Vous avez sûrement été bombardée d’appels à la suite de la naissance de votre enfant par des représentants de compagnies ou fiducies qui vendent des REEE. Non? Vous êtes chanceuse. Votre enfant n’est pas encore né? … les appels s’en viennent! Mais un Régime enregistré d’épargne-études, c’est quoi exactement? Suis-je un mauvais parent si je n’en prends pas pour mon enfant?
Bien sûr, vous voulez le mieux pour votre enfant et comme la plupart des gens, vous avez entendu parler vaguement des REEE et vous décidez donc de rencontrer un représentant. Il va tout d’abord vous démontrer les frais futurs des études de votre enfant. Cela va ressembler à ceci : soit 2 723 $ par année en frais de scolarité (Source : Statistiques Canada pour l’année 2007-2008 à l’université. Moyenne en sciences humaines, peut varier selon le programme). À cela, ajoutez les frais de subsistance (livres, transport, vêtements, etc.) soit de 3 988 $ si l’étudiant réside chez ses parents et de 9 200 $ s’il réside à l’extérieur. (Source : Outil budgétaire, Service d’aide financière de l’Université de Sherbrooke).
Âge de l’enfant en 2008
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13 ans | 8 ans | 3 ans |
Première année d’études postsecondaires
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2013 | 2018 | 2023 |
Coût pour un étudiant résidant chez ses parents
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34 321 $ | 41 540 $ | 50 393 $ |
Coût pour un étudiant résidant à l’extérieur
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59 599 $ | 70 844 $ | 84 364 $ |
Cela représente donc pour l’enfant de 3 ans aujourd’hui un investissement entre 1 200 $ et 2000 $ par année dans le REEE dépendamment d’où il résidera. Pour l’enfant de 8 ans, l’investissement devra être entre 1 700 $ et 3 000 $ par année. Pour l’enfant de 13 ans, entre 3 100 $ et 5 200 $. Ça commence à faire de jolies sommes à investir, alors imaginez si vous avez plus d’un enfant! Il vous faut multiplier ce montant par votre nombre d’enfants… je n’en connais pas beaucoup qui sont capables de faire ça.
Quoique les chiffres soient réalistes, cela reste une vieille technique de vente qui consiste à faire peur (certains diront faire réaliser) aux clients qu’ils doivent absolument mettre le maximum afin que leur enfant obtienne ce qu’il y a de mieux. Je n’ai qu’un conseil à vous donner : établissez le montant avec lequel vous êtes à l’aise financièrement.
Tel que je l’ai déjà mentionné dans un autre texte (Produits financiers pour les enfants), l’argent investi dans les REEE n’est pas disponible, il existe même un risque de tout perdre. Vous n’êtes pas capable financièrement de prendre un REEE? Je vous répondrai simplement, et alors? Qu’est-ce que ça fait? Vous n’êtes pas un moins bon parent pour cette raison. Oui, mais qu’est-ce qu’il va faire s’il veut aller à l’Université? Il fera comme la grande majorité des étudiants, il travaillera à temps partiel et vous serez toujours là pour le supporter du mieux que vous le pourrez.
Vous pourriez modifier votre paiement hypothécaire afin que l’hypothèque se termine quand votre enfant atteindra l’université. Ainsi, vous disposerez d’une somme importante mensuellement pour l’aider si c’est votre désir. Je veux simplement vous dire que le REEE, ce n’est pas la fin du monde.
Bon, j’ai établi mon budget et je suis prête à prendre un REEE, comment ça marche?
Le Régime enregistré d’épargne-études est un outil dans lequel les épargnes fructifient à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que le bénéficiaire - votre enfant - soit aux études postsecondaires. Ce régime est intéressant pour les subventions du fédéral, soit la subvention canadienne pour l’épargne-études et par celle du Québec, soit l’incitatif québécois à l’épargne-études. Le calcul des subventions varie selon votre revenu familial, mais en gros voici ce que les subventions représentent. Vous pouvez investir jusqu’à 4 000 $ par année, par enfant. Sur ce montant, 2 500 $ sont admissibles aux subventions. Donc, pour quelqu’un qui investirait 2 500 $ dans un REEE, le fédéral déposerait 500 $ dans son compte et Québec déposerait 250 $. Cela représente donc un ajout de 30 % sur votre investissement, et ce, à chaque année que vous ferez un dépôt. Je vous invite à faire une recherche REEE sur le site de Mamanpourlavie.com et vous trouverez un autre article vous donnant plus de détail sur les subventions.
Soyons clairs, AUCUN autre investissement ne peut vous garantir un tel rendement. C’est donc pour cette raison que le REEE est toujours le type d’investissement à privilégier pour l’épargne-études.
Régime individuel ou collectif?
Dans le cas d’un REEE de type individuel, seule l’épargne du souscripteur (bonifiée par les subventions fédérale et provinciale) génère les revenus qui se transformeront éventuellement en « paiements d’aide aux études ». Comme pour un REER, on peut choisir des placements plus ou moins risqués. Aucun minimum n’est exigé dans ce type de régime et vous pouvez en tout temps augmenter, diminuer ou cesser complètement vos paiements. Vous avez une plus grande liberté. Quelqu’un pourrait très bien investir les 100 $ mensuels de la prestation universelle pour la garde d’enfant versée par le Fédéral pendant les 5 premières années de l’enfant et cesser par la suite quand la PUGE cessera.
Quant aux régimes collectifs, disponibles auprès de fondations sans but lucratif dont certaines existent depuis près de 40 ans, ils consistent en une mise en commun des intérêts et des subventions de tous les bénéficiaires. Ceux-ci profitent alors du même montant d’aide, sous forme de bourses d’études. Le rendement global d’un régime collectif est généralement supérieur à celui d’un régime individuel, puisque les bourses absorbent le revenu d’épargne d’enfants qui, pour une raison ou une autre, ne poursuivent pas leurs études. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, en quelque sorte. Soyez sûre de pouvoir faire face à votre montant beau temps mauvais temps, car vous pourriez vous en mordre les doigts, les frais de résiliation sont très élevés et dépassent souvent notre investissement total.
En conclusion, n’ayez pas peur de poser des questions à votre conseiller, car les conditions des REEE varient d’une institution à l’autre et, à force de questions, vous trouverez finalement le produit qui vous conviendra.
Bonne réflexion!