Couple/Sexualité

Difficultés sexuelles chez la femme

Surtout depuis l’arrivée du Viagra, on entend plus parler des difficultés sexuelles chez l’homme. Mais on n'entend peu parler des difficultés sexuelles chez la femme, qui sont souvent plus difficiles à traiter.

Il fait toutefois peu de doute que ces problèmes existent.

À la fin des années 90, une vaste étude sur les difficultés sexuelles chez la femme a été publiée dans le Journal of the American Medical Association. Réalisée auprès de 1 700 femmes américaines, cette étude révélait que :

  • 33 % des répondantes se plaignaient d’une faible libido
  • 20 % avaient des problèmes d’excitation sexuelle
  • 25 % n’atteignaient pas l’orgasme de façon régulière
  • 15 à 20 % disaient ressentir des douleurs durant les rapports sexuels

« Le dernier chiffre variait en fonction de l’âge des femmes, les jeunes femmes étant davantage touchées », affirme le Dr Stephen Holzapfel, directeur médical du Sexual Medicine Counselling Unit au Women’s College Hospital. « Un nombre surprenant de ces femmes continuent d’avoir des rapports sexuels malgré les douleurs qu’elles ressentent. »

Le Dr Holzapfel précise qu’il ne faudrait pas penser que les résultats de l’étude constituent le dernier mot en matière de sexualité féminine et fait remarquer que ce qu’on entend par santé sexuelle varie d’un endroit et d’une époque à l’autre.

« À l’époque victorienne, par exemple, les femmes qui recherchaient les rapports sexuels et avaient des orgasmes étaient perçues comme malades et déviantes. Aujourd’hui, ces femmes sont jugées en santé et ce sont leurs sœurs plus tranquilles dont le comportement est considéré dysfonctionnel, alors qu’elles se situent peut-être tout simplement au bas de l’échelle normale. »

Tout de même, beaucoup de femmes sexuellement actives ont l’impression que quelque chose manque à leur vie sexuelle. Il se peut qu’elles répondent, dans une certaine mesure, aux avances de leur partenaire, mais elles en sont rarement l’instigatrice. Elles sentent que leurs rapports sexuels pourraient être plus agréables mais ne savent pas très bien comment faire pour qu’ils le soient.

La baisse des réponses sexuelles peut cacher des problèmes affectifs dans la vie de la femme et dans ses relations. Particulièrement chez la femme qui approche de la ménopause, cela peut être lié à des changements hormonaux.

Questions d’ordre affectif

« L’excitation sexuelle est plus simple chez l’homme et plus complexe chez la femme », dit le Dr Holzapfel. Au début d’une relation, l’écart entre les deux est masqué par la nouveauté et l’ivresse. Mais, dit-il, une fois que la relation est devenue plus permanente, «les hommes continuent de ressentir de l’excitation à partir de simples stimulus visuels comme de voir leur partenaire se déshabiller, alors que pour les femmes, l’excitation devient davantage liée au contexte. »

En d’autres termes, les femmes qui vivent des relations à long terme ont besoin d’intimité pour éveiller leur désir sexuel, tandis que pour les hommes, les rapports sexuels sont généralement un prélude à l’intimité. C’est pourquoi, lorsqu’une patiente se plaint d’un manque de désir, le Dr Holzapfel commence toujours par évaluer l’état de la relation entre la femme et son partenaire.

« Après la naissance d’un enfant ou simplement avec le temps, beaucoup de couples délaissent les gestes amoureux qui suscitaient le désir sexuel chez la femme », dit-il. Il recommande à ces couples d’exprimer leur appréciation à leur partenaire, même si cela semble gênant au début. Autre recommandation : prévoir des fins de semaine d’amoureux, sans enfants, au moins quatre fois par année.

« Cela peut sembler banal, mais je peux vous dire que ça marche vraiment », dit le Dr Holzapfel.

Karen Kaffko, psychologue et sexothérapeute en cabinet privé à Toronto, met les couples au défi de revoir l’image mentale qu’ils ont des rapports sexuels. « Beaucoup de couples cessent de se bécoter et de se caresser comme ils le faisaient à l’époque des fréquentations et pour eux les rapports sexuels finissent par se ramener à la pénétration, ce qui bien sûr est très ennuyant », dit-elle.

Dans la thérapie, Kaffko aide les couples à redéfinir les rapports sexuels et à les voir comme une rencontre qui mène à l’excitation, plutôt qu’à la pénétration ou à l’orgasme. « Cela force les partenaires à être plus créatifs et plus intimes, ajoute-elle, et réduit l’anxiété puisqu’ils n’ont pas l’impression de participer à une course à l’orgasme. »

Kaffko traite aussi les femmes dont la réponse sexuelle souffre de ce qu’elle appelle un auto-conditionnement négatif à propos des rapports sexuels. Ces femmes viennent peut-être d’une famille qui voyait les relations sexuelles d’un mauvais œil ou elles peuvent avoir été victimes d’abus sexuels.

Au moyen d’une thérapie cognitivo-comportementale, Kaffko les aide à remettre en question leurs idées intériorisées à propos des rapports sexuels. « Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais des progrès véritables sont possibles », dit-elle.

La dépression, qui touche au moins deux fois plus souvent les femmes que les hommes, perturbe sérieusement les réponses sexuelles.

« Une partie de ce qui est déprimé est la pulsion sexuelle », explique le Dr Holzapfel. Les antidépresseurs, qui font augmenter la sérotonine, engourdissent eux aussi le désir et la sensibilité génitale chez les deux tiers environ des usagers à long terme.

Certaines personnes trouvent que le fait d’attendre de prendre leur dose quotidienne de médicament après les rapports sexuels ou d’interrompre leur prise de médicament lorsqu’elles s’attendent à avoir des rapports a pour effet de normaliser leur réponse sexuelle. Mais de telles « pauses thérapeutiques » peuvent être dangereuses si elles ne sont pas surveillées de près par le médecin.

Changements hormonaux

Beaucoup de femmes éprouvent également une baisse d'intérêt face aux rapports sexuels dans les années qui précèdent la ménopause et dans celles qui la suivent. « Cela n’a rien de surprenant, affirme le Dr Holzapfel, puisque la ménopause fait disparaître chez la femme environ la moitié de la testostérone (l’hormone qui stimule le désir aussi bien chez les hommes que les femmes) et 80 % de l’œstrogène. »

La sécheresse vaginale qui accompagne la baisse d’œstrogène peut facilement faire que les femmes se désintéressent de la sexualité.

« Le vagin n’est pas bête, dit le Dr Holzapfel. « S’il ressent de la douleur, il va faire en sorte que le désir disparaisse pour ne plus avoir à souffrir. » Une hormonothérapie de substitution, des gels lubrifiants et même l’huile d’arachide peuvent aider à remédier à ce problème.

Certains médecins offrent aux femmes se plaignant de sécheresse vaginale de prendre du Viagra, qui chez l’homme accroît le flux sanguin dans la région pelvienne. Chez la femme, les médecins espèrent que la petite pilule bleue rétablira la richesse et la sensibilité de la paroi vaginale.

« Bien que le Viagra ne soit pas officiellement approuvé pour les femmes, les médecins le prescrivent », dit le Dr Holzapfel. À noter toutefois que selon les études faites jusqu’à maintenant, l’utilisation du Viagra chez la femme a donné des résultats décevants.

Les médecins qui soupçonnent qu’une femme a un faible niveau de testostérone peuvent faire faire une analyse sanguine et, si le niveau est bel et bien bas, lui faire entreprendre un traitement substitutif à la testostérone.

« Bien que ce genre de traitement ne soit pas lui non plus approuvé pour l’instant pour les femmes, les médecins le prescrivent néanmoins », observe la Dre Nancy Durand, gynécologue au Women’s College Hospital. Pouvant être administrée sous forme d’injection, de pilule ou de crème topique, la testostérone peut entraîner l’apparition non désirée de poils et des troubles hépatiques, de sorte que les patientes qui suivent un tel traitement doivent être suivies de près par leur médecin.

La Dre Durand affirme que les femmes ne doivent surtout pas s’attendre à ce que la testostérone règle tous leurs problèmes sexuels.

« Certaines femmes ayant peu de testostérone ont une grande libido, et d’autres qui montrent une concentration sanguine normale ont un désir faible », dit-elle. Par conséquent, le traitement à la testostérone ne règle pas toujours les problèmes de faible libido. Tout de même, de 30 à 50 % environ des patientes qui suivent un tel traitement rapportent une nette amélioration.

Quel que soit l’âge de la patiente ou la nature de son problème sexuel, la Dre Durand affirme qu’elle préfère la diriger (ainsi que son partenaire) vers un thérapeute qui examinera ses plaintes, fera faire des analyses et au besoin lui fera prendre des suppléments.

Chez certaines femmes, les difficultés sexuelles peuvent masquer des sentiments conflictuels face à une relation, dit-elle. Dans ce cas, « la meilleure prévention est une relation saine. »

Femmesensante.ca

Cet article est fourni par les spécialistes de la santé des femmes du Women’s College Hospital. Pour en savoir plus sur la santé des femmes, consultez : Femmesensante.ca. © 2000-2013 Women's College Hospital.


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