, après ma fausse couche, j'ai passé beaucoup de temps sur internet à chercher des témoignages pour me rassurer sur la suite (le misoprostol, le Duphaston, le délai avant de retomber enceinte...). Je me suis toujours dit que lorsque je retomberai enceinte, un témoignage de plus pourrait rassurer celles à qui cela vient d'arriver.

Après 4 mois d'essai sans pression, nous avons appris ma grossesse mi janvier 2021. Un mois de joie et de projections avec ce bébé que nous aimions déjà tellement. Lors de l'écho de datation, je n'ai pas tout de suite compris lorsque la gynéco a dit que l'embryon avait une taille de 5 semaines. J'ai simplement répondu en rigolant "on pensait que j'étais à 9 semaines" ! C'est seulement après que j'ai compris qu'elle me disait qu'il avait arrêté de grandir, de vivre à 5 semaines. Elle nous a expliqué que la semaine qui allait suivre n'allait pas être facile, car nous devions attendre de contrôler l'arrêt de la grossesse avant de décider d'évacuer l'embryon. Je me suis effondrée en sortant du cabinet. Je n'avais jamais envisagé cette possibilité.
La semaine suivante, elle nous a présenté les différentes possibilités : misoprostol ou curetage. J'ai choisi le misoprostol, car je voulais visualiser la fin de cette grossesse pour réaliser.
Le misoprostol étant délivré uniquement à l'hôpital, nous avons dû attendre 2 heures aux urgences gynéco, refaire une écho pour vérifier l'arrêt de la grossesse et obtenir ces comprimés.
Le week-end, j'ai pris le misoprostol. Il ne s'est rien passé pendant 48h, pas une goutte de sang. J'ai appelé en pleurs les urgences gynéco à la fin du week-end pour programmer une intervention, je voulais passer à autre chose, je ne voulais pas attendre 10 jours le rendez-vous de contrôle avec ma gynéco qui était à ce moment-là en congés. ils n'ont rien voulu savoir. A son retour, la gynéco voyant dans quel état j'étais, m'a programmée une intervention 2 jours après. C'était donc 3 semaines après l'annonce de ma fausse-couche. L'intervention s'est très bien passée et j'ai très peu saigné. Je pensais que j'allais pouvoir tourner la page.

Sauf que j'ai eu des saignements en milieu de cycle, pendant 2 mois. Je passais des heures sur les forums à me raccrocher à tous les espoirs possibles. "c'est un saignement de nidation" ou "c'est l'ovulation". On nous dit que pour retomber enceinte, il ne faut pas y penser. Sauf que quand votre corps vous envoie des signes sans arrêt, impossible de ne pas psychoter. Au bout de 2 mois, voyant à quel point cela m'affectait, j'ai rappelé ma gynéco. Elle m'a prescrit du Duphaston, pour arrêter les saignements intercurrents. Là encore, je traîne sur les forums, pour savoir au bout de combien de temps après l'instauration du Duphaston on tombe enceinte. Et là encore, difficile de ne pas se mettre la pression, car les comprimés doivent être pris à J16 du cycle, donc on est obligée de calculer.
J'ai également fait des tests d'ovulation pour me rassurer sur le fait que j'ovulais toujours. Je faisais des tests de grossesse avant le retard de règles. J'essayais d'interpréter la moindre ombre sur le test. Bref, je ne pensais qu'à ça. Je cherchais à interpréter chaque symptôme comme un début de grossesse, avant mon retard de règles. J'étais également très stressée de ne pas être retombée enceinte à la date où j'aurais dû accoucher (septembre 2021) car j'avais peur de l'impact sur mon moral. Et on sait que le stress n'aide pas.

Le mois de juillet a fait que j'ai pu me vider un peu la tête. Nous devions enchaîner les évènements familiaux, et là je me suis dit, bon ça suffit, je profite de ces moments précieux en famille, je bois (non pas que je ne buvais plus d'alcool, mais j'avoue qu'en deuxième partie de cycle je me disais toujours, "je limite".). Nous avons enchaîné les fêtes de famille. Fin juillet, j'ai réussi à attendre mon retard de règle pour faire un test. La deuxième barre n'était pas qu'une ombre cette fois !

Je suis donc retombée enceinte 4 mois après mon intervention. C'est sûr que ça ne paraît pas long, comme ça. Mais je sais que si vous avez fait une fausse-couche, vous espérez sur chaque forum que les témoignages vous diront tous "je suis retombée enceinte 1 mois après ma fausse-couche" et vous vous dites que 4 mois, c'est trop long. Surtout qu'on vous bassine avec "juste après une fausse couche, on est hyper fertile !". Pourtant je sais que non, avec le recul, 4 mois, ce n'est pas long.

Si mon expérience peut vous aider, alors même si vous ne pouvez pas réellement lâcher prise (si vous être affectée par votre fausse-couche, c'est impossible), au moins ne psychotez pas sur les forums, sur le moindre symptôme de votre corps à l'approche de vos règles ou de l'ovulation, ne calculez pas, n'enchaînez pas les tests. Vivez comme avant. Cela a fonctionné pour moi. Mais il m'a fallu du temps pour arriver à ce léger lâcher-prise.
J'ai lu quelque-chose qui m'avait beaucoup aidée. Une fausse-couche, c'est un véritable deuil. Surtout lorsqu'on s'est beaucoup projetés. Mais ce n'est pas juste le deuil d'un bébé déjà aimé, c'est le deuil de nos projets, de nos projections. Le deuil de l'annonce que l'on avait prévue aux parents lors de tel évènement, le deuil d'une naissance cette année-là. Le deuil aussi de mon innocence, c'était ma première grossesse, et je sais que la suivante ne sera pas pareille car j'ai perdu mon insouciance.
Nous avons tous les deux mis du temps à nous investir dans cette deuxième grossesse. Car on imagine le pire, on essaie de ne pas s'attacher, de ne pas se projeter. Cela a changé lorsque le bébé a commencé à bouger beaucoup et que mon ventre s'est vraiment arrondi. Il faut du temps.

J'accouche maintenant dans 2 mois, ce bébé arrivera donc 6 mois après la date prévue pour la première grossesse. Je n'arrive pas à oublier ma première grossesse mais j'aime déjà ce petit bébé qui arrive. Bon courage à toutes celles qui passent par là...
Et faites-vous, si vous le pouvez, entourer des professionnels empathiques. C'est le cas de ma gynéco et de l'équipe qui était là le jour de l'intervention, et cela m'a beaucoup aidée. 

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