Les principales caractéristiques de ce mode d’alimentation sont :
- Une consommation abondante de produits végétaux comme les céréales, les légumes, les fruits, les légumineuses et les noix;
- Un apport relativement élevé en matières grasses, principalement sous forme d’huile d’olive;
- Une consommation modérée de poissons, de produits laitiers et de volailles et une faible consommation de viandes rouges, de charcuteries et de sucreries.
Il s’agit donc d’une alimentation très variée, riche en végétaux, en gras monoinsaturés et polyinsaturés oméga-3 et dans laquelle les protéines sont principalement d’origine végétale au lieu d’animale. Un autre point positif du régime méditerranéen est qu’il est dépourvu d’aliments industriels transformés, contenant des quantités importantes de sucres ajoutés, de gras saturés ou trans et de sel, et qui sont connus pour déstabiliser le métabolisme et le fonctionnement normal du corps.
Rien de bien compliqué donc, mais il reste que cette façon de s’alimenter est très différente du « régime occidental » populaire en Amérique du Nord où près de 70% des calories proviennent d’aliments transformés, riches en gras saturés et en sucres ajoutés, alors que les végétaux sont boudés par la majorité des gens.
Au cours des dernières années, une avalanche d’études ont montré que ce régime méditerranéen représente une des meilleures combinaisons alimentaires pour la prévention des quatre principales maladies chroniques qui touchent actuellement la population, soit les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, le cancer et les maladies neurodégénératives.
Des bienfaits notables
Des résultats récents indiquent que ce mode d’alimentation pourrait également influencer positivement la fécondité. Une étude espagnole menée auprès de 485 femmes âgées de 20 à 45 a montré que celles qui adoptaient une alimentation de type méditerranéen avaient un risque d’éprouver de la difficulté à devenir enceintes environ 45% moindre que celles qui s’alimentaient selon un régime occidental typique. Une autre étude réalisée en Hollande a quant à elle montré que l’adoption d’une alimentation méditerranéenne avant la conception était associée à une augmentation de 40% des chances de grossesse chez les couples qui ont recours à l’aide médicale à la procréation.
Le régime méditerranéen peut donc s’avérer une modification au mode de vie très intéressante pour les couples qui cherchent à concevoir. On sait depuis plusieurs années qu’une alimentation riche en protéines animales, en gras saturés et en sucres ajoutés est associée à un risque accru de désordres ovulatoires de même qu’à une diminution de la qualité du sperme.
L’adoption d’une alimentation de type méditerranéenne, contenant plus de produits végétaux et moins de viandes rouges, de sucreries et de produits transformés, pourrait donc permettre de corriger ces désordres et d’améliorer du même coup les probabilités de conception. En ce sens, il est intéressant de noter qu’une étude a récemment montré que le simple fait de remplacer le régime occidental typique par une alimentation méditerranéenne améliore de façon notable la qualité du sperme, tant du point de vue de la concentration de spermatozoïdes que de leur morphologie et leur motilité.
Pour une meilleure santé
Il est maintenant clairement établi qu’une saine alimentation représente un ingrédient essentiel au maintien d’une bonne santé, tant du point de vue physique que mental. Cela est aussi vrai pour la fertilité, car comme pour l’ensemble de nos cellules, le système reproducteur est fortement influencé par les conditions qui règnent à l’intérieur du corps et une saine alimentation permet de créer un environnement idéal pour l’intégrité et la maturation des spermatozoïdes et des ovules.
On peut donc faire d’une pierre plusieurs coups, car l’alimentation la plus adéquate pour optimiser la fertilité est identique à celle qui est recommandée pour la prévention de l’ensemble des maladies chroniques qui touchent de plein fouet notre société.
Nous tenons à vous aviser que les références de cet article, qui appuient les différentes études dont il est question, sont tirées d’ouvrages et de sites web anglophones uniquement. Merci de votre compréhension.
Par Dr Pierre Miron, MD, PhD, FRCSC, EGRI.