Désir d'enfant

L'autre côté de la médaille en adoption

En adoption comme partout, il existe bien sûr un autre côté à la médaille. Vous savez, ces petites choses dont on entend rarement parler, mais qui, pourtant, existent bel et bien?

Ces petites choses dont on ne parle qu’à mots couverts, dans notre salon, à l’abri d’oreilles indiscrètes. Ces petites choses dont on ne parle qu’avec des gens susceptibles de comprendre parce qu’ils marchent sur ces mêmes sentiers parsemés de doutes et de questionnements. Trop souvent j’ai vu des gens extraordinaires en venir presque à se flageoler parce qu’ils se posaient certaines questions qui, selon eux ils ne devraient sans doute pas se poser. Avoir le privilège d’adopter un enfant est un des plus grands bonheurs au monde! En effet, adopter est l’une des plus grandes sources de joie, mais les questionnements, qui peuvent parfois ébranler, n’en sont pas pour autant inexistants.

Et si… je ne l’aimais pas???

Ça ne se pose pas comme question me direz-vous peut être? Mais, bien sûr que ça se pose! En effet, et si vous ne l’aimiez pas? Si ce coup de foudre tant attendu lors de la proposition d’adoption ou pire lorsqu’on posera l’enfant dans vos bras à l’orphelinat se faisait attendre… Et s’il ne venait pas? Derrière beaucoup de sourires et la hâte des parents adoptants se cachent ces questionnements profondément humains. Je considère ces questions très saines, car, oui, il faut se les poser. Ce qu’on nous montre souvent à la télé, ce qu’on entend lors de certains témoignages, des histoires sans failles ou presque, des histoires rose bonbon, des femmes qui ont eu des montées de lait ou des contractions en arrivant à l’orphelinat, des hommes qui perdent connaissance, trop heureux de voir leur enfant, je ne dis pas que ça n’existe pas.   Oui ça existe, oui des gens ont expérimenté de telles réactions et c’est très bien d’en témoigner.

Le piège des attentes trop précises

Mais le piège dans tout ça, c’est que les parents qui pensent à adopter et ceux qui attendent une proposition, se font une idée bien arrêtée sur « comment ça devrait se passer ». Et lorsque les idées « impures » du type « Oui, mais… si jamais ça ne clique pas? Bon Dieu, ça n’a pas de sens de penser ça… je ne dirai jamais ça à personne, je vais passer pour un mauvais parent… » arrivent, ça nous ébranle énormément. On se met à douter de nous, de notre projet, de nos capacités.

Première rencontre entre Chantal et Marie-Félix

Eh bien non! Penser ces choses-là ne fait pas de nous de mauvais parents.  Les rapports entre les humains sont ainsi faits.   Et un rapprochement aussi intense et engageant que celui d’un parent envers son enfant implique énormément d’émotions de toutes sortes, mais aussi des doutes et des remises en questions.

J’ai déjà vu des couples s’entredéchirer parce que l’un d’eux avait bien humblement soulevé le questionnement « j’ai peur… peur de ne pas le considérer comme mon enfant », ce qui a parfois provoqué de vives réactions chez l’autre conjoint. Plutôt que d’en parler, un fossé s’est mis à se creuser entre eux, un déchirement semblait inévitable.   Pourtant, nommer ces choses-là ne remet en rien nos capacités parentales. C’est possible que, face à ce bébé du bout du monde, vos tripes ne commencent pas à s’entremêler, que vous restiez transie de stupéfaction ou que la peur vous envahisse devant ce lot de responsabilités qui vient de vous tomber dessus.   La « cohabitation » de la grossesse n’a pas été vécue. C’était des papiers et des papiers et encore des papiers, une attente longue, terriblement longue et puis, un jour, un bébé est rapidement déposé dans vos bras, merci bonsoir!

Je suis tombée dans le piège moi aussi…

Personnellement, quand on a placé ma fille dans mes bras, j’étais figée. Je voyais l’autre couple qui nous accompagnait, et qui venait d’avoir son bébé lui aussi, pleurer à chaudes larmes alors que moi… j’avais beau cligner des yeux à répétition, pas une goutte ne sortait. Je regardais ce petit être dans mes bras et je ne savais plus quoi penser. L’amour n’a pas explosé dans mes tripes à l’instant même. Je suis passée par une période d’apprivoisement, d’adaptation. En l’espace de deux minutes, je suis devenue maman d’une petite fille qui semblait avoir peur, qui ne comprenait plus rien, que je devrais dorénavant protéger et répondre à tous ses besoins, au quotidien. J’étais heureuse, bien évidemment. Mais je n’avais pas envie de sauter tout partout, ou de hurler mon bonheur.   Comme si le poids de l’humanité se posait sur mes épaules et que j’en prenais pleinement conscience. Cette humanité était maintenant l’avenir de ma fille, ce tout petit être qu’on m’a confié, me jugeant apte à être sa maman.

Marie-Félix, 10 1/2 mois

Maintenant, ma fille a presque un an. Elle est entrée dans ma vie à l’âge de trois mois. Aujourd’hui, je vous dirais que quiconque s’approcherait trop brusquement d’elle aurait à faire à moi. Une louve direz-vous? Probablement. Pour nous, l’apprivoisement s’est fait. On s’est apprivoisées au fil des semaines et des mois. On s’est découvert et on s’est aimées puis on s’aime encore, toujours davantage.

Cependant, avant de vivre tout ça, moi aussi je suis tombée dans le piège. De ma chambre d’hôtel au Vietnam, je regardais ce petit être dans son petit berceau de bois et j’avais peine à réaliser qu’elle est vraiment ma fille. Est-ce que je l’aime? Oui… surement, bien sûr, mais suffisamment?… Prise de remords, on se presse d’aller au chevet de l’enfant en se disant à nous même « Ben voyons, qu’est-ce qui ne va pas avec toi? Tu devrais être en pâmoison devant elle, tu l’attends depuis si longtemps!! »   Je l’aimais cet enfant, mais peut-être pas d’un amour aussi grandiose que dans les témoignages télévisés. Je l’aimais et je devais apprendre à l’aimer de plus en plus. On s’aimait, mais nous devions nous apprivoiser, nous découvrir. J’étais une mère observatrice et, parfois, je l’observais de loin. Un peu comme deux chats inconnus qu’on met soudainement dans la même pièce… Ne sommes-nous pas, à la base, des animaux qui ont évolué au fil des siècles… ?

Chantal Massicotte

En plus d’être maman d'une petite fille d'origine vietnamienne, je suis technicienne en travail social spécialisée en employabilité et en réinsertion sociale. Je suis également « marraine » en adoption à l'international, fonction par laquelle je suis amenée à aider, supporter et conseiller les futurs parents qui me sont recommandés dans toutes les étapes de leur projet pour la région du Bas-Saint-Laurent. Vous pouvez également suivre mon parcours sur mon blogue.

Calculatrice d'ovulation

Entrez la date de la première journée de vos dernières règles et la durée moyenne de votre cycle


Cette semaine
Les mots de Passe-Partout : pour apprendre en s’amusant

Cette émission jeunesse a marqué plus d’une génération, nous sommes nombreux à avoir grandi en compagnie de Passe-Montagne, Passe-Carreau et Passe-Partout.

20 cabanes à sucre familiales

Puisque le goût de l’érable coule dans nos veines, allons s’en pourlécher les babines encore cette année! Voici des suggestions de cabanes à sucre dans toutes les régions du Québec.

Le RQAP : plus flexible que jamais

Présenté par le Gouvernement du Québec.

Saviez-vous que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) vous permet de concilier encore plus facilement vos responsabilités familiales et professionnelles? 
 

Sarah-Jeanne Labrosse raffole de ces produits pour bébé

Dans un monde où la peau délicate des tout-petits demande une attention particulière, les soins Mustela émergent comme un phare de confiance offrant des produits qui évoquent la tendresse et le réconfort d’un câlin.

Calculatrice d'ovulation

Entrez la date de la première journée de vos dernières règles et la durée moyenne de votre cycle

Suivez-nous
Facebook Twitter Pinterest Instagram Youtube

Aidez vos enfants à apprécier les fruits et légumes