Accouchement à la maison

nadege : quel beau récit !!! Je suis encore plus émue en lisant des témoignages depuis que j'ai moi-même vécu cette belle expérience ;)

Célyne : ce sont effectivement les mêmes !!! Quelles femmes merveilleuses...
 

Je vous que tu es de Montréal. Je suis suivie depuis quelques semaines au CSSS Jeanne-Mance par une sage-femme qui s'appelle Charlotte Landry et sa collègue s'appelle Françoise... Hasard ou ce sont les mêmes???
Beau récit. Ça m'encourage. Non ce n'est pas facile, mais c'est réalisable. 

J'ai aussi choisi d'avoir mon 2e bébé a la maison. au premier c'était pour moi hors de question et je peux dire une chose: pourquoi avoir hésiter. J'ai eu mon premier en 5h ce qui a favoriser le choix de l'accouchement a domicile, car habitant Laval la maison de naissance qui nous suit est pointe-claire et c'est a 25 minutes sans traffic et on connait toute l'état de la 13 le matin a l'heure de pointe. Voici le récit de naissance de mon Clément:

11 février 2009: Nous sommes mercredi, papa doit aller à la banque porter des papiers. Moi j'aimerai aller à la halte-allaitement question de sortir un peu. Papa relaxe avec Laurent et ne veux pas sortir, je pars donc seule. Tout le monde là-bas pensait que tu étais né mais tu sais te faire attendre j'aurai 39 semaine demain. Je rentre vers 11h50. Laurent dors sur papa, il va donc le mettre au lit. Papa vas chercher une poutine a maman et ramène une lasagne pour lui et Laurent. Ce sera mon ultime trip de bouffe de grossesse. Vers 1h je ressens une première contraction guère plus douloureuse que celle de la semaine dernière. Je continue de manger sans porter attention à l'heure. A 2h je vais me coucher sur le coté gauche pour voir si sa va passer. À 2h15, je ne suis plus capable de rester coucher et lire, j'appel donc mamie pour qu'elle vienne s'occuper de Laurent. A partir de ce moment maman perds la notion du temps.

Je suis assise sur le gros ballon que je ne tolère pas lors des contractions. Elles sont aux trois minutes je demande à papa qui prépare du pain si nous devrions appeler Trista. Il dit d'attendre encore un peu. À la contractions suivant je réussis de peine a me rendre à la cuisine porter le téléphone a papa en lui disant de l'appeler. Je retourne dans la chambre au je me mets a 4 pattes. Entre les contractions j'essaie de préparer le lit. Mamie arrive vers 14h45. Papa cours partout avec mamie pour préparer la chambre. Moi a chaque contractions je me mets a 4 pattes et mamie ou papa masse mon dos. Je sent mon col qui s'ouvre. Papa va me couler un bain. J'y reste environ 20 minutes je ne suis pas bien la dedans. 15h15, Trista arrive, je sors en même temps du bain. Je suis dans la chambre et j'ai chaud. Elle m'évalue, je suis a 6+ 90% effacé. Sa progresse donc vite. Elle choisie d'appeler Claudia puisque sa va vite et qu'il commence a avoir du trafic. Je cherche une position confortable. Papa masse de façon presque constante mes reins et ma cuisse gauche. J'ai aussi le sac magique sur mon ventre. Je me releve et va au toilette. C'est très intense mais j'ose pas me relever, j'ai peur de l'effort que sa demande. Je crie et chante. Je reste la environ 15 minutes et je retourne a la chambre. Je commence a avoir envie de pousser. À chaque contractions je dis que je suis plus capable, que j'en peu plus. En même temps en dedans de moi je sais que je suis incapable de m'habiler pour sortir d'ici. C'est douloureux et aussi intense car sa finie bientôt. Trista et papa m'encourage lors de contractions et entre papa n'a que de bon mots. Laurent viens faire son tour de temps en temps, mamie lui dit que je chante lorsque je crie, alors il danse. Moi j'hurle de plus en plus, je dis que quelqu'un doit sortir le bébé de là que moi je ne suis pas capable que j'y arriverai pas. A chaque contraction je tape pape et je le tire vers moi, lui ne dit rien et masse toujours. Entre il poursuit avec ses encouragements. Vers 16h20, Claudia et sa stagiaire arrive. Sa pousse encore plus mais c'est douloureux en même temps. J'ai hâte que les eaux crèvent. Trista vérifie le col, il en reste en effet une petite bande, elle m'aide à la passer et les eaux crève enfin. Sa soulage un peu et toi tu descends encore plus dans mon bassin. Sa pousse encore plus, je me mets à 4 pattes. Je dois accepter cette pression, cette sensation d'ouverture a cet endroit. Je ne suis plus bien dans cette position et je ne sais pas comment me placer. J'ai chaud, Carole-Ann (stagiaire) me donne des compresses fraiches. On m'aide à me mettre sur le coté gauche. Papa tiens ma jambe. On voit ta tête. Je te touche. En 2 contractions ta tête est sortie. Tu as un tour de cordon. La contraction suivante arrive au même moment ou tu bouges dans mon ventre. C'est une drôle de sensation. On te dépose sur moi, tu es si beau, il est 16h39. Je sais que tu es un autre garçon je ne suis donc pas surprise lorsque papa me l'annonce. Toi et moi on se rencontre le placenta sort, papa et Laurent coupe ton cordon. Toi tu lèches mes seins. Jai réussi, je n'en reviens pas de la force de la nature. Elle fait bien les choses. Une heure plus tard tu es peser et mesurer. Je sais que tu es plus gros que ton frère, mais je reste sous le choc. Tu pèses 9lbs 2oz et mesure 57cm. C'est donc 3lbs et 10 cm de plus que ton frère. Ton frère à assister a ta naissance et il est émerveillé. Il te donne plein de bisous, il est tout souriant.

Mamie quitte plus tard avec Laurent ce qui laisse maman et papa seul avec toi pour la nuit. Tu la passe dans le lit avec maman et papa. Tu tètes beaucoup et bien. Moi et papa passons une partie de la nuit à parler de ce que nous venons de vivre. Je suis si fière de lui, il a été une aide remarquable, bien que le lendemain j'ai mal au dos du au 2 gros bleu qu'il y a laissé.
 

Merci de partager cette belle naissance avec nous. J'ai hâte moi aussi de vivre la naissance de mon deuxième enfant dans mon environnement.  

Depuis mon second accouchement, qui a tellement bien été, l'idée d'accoucher chez-moi pour le troisième fait son chemin tranquillement. Lire un si beau récit ne peut que renforcer mon idée. Merci de l'avoir partagé! 

J'adore ton histoire

J'aurais tellement aimer vivre cette expérience a la maison...mais vu mon age (37 ans) et les risque plus élever a cet age....mon conjoint préfére que j'accouche a l'hopital et je le comprend.

Ma premiere fille je l'ai eu un vendredi 13 avril...j'ai commencer mes contraction a 3h du matin pour l'accoucher a 20h55. Nos accouchement se ressemble sur quelque point hihihi

Félicitation aux nouveaux parents !!!  

Je commence avec mon propre récit d'accouchement....

Histoire d'une naissance heureuse

Lundi le 13 avril, une journée avant ma date prévue d'accouchement (DPA) je me réveille à 2h du matin. J'étais confuse : « Pourquoi je me réveille ?  Je n'ai pas envie pourtant...» Je me lève tout de même, une crampe, plus douloureuse que d'habitude, m'assaille. Ça me surprend un peu. Je poursuis ma route vers la salle de bain. Une autre... ah ben ! Je retourne dans mon lit, coté gauche,... une autre ! Bon. Je me dis que je devrais peut-être noter les minutes, au cas où, mais je n'y crois pas : je me suis tellement fait à l'idée que j'allais dépasser ma DPA ! Papier, crayon, cadran. 2h17... 2h24... 2h29... 2h33... Je décide d'aller dans le bain. Je me dis que ça arrêtera sûrement les contractions puisque ça ne peut pas être le vrai travail. Je dois d'abord laver le bain : ce n'est pas facile ! Difficile aussi de chronométrer le tout dans le bain ! Vers 4h, mon chum se réveille tranquillement, je lui dis sans trop de conviction : « Alex, je pense que le travail commence... » Réveil brutal pour mon amoureux... « Hein, quoi ?!?!?! » Il me prend le calepin des mains...

On décide d'appeler la sage-femme à 6h du mat. Le lundi, c'est la journée de congé de Françoise, la sage-femme qui assurait mon suivi... Nous essayons donc le télé-avertisseur de Charlotte, ma deuxième sage-femme que je connais aussi très bien. MAIS ! Panique en la demeure : le téléphone ne fonctionne pas !! Pas de tonalité !! Mon chum me dit « Pas de panique, j'arrange ça ! » 10 minutes plus tard, le télé-avertisseur de Charlotte nous apprend qu'elle est en congé jusqu'à 8h le lundi. Nous décidons d'appeler Françoise malgré son congé... j'ai besoin de quelqu'un. Je me dis que le travail peut avancer rapidement... Du moins, c'est ce genre d'accouchement que je visualisais pour me préparer mentalement à affronter le jour « J » ! Françoise accepte de venir, elle restera avec nous jusqu'à ce que je Charlotte arrive.

Je suis dans le bain lorsque Françoise arrive. J'en sors en vitesse : j'ai hâte qu'elle m'examine ! Le verdict tombe : dilatée à 2 cm, effacée à 100%. Ça me déprime... j'aurais bien aimé un 4-5 cm ! Elle me redonne courage en me disant que certaines femmes travaillent des heures durant pour arriver à ce stade. Entre temps, mon accompagnante à la naissance arrive.

Le reste de la journée est très floue dans ma mémoire... Entre les bains, les mouvements sur le ballon et les changements de position, j'attends l'effet des endorphines. J'ai mal mais j'essaie de relaxer, de rester « molle molle molle » comme me le répète Françoise. Je prends les contractions une à une, par vague, du mieux que je peux.

Durant un des bains, je vomis tout ce que j'ai dans l'estomac. C'est à ce moment que je pense : « si j'étais à l'hôpital, c'est sûr que l'anesthésiste se ferait appeler... » Mais je n'en parle pas. Je n'y repenserai jamais au cours de cette journée d'ailleurs. Et pas une fois l'idée de me faire transférer à l'hôpital me traverse l'esprit.
Je n'ai rien pu avaler de toute la journée malgré les nombreux efforts de mon amoureux et de mon accompagnante qui m'ont préparé des assiettes de fruits, de craquelins, de fromage, qui m'apportent du jus. Rien n'y fait. Je ne peux rien avaler. Je bois beaucoup d'eau.

Les heures avancent. Je n'ai aucune notion du temps, je suis dans les vapes. Mon esprit se consacre entièrement au travail que mon corps est en train d'accomplir. Charlotte vient remplacer Françoise. J'apprends que c'est Françoise qui reviendra pour seconder Charlotte pour l'arrivée de bébé. Je suis contente : habituellement, c'est une autre sage-femme que je ne connais pas qui devait être là. Je serai entourée de 4 personnes en qui j'ai entièrement confiance : mon amoureux, Alex, mon accompagnante et les deux sages-femmes que je connais déjà.

On essaie de me faire changer de positions souvent. C'est difficile pour moi de bouger. J'ai de plus en plus mal. J'ai mal à la jambe et à la hanche droite. Je suis incapable de rester dans une position plus que 3-4 contractions. On me demande parfois de rester dans une position pour une dizaine de contractions. J'arrive à les compter ! J'ai tellement mal.... je ne peux pas en endurer plus que 10. Je retourne rapidement dans le lit dès que mon défi est relevé, sur le dos et je me fais masser la jambe et la fesse droite. J'ai absolument besoin de la présence d'Alex... je serre sa main, je le regarde, je le caresse, je le remercie. Lorsqu'il n'est pas près de moi, je me tourne vers mon accompagnante qui s'arrange pour y être dès qu'Alex est occupé ailleurs.

J'ai chaud, j'ai froid, je grelotte entre les contractions. C'est incontrôlable. Je demande des couvertures, je les enlève, je me recouvre,... Alex tente de suivre mon rythme du mieux qu'il peut. Je m'endors parfois entre les contractions. Je me réveille en sursaut pour attaquer la suivante.

Je me mets à quatre pattes dans une tentative de faire avancer le travail plus rapidement. Quelques contractions. Je m'écris : « je fais pipi, je fais pipi ! » Je suis sur mon lit quand même ! J'ai une petite gêne.... Mais non, ce sont les eaux ! J'ai les chutes Iguazu entre les jambes ! Du coup, je suis inquiète : on m'a dit que le travail devenait plus difficile lorsque la membrane est crevée. Encore une fois, on me rassure : rendue à mon stade, ça ne fera qu'accélérer le travail.

Un deuxième examen du col : je suis dilatée à 6-7 cm. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est mais je me dis que j'accoucherai peut-être à ma DPA finalement... pas encore 10-12 heures de travail ?! J'ai les larmes aux yeux, je suis découragée. Tout le monde le sent dans la pièce. Charlotte me dit qu'elle pense que le petit verra le jour avant le coucher du soleil, que le travail peut aller très vite à partir de ce stade. Le travail ne stagne pas et c'est bon signe. Je regarde tout de même la journée tombée avec regret : je visualisais souvent que bébé arrivait dans ce monde baigné par une grande flaque de soleil de printemps entrant par la fenêtre ! Je me dis que c'est de moins en moins probable. En fait, le soleil se cache déjà derrière les immeubles...

Je commence à penser à toutes ces femmes qui accouchent dans leur hotte et leur bidonville à travers le monde. Je pense à cette femme indienne que j'ai vu travailler dans les champs jusqu'à ces derniers mois de grossesse. Je pense à tous les récits d'accouchement que j'ai lu ou entendu : toutes ces femmes fortes qui ont réussi ce que j'accomplis en ce moment même. Je reprends mes esprits, mes forces. Mon énergie revient. Je pense à ce bébé, à mon fils en moi qui a décidé de sortir, qui est prêt. Je lui dis que j'ai hâte de le voir, que j'ai mal mais que je l'aime déjà et qu'on travaillera ensemble pour y arriver.

Troisième examen : dilatée à 9 ! Il ne reste plus qu'une bande de col que Charlotte tente de repousser sans succès. Elle sent la tête et pense que la bande n'y fera pas obstacle.

Tranquillement, je sens mes sensations qui changent : bébé pousse dans les fesses ! Pour une fois, un signe qui m'encourage, bébé descend ! Après quelques contractions avec cette nouvelle sensation, Charlotte m'annonce qu'elle appelle Françoise en renfort. Autre bon signe : elle pense VRAIMENT que ça s'en vient. Je souris de soulagement. Je suis prête à pousser, mon bébé d'Amour ! Allez viens ! Je visualise du mieux que je peux mon bassin s'ouvrir, mon périnée s'agrandir. Malheureusement, mon mal à la jambe droite s'intensifie. J'ai beaucoup de difficulté à me concentrer sur autre chose que ce mal. Je crie ma douleur. On me masse mais rien n'y fait. Je serre la main d'Alex. L'envie de pousser arrive très soudainement... je ne sais pas quoi faire, comment pousser. Je rate les premières contractions. Mon accompagnante me guide : « Tu vas devoir pousser plus que ça, tu es plus forte que tu penses, va chercher ta poussée le plus loin possible ». Je me reprends. Je pousse, je reprends à peine mon souffle entre chaque poussée. C'est très intense. J'ai mal. Je suis certaine que j'ai poussé pendant 4h de temps... dans mon dossier, c'est écrit 1h50 ! Je n'y crois pas.

Charlotte me dit qu'elle voit la tête : gros comme un 10 sous ! Puis un 25 sous... Bébé joue au yoyo : descend, remonte, descend, remonte,... Il prépare son chemin. Je m'installe sur le banc de naissance pour essayer de voir la tête dans le miroir. Je n'arrive pas à rester dans cette position avec ma douleur à la jambe. Je n'aime pas beaucoup voir dans le miroir d'ailleurs... Je prends quelques contractions à quatre pattes en me tenant sur les barreaux de mon lit. Puis, d'autres contractions debout accrochée au cou d'Alex. Je retourne rapidement dans le lit après l'une d'elle où j'attendrai de pouvoir toucher la tête avec ma main. J'ai hâte de le toucher : j'essaie après chaque poussée ou presque.

Je regarde Alex, il rayonne ! La tête est là, la tête est là ! Je descends la main et je tiens une petite bosse de la grosseur d'une pomme. Il a des cheveux ! Je pleure. Je garde ma main sur sa tête et je l'appelle. On me dit de pousser doucement pour réussir à faire sortir son petit nez qui est coincé au passage.... Ça chauffe !

Quelques petites poussées douces et j'accueille mon fils dans ce monde. Il n'est pas encore complètement sorti que j'ai déjà les deux mains vers lui pour le prendre avec toute mon affection : je le couche sur moi. Quelle victoire ! Quel soulagement ! J'ai réussi ! J'ai monté mon Everest !

Je pleure. Alex pleure. Notre fils pleure sur moi. On s'embrasse, on l'embrasse, on le regarde.

À 21h50 le 13 avril 2009, après une journée épuisante et 18h de travail, une nouvelle vie commence pour nous. Nous sommes maintenant une famille... ce moment que nous attendons depuis si longtemps !

J'écris ce récit avec mon petit trésor sur moi et je me demande si je cesserai un jour de m'émerveiller lorsque je le regarde. La vie est tout de même assez incroyable, non ?!