deux ans

Le mercredi 17 janvier 2007, au matin, il fesait un froid de canard. Pareil comme aujourd'hui.
Nous avions rendez-vous à l'hopital, encore. Depuis 3 semaines que maman n'allait pas bien, mais depuis vendredi, le médecin est très inquiet. La pression monte, maman commence à ressembler à une balloune pleine d'eau et il y a des protéines dans mes urines.

Sauf que toi, tu es bien dans mon bedon. Mais ce matin, c'est assez. Les médecins trouvent qu'il faut que tu sortes, car la santé de maman va de moins en moins bien.

Sauf que bien sur, l'auto ne voulait pas partir. Plus de batterie! Maman a donc du appeller Grand-Maman et Papi, pour qu'ils nous emmènent tous à l'hopital.

Il est 9 heure quand nous arrivons. Malheureusement, tu es encore bien loin de vouloir sortir. Le gentil gynécologue décide donc de mettre un médicament spécial sur mon col, pour te faire descendre.
Les contractions commencent assez rapidement. J'ai ton papa pour me soutenir, prendre des marches, aller dans le bain...

Le temps passe. Et passe. Mais rien ne bouge. À 15h30, le médecin décide de remettre une autre dose.

Et le temps passe. Et passe. Il est maintenant 19h. Je ne suis ouverte que d'un petit centimètre. Le médecin décide que je serai plus confortable à la maison pour les prochaines heures, et nous retournons chez Grand-Maman.
Je pleure. Je veux tellement te voir, et je redoute ce qui sera peut-être innévitable. J'ai peur.

Après une léger repas et un peu de télévision, nous allons nous coucher, tant bien que mal.

Nous sommes maintenant le 18 janvier, 4h45 du matin. Quelque chose me réveille. Il y a quelque chose qui se passe. En une fraction de seconde, je comprend et je me lève d'un bon. Le déluge, les chutes Niagara sont là. Je demande à ton papa de réveiller Grand-Maman. Je viens de perdre mes eaux.
Enfin, une lueur d'espoir. Ça fait bientôt 24h que je contracte, et ENFIN ça commence à bouger!

Nous arrivons à l'hopital vers 7h. Malheureusement, je ne suis qu'à 3 centimètres. C'est encore beaucoup trop peu. Les médecins décident donc d'utiliser les grands moyens, et donnent un médicament très fort à maman.

Les contractions deviennent tellement plus fortes! Et une méchante infirmière dit à maman qu'elle ne fait pas bien ça. Vers 11h, j'en ai assez et je souffre beaucoup. Ma pression monte dangereusement. Le médecin déclare qu'il me faut l'épidurale et je ne suis pas contre.

Midi, grand-maman arrive prendre la relève un peu. Papa va manger, L'infirmière n'aime pas la voir à mes côtés, même si elle est venue à ma demande. Grand-Maman va parler peu doucement avec la vilaine infirmière, et reste finalement à mes côtés. Avec l'épidural, je me sens beaucoup mieux et j'arrive à relaxer enfin.

13h30, l'épidural fait un peu défaut. Je ressens encore de la douleur, alors j'appelle l'infirmière. Elle me lance "qu'il faut souffrir pour que ça fonctionne" et joue avec la pompe. J'ai mal. De plus en plus mal. Ce n'est que quelques heures plus tard que l'anasthésite reviens et fait le constat: la pompe a été éteinte par l'infirmière! Il est furieux.

Finalement, il est 18h. Le médecin reviens et je ne suis qu'à 4.5
C'est décidé, je vais avoir une césarienne. Ça fait trop longtemps qu'on se bat pour te faire sortir. Rendu là, c'est pratiquement un soulagement, même si je suis triste de ne pas pouvoir te pousser jusqu'à la sortie. Une infirmière, beaucoup plus gentille, me prépare. Entre temps, ton oncle arrive, inquiet de ne pas avoir eu de nouvelles depuis le début des procédures. Je suis très heureuse de le voir là, ça me donne un petit boost d'énergie.

Après encore quelques heures d'attente (il y avait des urgences), j'arrive enfin dans la salle d'opération. L'anasthésite fait ce qu'il a à faire, mais je l'avertie que j'ai de la misère à "geler". Quand il fait ses tests, je lui fait remarquer que je peux encore bouger mes jambes et que je ressens quand on me touche, mais il me dit que c'est normal. Bon, ok.

Puis le médecin prend le scalpel et m'ouvre. Un cri strident sort de mon corp. J'ai mal. Tellement mal! Je ne suis pas gelée comme il faut. Alors tout le monde commence à paniquer. On fait une anasthésie locale, mais rien à faire, je sens tout. J'entend l'infirmière dire que ma pression est rendu à 200/120. On me demande si je veux une anasthésie générale, mais je refuse, je veux absolument te voir venir au monde. Je demande donc au papa de respirer avec moi.

à 21h47, tu sors enfin de mes entrailles. Mais quelque chose ne va pas. Je ne t'endend pas. Un bébé, ça pleure quand ça nait, alors pourquoi tu es si silencieux? Je vois du monde courir vers une petite table, te mettre un petit masque sur la bouche. Je pleure. Papa pleure. Nous te chantons une petite chanson, "you are my sunshine". Le médecin me demande si je sens encore la douleure, mais je l'envoie promener de façon assez disgracieuse. Puis, enfin, tu pousses ton premier cris. Nous pleurons encore plus. Quelqu'un te donne à ton papa pendant une minute. Moi, je veux te voir, mais je n'y arrive pas. Ton temps avec nous n'est pas long, ils doivent t'emmener à la pouponière très rapidement. Tu pars donc avec ton papa.

J'ai mal. J'ai si mal. On m'envoie en salle de réveil, où quelques infirmières sont avec moi. Soudainement, je sens quelque chose couler entre mes jambes. Je les averties, et la panique fait encore place. Je fais une hémoragie. Elles sont 4 sur moi, à presser sur mon ventre. Je hurle. Je veux ma maman à moi. Je veux de l'oxygène, je ne peux plus respirer. Mais on me dit qu'il faut que je respire par moi-même. Finalement, alerté par mes cris, un médecin arrive et me donne de la morphine. Ouf, enfin, ça fait moins mal pratiquement tout de suite!

C'est là qu'on m'ammène finalement à ma chambre. Mais quand je vois ma maman et ton papa dans l'ascenceur, je pleure encore. Je suis tellement perdue et je veux voir mon bébé, je veux te voir. On me dit que je ne pourrai pas t'avoir encore, que je suis trop malade. Mais je m'en fou. Je hurle à tue-tête que c'est mon bébé que je veux. Que je veux t'aillaiter. Grand-Maman va te chercher, mais elle n'a pas le droit. C'est finalement papa qui arrive à t'ammener à moi, et je te donne ta première têtée. Je me sens mieux, tellement mieux. J'ai mon enfant. Et tu es si beau, si doux! Tu as les yeux bleus et les cheveux blonds! Qu'elle surprise! Les infirmières vont encore t'arracher à moi pour la nuit, mais elles me jurent qu'elles vont t'ammener à moi quand tu auras soif.

C'était il y a deux ans. Une naissance mouvementé, qui m'aura laissé malade pendant plusieurs jours encore. Je n'aurai pas pu continuer l'allaitement, mais tu me feras quand même mille et un sourires. Tu es la joies dans nos coeurs et ceux de tout le monde qui a la chance de te connaître. Mon Étienne. Mon fils. Je t'aime tellement, que l'année passé, à ton premier anniversaire, nous avons décidé que tous ces bouleversement n'étaient rien comparé à la joie d'un bébé, et nous t'avons fait une petite soeur.

Bonne fête mon petit roudoudou d'amour! 

Oh my good. Je vais accoucher de jumeaux et ça me fait un peu peur ton histoire....Mais tout s'est bien terminé finalement.

félicitation! 

Merci.

Heureusement, la naissance de sa soeur a été moins mouvementé!