Allaitement : basta!

À défaut de me vider les seins, je me vide le coeur. Désolée : c'est long et pas toujours "jojo".

À l'autel de l'allaitement, je me suis battue pendant plus que 4 mois. J'arrive à la fin de mon combat. Je m'en sens frustrée et coupable.

Flash back post-accouchement : Pas de lait... vraiment pas de lait... Puis, engorgement massif, puis pas de lait, pas de lait... Ah! 10 ml. C'est le Klondike! Ah bien, 20 ml aujourd'hui. C'est quoi le miracle? Ça a été comme ça durant des semaines. J'ai failli tout sacrer ça là plusieurs fois. J'ai vu les gobelets, les seringues, les cathéters au sein, la compression du sein, les massages, les compresses... Pfffff! Puis, j'ai connu mes amis "tire-lait électrique" et "Dompéridone" pendant des mois, ô combien de fois les ai-je fréquentés par jour? La compagnie Medela va sûrement m'inviter à son party de Noël. Je l'ai rendue riche cette année! :)

Aujourd'hui : Je dois diminuer et arrêter le médicament (Dompéridone)... J'ai analysé la question avec mon médecin et ma conseillère en allaitement. J'ai le quasi sentiment du devoir accompli. J'ai accompli un petit miracle, certes, en persévérant pour cet allaitement pendant des mois, mais là, je n'en peux plus de lutter contre mes seins et mon corps.

Je reste avec ce doute dans ma tête... Il me reste 60 ml de lait maternel par jour à donner à bébé et ça va en diminuant peu à peu. Mon bébé boit ce lait, cet or blanc. Il a un peu d'anticorps grâce à ça. J'extrais le lait comme je peux, tant qu'il en restera. Je suis, cependant, bien écoeurée d'être branchée à un tire-lait.

La mise au sein n'a jamais fonctionné, même bien soutenu par des conseillères en allaitement. J'ai un bébé qui fonctionne mieux au biberon. Soit. Maman est cependant à bout de tirer son lait... 30 minutes de boire + 5 minutes de rots + 25 ou 30 minutes de tire-lait. En tout, l'heure a passé pour la cause de l'allaitement. Et c'est ainsi plusieurs fois par jour. Je n'en peux plus... J'ai réduit les séances de tire-lait pour ma santé mental. Mais là, je suis au bout du tube... à défaut d'avoir un rouleau compresseur pour démolir mon tire-lait.

Donc, j'arrête l'allaitement, faute de lait sans stimulation par la Dompéridone. Je me sens mi-libérée, mi-coupable; mi-héroïque et mi-"cheap"...

Allaiter ou arrêter d'allaiter à l'aube de la saison des rhumes et des grippes, telle est ma question. Mon corps décide de faire une pause... J'ai une conseillère en allaitement qui me dit que pour maintenir la production je dois passer au tire-lait plus souvent. J'en ai RAS-LE-BOL!

Donc, j'arrête l'allaitement graduellement, mais le coeur me pince. A-t-on déjà vu ça : avoir de si gros seins et ne pas être foutue d'avoir du lait pour nourrir mon bébé sans me battre encore avec ces lolos...

Ça m'écoeure. 

Un mot : merci
À vous toutes qui avez pris le temps d'écrire et de me livrer vos réflexions et expériences : un grand, grand merci.

C'est une étape difficile à passer pour moi. J'ai gardé le plaisir de nourrir mon bébé au biberon grâce au biberon et aux préparations commerciales (ô combien pointées du doigt). Papa et maman pouvaient prendre alternativement du repos et profiter de petits moments d'échanges avec bébé lors des repas.

Les trucs de bière, charbon béni et autres : j'ai délibérément choisi de ne pas les prendre. Comment dire? C'était comme tirer sur les radicelles des potentielles fleurs pour essayer qu'elles poussent. J'avais tellement essayé de trucs que je n'en pouvais tout simplement plus de tester des hypothèses.

C'est la phase d'acceptation qui est en train de s'installer. Quand une femme choisit de ne plus (ou de ne pas) allaiter, je commence à la comprendre un peu.

Bébé grandit bien, il est en santé. Il est entouré d'amour, de rires et d'attentions. Il est vif d'esprit et désireux d'apprendre. Je passerai désormais mon temps de "tire-lait" à faire autre chose.

Une amie me disait qu'elle avait traversé un peu le même enfer. Ses enfants ont dû être nourris aux préparations commerciales et n'ont pas été plus malades pour autant...

Je vais m'y faire. Je me sens simplement comme la mère qui laisse son enfant pour la première fois à la garderie ou à l'école. C'est une étape. Il faut que je la traverse.

Entretemps, bien, merci à vous toutes. Vous êtes chouettes. 

Félicitations Cyranosaure !! Tu as réalisé tout un travail pour ton enfant, peu l'aurait fait aussi longtemps. Et je sais de quoi tu parles, je fais du tire-allaitement moi aussi depuis la naissance de ma deuxième et ça demande énormément de temps et de don de soi. Et j'adore la phrase à Kojiba !!  

Fais tu référence à un autre post par hasard?

Il n'y a qu'une seule phrase qui me vient en tête en lisant ton message:

'' À l'impossible, nul n'est tenu ''

Tu as fait tout ce que tu pouvais, tu as mis toutes les chances de ton côté, tu as essayé autant comme autant. BRAVO!!!

Maintenant, il te reste à accepter (et ça c'est plus facile à dire qu'à faire) que tu as fait tout ce qui est en ton pouvoir pour que ça marche, mais que tu as aussi le droit d'être fatiguée!

Sois indulgente envers toi-même! Dis-toi que TOI, au moins, tu as essayé.

Et il ne faut pas oublier que, dans l'absolue, pendant que toi, tu t'efforces de donner le meilleur de toi-même à ton enfant et y parvient de peine et misère, d'autres les droguent avant qu'ils soient nés et ne se remettent pas du tout en question.

Quand on se regarde, on se désole, quand on se compare, on se console!

Tout est relatif!

Bonne chance!

Mel