Comprendre l'énurésie nocturne

Ces petits accidents de parcours sont tout à fait normaux et font partie du grand processus d’apprentissage de la rétention urinaire. Le fait de s’échapper la nuit, durant la période de sommeil, ne devient problématique, si les épisodes sont fréquents, que vers l’âge de quatre ou cinq ans.

Statistiquement parlant, les garçons sont plus touchés par ce problème qu’est l’énurésie nocturne.

De nombreuses causes potentielles peuvent expliquer cette condition :

• Au niveau fonctionnel, les mictions nocturnes peuvent subvenir si le système rénal est plus actif la nuit. Les reins filtrant davantage de toxines activent la production d’urine et la vessie se remplit beaucoup trop pendant la nuit.
• Côté organique, l’enfant atteint de cette condition peut être atteint d’une malformation ou d’une infection chronique. Si le système rénal ou urinaire possède des lacunes intrinsèques, le tout peut en résulter des petits accidents de parcours…
• Une grande majeure partie du temps, l’énurésie nocturne découle d’un trouble psychologique.
• L’enfant timide, anxieux, coupable, extrêmement nerveux ou ayant vécu un changement majeur dans sa vie/routine (déménagement, divorce, deuil, etc.) peut manifester ses tracas internes sous forme d’épisodes d’énurésie nocturne.

Toutefois, mieux vaut consulter son médecin si ce trouble persiste. Cela pourrait aussi être un signe avant-coureur, voire un indice, de diabète juvénile.

Pour aider votre enfant

En tant que parent, vous pourriez poser de nombreux petits gestes au quotidien afin d’aider votre enfant à briser ce cercle vicieux qui s’installe souvent dans des épisodes d’énurésie nocturne. Un enfant qui mouille son lit la nuit ressentira une pointe d’anxiété et de culpabilité, anticipera le pire la nuit suivante, ce qui fera en sorte qu’il s’échappe à nouveau, etc.

Afin de prévenir les cycles qui se succèdent, vous pourriez songer à diverses stratégies.

D’abord, au niveau anatomique, vous pourriez inviter votre enfant à porter des bas de laine la nuit. Le fait de garder les pieds au chaud l’empêchera de grelotter et de se vider afin de se réchauffer. Aussi, vous pourriez songer à surélever le pied de son lit afin de réduire la pression qui pèse sur son sphincter urinaire. En contrepartie, le jour, vous pourriez inviter votre tout-petit à renforcer la musculature de son plancher pelvien ou de sa vessie par le biais de divers exercices spécialisés. Un physiothérapeute saura éclairer votre lanterne.

De plus, comme le célèbre adage le stipule si bien, mieux vaut prévenir que guérir. Placez une alèse plastifiée sous son drap contour.

Encouragez votre enfant à se lever la nuit, s’il a envie d’uriner, afin de répondre à son besoin. Si votre enfant dort comme une bûche, vous pourriez même le réveiller pour l’emmener à la salle de bain avant de vous mettre au lit. Aussi, certains enfants ont peur de se lever la nuit dans le noir. Vous pourriez mettre une veilleuse dans sa chambre tout comme dans la salle de bains afin de le rassurer.

Certaines mesures sont aussi à éviter afin de prévenir les accidents. Il est préférable de ne pas boire deux heures avant le sommeil, surtout des produits laitiers et des breuvages caféinés. Ces deux substances sont diurétiques naturellement. Les histoires effrayantes et les réprimandes/reproches avant le dodo sont à proscrire.

Renforcement positif

Dans les cas d’énurésie nocturne, les calendriers de motivation sont intéressants à exploiter. Chaque matin au sec, l’enfant pourra choisir un autocollant à appliquer sur son calendrier. Cela motivera l’enfant à toujours persévérer.

Si vous êtes de la génération Passe-Partout et possédez les DVD souvenirs, l’épisode 79 est tout à propos. Cet épisode est intitulé : Cannelle et le pipi au lit. En le visionnant avec votre trésor, vous pourrez dédramatiser la situation et instaurer ce type de tableau d’émulation.

Les produits naturels

De nombreux produits, autant de type homéopathique que naturopathique, peuvent aider votre enfant aux prises avec l’énurésie nocturne.

Étant donné que cette condition découle bien souvent de la sphère psychologique, les élixirs floraux de Bach sont de précieux outils thérapeutiques.

Voici donc toutes les alternatives possibles de traitement avec les fleurs de Bach. Selon les causes potentielles de l’énurésie nocturne et des réactions de l’enfant à son réveil.

Conclusion

Même si parfois vous présentez de la frustration à quitter vos chaudes couvertures pour aller changer les draps de votre enfant, ne le blâmez jamais pour ce qui est arrivé. Cela ne fera qu’accentuer sa crainte de récidive et c’est probablement ce qui surviendra le soir suivant.

Mieux vaut banaliser la situation, prendre soin de son enfant, et le valoriser lors des bons coups.

Si votre enfant plus âgé est encore aux prises d’énurésie nocturne, consultez un médecin. N’attendez pas que votre enfant refuse d’aller dormir chez ses copains de peur qu’on se moque de lui.

Hypnose

Une autre avenue intéressante est celle de l’hypnose thérapeutique. J’ai eu la chance de discuter longuement avec Madame Hélène Vincent, hypnothérapeute spécialisée en périnatalité.

Cette spécialiste affirme que l’hypnose aide beaucoup dans cette situation et que c’est un des motifs principaux de ses consultations en cabinet.

L’imagerie mentale aide beaucoup l’enfant à visualiser cette problématique. Elle utilise l’analogie du barrage et du robinet afin que l’enfant réussisse à créer un lien entre son cerveau et sa vessie, tout comme lorsque le robinet se ferme de façon étanche. L’inconscient de l’enfant va capter cette information afin de l’utiliser au moment opportun.

Bref, l’hypnose est une excellente avenue à titre de support à la mécanique du corps et par répercussion, à l’augmentation de l’estime de soi et de la sécurité en soi.

Bibliographie

Richard, Nancy. « Les femmes et les enfants d’abord… ou l’art des soins en période périnatale » 2014, 389 p.

Entrevue avec Hélène Vincent, hypnothérapeute