Désir d'enfant

La FIV expliquée

La fécondation in vitro, c’est le traitement le plus efficace contre l’infertilité. Pourtant, elle demeure mystérieuse pour ceux qui doivent l’envisager! Marie Charbonniaud nous décrit toutes les étapes!

Rendez-vous pour une fécondation in vitro

La fécondation in vitro consiste à faire rencontrer l’ovule et les spermatozoïdes en dehors du corps de la femme puis, quelques jours plus tard, à placer dans son utérus le jeune embryon pour qu’il puisse s’y développer. Mais entre la théorie et son déroulement en laboratoire, il y a tout un monde! Voici comment ça se passe vraiment.

Première étape : la stimulation de l’ovulation

Exceptionnellement, la FIV peut être pratiquée « en cycle naturel », non stimulé. Mais généralement, que vous ovuliez régulièrement ou non, une stimulation de l’ovulation est indispensable. Cela permet d’obtenir plusieurs follicules et ovules, et ainsi d’accroître les chances d’obtenir plusieurs embryons. Pour cela, il faut d’abord prendre des hormones afin de « désactiver » momentanément le cycle naturel et son ovulation, pendant deux semaines. L’unique but de cette étape est d’empêcher le contrôle du cerveau sur les ovaires et de maîtriser le jour de l’ovulation, pour éviter que le cerveau ne la déclenche lui-même. On dit parfois qu’on met les ovaires « au repos ». Le médecin utilisera les médicaments « agonistes » du GnRH, injectés en sous-cutané (juste sous la peau).

Ensuite, pour stimuler les ovaires, cela dure encore deux semaines. La prise des premiers médicaments est poursuivie jusqu’au déclenchement de l’ovulation (car ils permettent d’éviter l’ovulation prématurée), mais s’y ajoutent des injections quotidiennes d’un ou plusieurs médicaments pour « réveiller » les ovaires. Le but? Provoquer une « superovulation », c’est-à-dire la croissance de plusieurs follicules (futurs ovules) au lieu d’un seul. Les médicaments les plus souvent prescrits sont Gonal-F, Repronex, Bravelle ou Follistim. Ils sont composés de l’hormone FSH, semblable à celle produite par l’hypophyse du cerveau. Ils se présentent en poudre blanche, conditionnée dans des ampoules de verre, à mixer dans de l’eau saline puis à injecter.

À partir de là, le médecin va surveiller étroitement la réponse des ovaires au traitement. Il va se baser presque exclusivement sur les échographies (effectuées à deux ou trois reprises pendant le cycle). Elles lui permettront de visualiser les follicules à l’intérieur de chaque ovaire et de déterminer leur taille; mais aussi de mesurer la muqueuse utérine, qui doit être assez épaisse pour que l’embryon s’implante. Statistiquement, près de 90 % des follicules visibles de bonne taille produisent un ovule.

Deuxième étape : Le déclenchement de l’ovulation

Une fois sur dix, le traitement devra être interrompu avant le déclenchement de l’ovulation. Soit parce qu’il existe un risque d’hyperstimulation, soit parce que la réponse est trop faible pour espérer obtenir des ovules fécondables. Mais neuf fois sur dix, tout se passe bien, et dès que les trois plus gros follicules atteignent 18 mm ou plus de diamètre, le déclenchement de l’ovulation est décidé.

Le soir même, une ampoule d’hCG – hormone qui a la propriété de mimer le signal normalement donné à l’ovaire par le cerveau – est donnée par voie intramusculaire et entraîne l’ovulation 38 à 40 heures plus tard. Mais attention, le but recherché est de recueillir les follicules juste avant l’ovulation! C’est-à-dire quelques instants avant qu’ils n’expulsent leur ovule. La ponction aura donc lieu entre 35 heures et 36 heures après l’injection de l’hCG. Par exemple : si l’injection a lieu à 22 heures, la ponction se fera le surlendemain à 9 heures.

Troisième étape : Le recueil du sperme et des ovules

Le recueil du sperme se fait par masturbation, le même jour que la ponction pour que les spermatozoïdes soient les plus « frais » possibles. La plupart du temps, une petite pièce intime sera allouée au conjoint et des revues ou des films seront toujours disponibles pour l’aider (précisons qu’il pourra toujours être accompagné de sa conjointe). S’il souffre de dysfonction érectile, des solutions peuvent être trouvées : comme le Viagra, dont disposent toujours les cliniques. Et exceptionnellement, les médecins utiliseront le sperme congelé. Par exemple, si le conjoint ne peut être présent le jour de la FIV, s’il a d’importantes réticences à se masturber, ou si son sperme a été conservé pour raisons médicales.

Chez la femme, le recueil des ovules se fait par voie vaginale, juste avant l’ovulation, sous anesthésie locale du vagin. Aucune cicatrice ne sera visible. Une sonde vaginale est introduite puis, une fois les follicules repérés à l’échographie, le contenu de chaque follicule (environ 5 cm de liquide) est aspiré grâce à une aiguille guidée par la sonde. Le prélèvement est effectué sur chacun des ovaires et dure entre 5 et 15 minutes, selon le nombre de follicules à aspirer. En moyenne, entre 5 et 12 ovules seront récupérés, parfois moins (quatre ou cinq), parfois plus (de 15 à 30). Tous ne seront pas aptes à être fécondés : certains seront immatures, vides ou un peu abîmés. Mais environ 70 % des ovules recueillis sont en général matures.

Quatrième étape : la rencontre et le transfert

Chaque ovule est réuni avec 100 000 spermatozoïdes mobiles dans un petit tube en plastique, rempli d’un millilitre de milieu de culture (sels et nutriments). Puis, le lendemain, les embryons seront examinés à la loupe. Si l’embryon contient deux noyaux à l’intérieur (des pronuclei), c’est signe de fécondation. L’un représente la contribution génétique de la mère, l’autre, celle du père. Puis, à la suite d’une fusion des noyaux puis d’une division, environ la moitié des ovules inséminés deviendront des embryons.

Il n’y a plus qu’à transférer ces embryons dans le nid douillet qui les attend!

Cela se fera au laboratoire, entre 2 et 6 jours après le recueil des ovules. Aucune anesthésie n’est nécessaire. Mais la décontraction est souhaitable, car le stress peut provoquer des contractions utérines qui rejetteraient l’embryon. La femme est placée en position gynécologique, le buste allongé, les jambes légèrement relevées et entrouvertes. Les deux plus beaux embryons seront contrôlés une dernière fois au microscope, puis placés dans un cathéter (fin tube en plastique flexible relié à une seringue), et hop! Ils seront déposés à 1 ou 2 cm du fond utérin. L’opération est totalement indolore.

Cinquième étape : le test de grossesse

C’est grâce à l’hormone hCG dans le sang, produite par le placenta du fœtus en formation, que l’on peut détecter la grossesse débutante. On peut la détecter dès le huitième jour après l’ovulation; mais on ne peut en être certain qu’entre le 12e et le 14e jour. Le résultat est annoncé en personne, en ouvrant si possible l’enveloppe du laboratoire en face des patients, afin que l’équipe ne l’apprenne pas avant eux.

Si la valeur est positive (supérieure à 5), c’est très bon signe! Cependant, tant que le chiffre reste entre 5 et 20, il ne faut pas crier victoire. La prise de sang sera donc renouvelée tous les deux jours pour s’assurer que le taux de hCG double à chaque dosage. Puis, une échographie vaginale est effectuée à la 6e semaine de grossesse, soit deux semaines après le test de grossesse positif. À ce moment, la plupart du temps, les battements cardiaques du fœtus seront audibles. Victoire!

Si, par contre, le résultat est négatif, c’est qu’aucun embryon ne s’est implanté et les règles surviendront dans les jours qui suivent. Parfois, les règles surviennent juste avant le test. Et, même si la nouvelle est douloureuse, il faut encore la confirmer par un test.

Marie Charbonniaud

Marie Charbonniaud est journaliste indépendante à Montréal et s’intéresse beaucoup à l’infertilité depuis que sa sœur, Carine, y a été confrontée. Elle a publié un guide pratique sur l’infertilité - le premier au Québec - destiné aux couples : Infertilité - quand bébé tarde à venir, aux éditions Logiques, en 2006.

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