La procréation médicalement assistée (PMA) est le terme général qui désigne l’ensemble des interventions médiales qui ont pour but de favoriser et/ou d’induire une grossesse. La fécondation in vitro (FIV), quant à elle, est le processus qui permet à l’ovule de se faire féconder en laboratoire.
Voici donc, en détails, les étapes de la FIV lors d’un protocole dit « classique ».
Établir le protocole
Le premier rendez-vous en clinique de fertilité sert à établir le profil médical de la patiente. On s’informe sur les antécédents de grossesse, de fausses couches, d’avortements, etc., à la suite de quoi, le médecin prescrit un bilan sanguin préconceptionnelle. Dans quelques cas, avant d’établir un protocole et de prescrire des médicaments hormonaux, une échographie est nécessaire afin d’établir la réserve ovarienne de la patiente.
Débuter les injections
On attend ensuite les prochaines menstruations. Au jour 1 de ses règles, la patiente doit appeler à la clinique et alors, une infirmière lui indique quand débuter les injections d’hormones, toujours en fonction du protocole mis en place.
Renée Cardinal, directrice des opérations de la clinique Ovo explique : « À l’intérieur d’un cycle naturel, la femme n’a qu’un seul ovule à la fois. Dans un processus de FIV, la prise de médicaments sert à stimuler les follicules et à accroître le nombre d’ovocytes, dans le but d’augmenter les chances de réussite. ».
La ronde des échographies
À la suite des premières injections, des échographies sont effectuées aux deux ou trois jours environ, afin de vérifier les effets de la médication sur la maturation des ovules. La qualité et la grosseur des follicules sont surveillées et la dose des injections est modulée en fonction des résultats. Une attention particulière est portée à l’hyperstimulation ovarienne (augmentation anormale des ovaires), une complication que l’on veut absolument éviter.
Ponction et prélèvement
D’une manière générale, aux alentours de la troisième échographie, les follicules sont assez gros pour être prélevés et c’est à ce moment que la ponction est effectuée. On en retire le plus grand nombre possible que l’on met en contact avec les spermatozoïdes.
« Le sperme, quant à lui, a été recueilli le jour même de la ponction, pour qu’il soit le plus frais possible », explique Mme Cardinal.
La fertilisation en laboratoire
Les spermatozoïdes récupérés sont insérés dans l’ovule, dans l’espoir d’obtenir des embryons. Trois à cinq jour plus tard, selon la gradation, les meilleurs d’entre eux sont transférés dans l’utérus et il ne reste plus qu’à attendre que l’implantation se produise.
On attend que le taux d’HCG augmente
Une quinzaine de jours plus tard, une prise de sang est effectuée pour s’assurer que le taux le taux d’hormone chorionique gonadotrope (HCG) augmente. Si c’est le cas, c’est bon signe, puisque cette hormone n’est produite qu’à partir de la fécondation.
Un cœur fœtal
Sept semaines après la dernière prise de sang, celle qui indiquait une augmentation du taux d’HCG, une échographie est nécessaire pour voir un cœur fœtal. Si tel est le cas, ça y est, vous êtes enceinte!
À partir de cet instant, le reste de votre grossesse devrait se dérouler comme toutes les autres : imprévisible et merveilleuse à la fois. Et dans la majorité des cas, aucun traitement particulier n’est nécessaire.
Taux de réussite d’une fécondation in vitro
De manière naturelle, et dans les meilleurs conditions possibles (on parle d’une femme en bonne santé et plutôt jeune), les chances de tomber enceinte sont de 25%; à la suite d'une fécondation in vitro, le taux de réussite se situe à 50%.
En cas d’échec
Malheureusement, on se retrouve parfois du mauvais côté des statistiques et il se peut qu’après un cycle, le processus soit à recommencer. Si cette épreuve est souvent empreinte de déception et difficile physiquement et psychologiquement à vivre, il faut s’accrocher à un point positif : d'un essai à l’autre, les chances de grossesse augmentent. Pourquoi? Parce qu’à toute les fois, le corps est de mieux en mieux artificiellement préparé.
Comme mentionné précédemment, les cycles de fécondation in vitro sont des épreuves difficiles sur le corps et sur le moral des femmes. Pour ces raisons, les spécialistes recommandent généralement aux patientes de prendre une pause après le troisième essai infructueux.
Les coûts d’une fécondation in vitro
Les coûts d’une FIV sont assez onéreux. D’une clinique à l’autre, les prix peuvent varier, mais tournent toujours minimalement autour de 8000$ par cycle. À la suite de l’adoption du projet de Loi 20 qui a aboli le programme public de procréation assistée, les couples aux prises avec des problèmes de fertilité n’ont désormais que les crédits d’impôt pour leur venir en aide.
Des coupures qui ont un prix
Voyant leur rêve se chiffrer en millier de dollars et à court de moyens financiers, les couples sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’insémination artificielle. Bien que ce processus soit moins dispendieux que la FIV, Mme Cardinal ajoute qu’il « accroit significativement le taux de grossesses gémellaires et subséquemment, les risques associés. ».