Désir d'enfant

Mythes et réalités de l’adoption internationale

Quand l’espérance de concevoir s’éteint, l’adoption fait renaître l’espoir d’être parents. Voici ce que vous devriez savoir avant d’ouvrir les bras à cet enfant d’ailleurs.

Les démarches

Les marches à gravir sont nombreuses et l’attente sera longue, très longue avant de pouvoir accueillir cet enfant que vous adopterez. Les couples en démarche d’adoption internationale doivent d'abord soumettre leur projet au Secrétariat d’adoption internationale (SAI) qui agit au nom du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Ils devront ensuite se tourner vers un organisme (une agence) agréé par le SAI, selon le pays d’origine choisi.

Le 18 novembre 2011, le Secrétariat à l’adoption internationale tiendra un Séminaire sur la préparation des parents en adoption internationale. Le formulaire d’inscription est sur leur site.

Choisir un autre chemin pour se rendre à son futur enfant, c’est ouvrir la porte de la corruption, souligne Claire-Marie Gagnon, présidente de la Fédération des parents adoptants du Québec. En effet, qui n’a pas entendu des histoires de parents adoptants qui ont été obligés de soudoyer une famille, un orphelinat ou une personne influente d’un pays étranger pour que se réalise leur désir d’adopter? Il est impossible d’essayer « d’acheter » les organismes officiels, signale Mme Gagnon. De plus, les établissements (les orphelinats par exemple) avec lesquels ils sont partenaires sont dignes de confiance, affirme-t-elle.

Le processus auquel les parents adoptants devront ensuite se soumettre compte 14 étapes, de la signature du contrat avec l’organisme à la transmission des rapports d’évolution de l’enfant, en passant par l’évaluation psychosociale du candidat à l'adoption pour éventuellement se conclure par l’arrivée de l’enfant au Québec.

Combien de temps?

Il est difficile de prévoir combien de temps les parents adoptants devront attendre avant de tenir leur enfant dans leurs bras, car la disponibilité d’un enfant pour l’adoption, les procédures spécifiques au pays d’origine et les recommandations de l’évaluation psychosociale viennent influencer directement la période d’attente.

Préparation et matière à réflexion…

Avant de plonger dans les procédures concrètes, il est important de se renseigner et de rechercher des témoignages de parents qui ont adopté, souligne Mme Gagnon qui est également mère de deux enfants adoptés (aujourd’hui adultes). « Il faut rencontrer d’autres parents adoptants, assister à des conférences sur l’adoption, faire des lectures, mais aussi être prêts à rationaliser des questions émotives et à se battre pour trouver les ressources nécessaires à l’accueil de l’enfant », indique-t-elle.

Car même si tous les parents rêvent d’un bel enfant, sans handicap et en santé, la réalité de l’adoption est tout autre.

D’abord, signale Mme Gagnon, les enfants destinés à l’adoption internationale vivront presque tous des difficultés en arrivant chez nous. La majeure partie d’entre eux ont été abandonnés, d’autres peuvent avoir subi des traumatismes et certains autres souffrent de malnutrition. L'examen médical sommaire auquel les enfants sont soumis ne tient pas compte de la présence de blessures psychologiques, elles ne sont donc pas mentionnées dans le dossier médical présenté aux futurs parents.

« Et quand l’enfant arrive dans sa nouvelle famille, c’est le choc. Il a de la difficulté à s’adapter. Et malheureusement, au Québec, nous n’avons pas les ressources nécessaires pour aider les parents à faire face à ces difficultés », explique la présidente de la Fédération des parents adoptants.

La Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, signée par 83 pays depuis sa création en 1993 et à laquelle le Québec adhérait en 2006, a pour objectif de s’assurer que les adoptions internationales aient lieu dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Elle a également pour but d’instaurer un système de coopération afin que les États signataires respectent cette entente.

L’application de la convention a toutefois pour effet de pousser les pays signataires à empêcher l’adoption, en incitant les familles à ne pas se laisser tenter d’offrir à leurs enfants un milieu de vie sécuritaire ou de meilleure qualité que le leur. « Les enfants représentent l’avenir du pays… mais cela fait aussi en sorte que l’on réserve à l’adoption les enfants à besoins spéciaux et ceux qui sont plus vieux », précise Mme Gagnon.

Malheureusement, enchaîne-t-elle, les informations que fournit le pays d’origine aux agences d’adoption au sujet de l’état de santé de l’enfant sont souvent incomplètes. Les parents qui souhaitent adopter cet enfant ont donc entre les mains un dossier médical qui ne dit pas tout – blessures psychologiques, handicap – sur les difficultés de l’enfant qui pourraient rendre son intégration au sein de sa nouvelle famille encore plus difficile.

 

Mises en garde et questionnements

Le Secrétariat à l’adoption internationale met en garde les futurs parents adoptants, en précisant sur son site les défis auxquels ils devront probablement faire face. On signale en effet qu’ils devront composer avec « la proposition d'un enfant qui présente certains problèmes de santé », de même qu’avec « des problèmes de santé non détectés au moment de l'adoption, mais révélés au retour à la maison ou quelques années plus tard ».

En Chine

L’adoption d’un enfant chinois peut être source de plus de tracas parce qu’en signant la Convention de La Haye, la Chine a décidé de favoriser fortement l’adoption – surtout celle des filles – à l’intérieur même du pays, explique Claire-Marie Gagnon. Il reste donc moins d’enfants pour l’adoption internationale. L’attente peut en conséquence s’étirer jusqu’à cinq ans et comme les parents finissent par perdre un peu patience, ils sont plus susceptibles d’accepter un enfant handicapé ou souffrant d’une maladie.

Les coûts

Adopter un enfant d’un autre pays peut coûter entre 20 000 et 35 000 $, sans compter la perte salariale. Voici à quoi cet argent sera consacré :

  • les frais exigés par les instances gouvernementales pour produire des certificats de naissance et de mariage;
  • les frais de passeport;
  • les frais pour l'obtention d'un certificat médical;
  • les frais liés à l'évaluation psychosociale;
  • les frais de déplacement et de séjour dans le pays d'origine;
  • les frais d'administration et de coordination demandés par l'organisme agréé;
  • le don versé ou la contribution humanitaire demandée par les autorités des pays d'origine ou par les directions d'orphelinat;
  • les frais juridiques et de traduction.
Au-delà de l’argent…

Les parents qui souhaitent accueillir un enfant venu d’ailleurs devraient joindre un réseau de parents adoptants pour « réaliser les conditions gagnantes de l’adoption internationale », suggère Mme Gagnon.

Mais ils doivent d’abord et avant tout se poser cette question cruciale, prévient-elle : « Sommes-nous prêts à nous battre pour mener cet enfant à l’âge adulte ou est-ce notre besoin d’avoir un statut parental que l’on veut d’abord combler? »

Témoignage

Je suis d’accord avec le fait de prendre en considération tous les points d’une telle démarche et tous les risques rattachés à l’adoption, mais à mon avis, on oublie trop souvent de faire le parallèle avec l’enfant naturel que nous mettons au monde. Quelle garantie avons-nous que cet enfant naîtra en pleine santé? Nous ne sommes jamais assurés que notre enfant n’aura pas de déficience et de la difficulté à s’adapter dans la société! De plus, prévenir les parents adoptants qu’un enfant est un projet de toute une vie et qu’ils devront vivre avec lui, peu importe ce qui arrivera, est à mon avis un peu ridicule… Depuis quand se questionne-t-on sur la capacité parentale des femmes et des hommes qui décident de faire un enfant? Depuis quand leur demande-t-on s’ils sont prêts à faire tous les sacrifices pour mener cet enfant à l’âge adulte?

On se pose trop de questions, chaque enfant est différent, qu’il provienne de la Chine, d’Haïti, de la Russie ou du Québec. Oui, un enfant adopté arrive avec un bagage; oui, il est différent et oui, il a un passé parfois sombre et houleux, mais croyez-vous vraiment que cet enfant n’est pas mieux ici, entouré, encadré et aimé?

Est-ce un hasard que sur mes 4 enfants avec des parcours très différents, adoptés à des âges différents que nous n’ayons pas rencontré d’obstacles majeurs? Sincèrement, je ne crois pas! Le secret : accepter son enfant tel qu’il est, ne pas essayer de compliquer ce qui peut être simple, le faire se sentir comme les autres, l’aimer, le respecter, le laisser évoluer selon son rythme et ses capacités… et arrêter d’essayer de tout compliquer en lisant et en analysant les grandes théories des spécialistes. C’est dans le quotidien que tout se joue et pas ailleurs.

Francine Laplante, septembre 2011

Lectures inspirantes
  • Les attachements particuliers, Jean-François Chicoine et Johanne Lemieux, Société de pédiatrie internationale, 2005
  • L’adoption internationale, Guide à l’intention des futurs parents, Laetitia Toanen, Guy St-Jean Éditeur, 2007
Image de Josée Descôteaux

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