Quel est l'âge idéal pour tomber enceinte?

La possibilité de contrôler sa fécondité tout en menant une vie sexuelle régulière peut cependant donner l’impression que la situation inverse est aussi vraie, c’est-à-dire que l’arrêt de la contraception mène presque automatiquement à la conception d’un enfant. Malheureusement, ce n’est parfois pas le cas, surtout lorsque le moment de fonder une famille survient à des âges plus avancés.

La fertilité féminine diminue significativement au cours du vieillissement, plus particulièrement après l’âge de 35 ans. Par exemple, une femme fertile de 25 ans a une probabilité de conception d’environ 25 % à chaque cycle menstruel et a donc presque 100 % de chances de devenir enceinte à l’intérieur de l’année qui suit le début des tentatives de conception. Ces taux mensuels ne sont cependant plus que de 10 % à 35 ans et de 5 % à 40 ans, ce qui se traduit par des probabilités cumulatives de conception d’environ 75 et 50 % respectivement. 

Planification et préservation

Lorsque les conditions le permettent, les femmes qui désirent des enfants ont tout avantage à ne pas attendre trop longtemps avant de débuter les tentatives de conception, idéalement avant l’âge de 35 ans. Lorsque ce n’est pas possible, les femmes vieillissantes qui n’ont pas de partenaire dans l’immédiat peuvent cependant envisager de préserver leur fertilité par la congélation préventive de leurs ovocytes pendant qu’elles sont encore assez jeunes (voir notre dossier sur la préservation de la fertilité féminine).

Au moment jugé opportun, les ovules pourront être décongelés, fécondés en laboratoire et ainsi améliorer les probabilités de devenir enceinte. Le dépistage de la réserve ovarienne à l’aide de différentes techniques peut également être envisagé chez les femmes de 35 ans ou plus pour les rassurer sur leur fertilité actuelle.

Fréquence des relations

Pour ce qui est de la fenêtre de conception à l’intérieur de chaque cycle, la majorité des grossesses sont le résultat de coïts qui ont eu lieu à d’une période débutant cinq jours avant l’ovulation et se terminant immédiatement après que celle-ci se soit produite. Les relations qui surviennent pendant les trois derniers jours de cette période critique (le jour de l’ovulation et les deux jours qui la précèdent) sont celles qui sont associées à la plus forte probabilité de conception.

Selon une étude récente, la probabilité d’être dans cette période fertile est maximale au jour 12 du cycle, mais cette fenêtre de fertilité optimale peut cependant varier significativement d’un cycle à l’autre, même chez les femmes qui ont des cycles réguliers. Un cycle de 28 jours ne signifie pas automatiquement une ovulation au jour 14 et donc une période fertile à partir du jour 9 ou 10. Par exemple, une étude a montré que cette période fertile était dans plusieurs cas plus longue, avec un minimum de 10 % de probabilité de concevoir à chaque jour compris entre les jours 6 et 21 du cycle. 

En conclusion, voici ce que vous pouvez faire pour améliorer les chances de grossesse.

• Faites l’amour souvent. Les fenêtres de fertilité varient d’une femme à l’autre et même d’un cycle menstruel à l’autre et il n’est pas recommandé de « programmer »  les relations pour qu’elles se produisent au moment le plus susceptible d’être couronnées de succès. Des relations fréquentes, aux 2-3 jours, sont généralement associées à une excellente probabilité de conception dans l’année qui suit les premières tentatives.
• N'attendez pas trop pour consulter. Toutes les femmes en âge de procréer devraient être avisées du fait que la fertilité est considérablement diminuée dès la fin de la trentaine. Les femmes de plus de 35 ans devraient être orientées vers des services d’examen de l’infertilité après six mois de tentatives d’obtenir une grossesse.
• Pensez à la cryopréservation des ovules. Lorsque prélevée sur des femmes encore jeunes, elle représente une option intéressante pour diminuer l’impact du vieillissement ovarien et pour améliorer les probabilités de fonder une famille, même à des âges plus avancés.

Par Dr Pierre Miron, MD, PhD, FRCSC, EGRI. 

Publication initiale mai 2017