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L'amour au temps du numérique

Est-ce que vous vous inquiétez des pratiques sexuelles des jeunes à l’ère des réseaux sociaux? Avez-vous peur de devenir célibataire à l’ère de l’autopromotion? Le documentaire de Sophie Lambert n’a rien pour vous rassurer, quoique…

Crédit : Télé-Québec - L'amour au temps du numérique
Le documentaire

Pour mieux comprendre l’implication des médias sociaux dans la vie amoureuse et sexuelle des jeunes, Sophie Lambert a rencontré 80 célibataires dans la jeune vingtaine. Elle en a choisi 6 en se basant sur la façon qu’ils ont de se servir des médias sociaux pour rencontrer des partenaires et elle les a suivis pendant plusieurs mois.

Captivant dès la première minute, le documentaire est vraiment intime. On a l’impression d’arriver chez des amis extravertis qui se confient vraiment vite. On y dit la vérité crue, on parle de chlamydia (qu’ils ont tous attrapée), mais on sent aussi les malaises et les déceptions. On y retrouve :

  • Stevo, le gai au cœur tendre qui se sent comme un « boy toy » qu’on utilise pour s’amuser, mais qu’on n’aime jamais vraiment.
  • Gabrielle, qui vient d’avoir un bébé et qui ne trouve plus le père dans sa liste de 104 partenaires.
  • Sandrine, qui fait de la promo et doit toujours être très belle pour être « vendable ».
  • Karine qui malgré la désapprobation de son copain, insiste pour avoir des relations ouvertes parce que pour elle, coucher avec la même personne pendant 30 ans, c’est de la torture.
  • Stef, le douchebag qui rapporte beaucoup de filles des bars dans le sous-sol chez sa mère, mais est bien convaincu que celle-ci ne comprend pas ce qu’il vit.
  • Timothé, le timide qui a l’air de trouver toute cette culture de flirt numérique absurde.

Dans l’ensemble, le constat est le même. Les gens cherchent du sexe sur les réseaux sociaux. On peut en avoir le jour même si on sait se présenter et il est beaucoup plus difficile de trouver des personnes intéressantes avec qui avoir des relations sérieuses. Tous les six font partie de cette culture, par contre tous ont avoué vouloir être en couple avec des enfants d’ici dix ans.

Les méthodes changent, mais les temps… pas tellement!

Le contact est plus facile depuis l’avènement d’Internet, c’est indéniable. Les célibataires démontrent leur intérêt sur Facebook et Instagram, ils fréquentent Badoo, Grinder et Tinder et s’envoient des messages sur Snapchat. En quelques clics et deux ou trois échanges, un premier rendez-vous peut avoir lieu. Ce premier rendez-vous peut impliquer du sexe si telle était la nature de l’échange. C’est facile comme ça, c’est rapide comme ça.

Est-ce que c’est très différent des légendes de filles et de gars qui profitaient des sous-bois environnants à l’heure du lunch il y a 20 ans? Dans l’approche, peut-être, mais le résultat est le même. La grande différence, à mon avis, c’est que plus de gens flirtent pour se désennuyer. Un vendredi soir, quand ils n’ont rien à faire, les célibataires parcourent les profils pour se divertir (juger les autres, ça console), mais aussi dans l’espoir d’un jour rencontrer quelqu’un avec qui passer le réveillon.

La légende de la machine à condoms

À un certain moment du documentaire, la réalisatrice déplore qu’il y a 20 ans, on avait de l’amour et on rêvait de sexe alors qu’aujourd’hui c’est l’inverse. Peut-être que je viens d’un endroit où la vie était plus rock and roll, mais je me rappelle des gars qui nous accusaient jadis d’aimer « les écœurants ». Je me souviens aussi que les adultes d’il y a 20 ans nous trouvaient très olé olé avec les légendes de drogues obscures et de sexualité débridée.

À l’époque, le plus high-tech du genre était probablement la machine à condoms installée à mon école secondaire, la première au Québec. Ça avait eu un gros impact dans les médias. Mon amie connaissait le photographe du journal Le Soleil qui était venu couvrir l’affaire et j’avais fini en page couverture devant cette machine par pur hasard.

Quand l’article a été publié, un de mes professeurs m’a convoquée pour m’en parler et une fille m’a écrit une lettre pour me parler de ses expériences sexuelles et du manque d’ouverture de sa mère. Elle avait vu mon nom et elle avait choisi de m’écrire. C’est dire que la photo avait eu une portée symbolique! Personne n’a réalisé que j’étais sur la photo simplement parce que je passais par là. Tout le monde y voyait là une intention et me prêtait des comportements sexuels que je n’avais pas.

Je trouve que la réaction avait été un peu semblable à celle qu’on a vis-à-vis les médias sociaux. On imagine les jeunes en train de faire toutes sortes de choses et on a de la difficulté à démêler leur humour cru et leurs actes. Tout le monde s’affiche sous son meilleur jour en mentant un peu et au final, ça nous donne une perception totalement biaisée de ce qui se passe dans leur vie et dans leur tête.

Êtes-vous inquiets?

Pour des parents, surtout s’ils ne fréquentent pas beaucoup le Web, je comprends que ces relations peuvent être stressantes. J’entends d’ici les « Mais où est-ce que le monde s’en va? ».

Rassurez-vous, le Web est vaste. On y trouve autant des secteurs pornographiques louches que de la cuisine moléculaire. Chaque secteur a ses habitués qui ont une perception des relations différente de l’autre secteur. Tous ces gens se rencontrent sur les médias sociaux. Ils se rencontraient aussi avant, nos parents le voyaient moins, c’est tout.

Souvenez-vous quand même que les applications et les sites ne sont que des outils. Ils ne sont pas des modificateurs d’ADN et de personnalité. Le type de personne qui n’intéresse pas votre ado à l’école ne l’intéressera pas davantage sur Tinder. Vous connaissez vos enfants, leur personnalité les mène vers un style de relations sociales. Vous ne devriez donc pas avoir d’énormes surprises. Chaque enfant est différent de toute façon et les manières de trouver l’amour sont tellement variées qu’on en fait le sujet de romans depuis des siècles.

Toutes sortes de gens

C’est certain que les jeunes d’aujourd’hui parlent plus de sexe que nous. Ils parlent plus de drogue aussi, comme ils parlent plus de musique et comme ils parlent nettement plus souvent de béchers et de racines carrées. C’est normal, ils ont plus de temps et moins de responsabilités. C’était pareil pour vous bien avant les médias sociaux.

Ils sont aussi plus jeunes, moins conscients du temps qui passe et du fait qu’ils ne seront plus du tout les mêmes personnes dans quelques années. Ils se projettent dans l’avenir d’une manière qui semble bien étrange, mais qui illustre seulement leur manque d’expérience.

De là à prétendre qu’on peut prendre quelques exemples de jeunes très actifs sur les applications de rencontre et en tirer des conclusions inquiétantes pour toute leur génération? Je ne suis pas sûre. On nous avait fait le même coup et on l’avait aussi fait aux baby-boomers. Je pense que la génération montante, comme toutes les générations précédentes, est beaucoup plus complexe que ça.

Pour voir ce documentaire qui fait beaucoup réfléchir, rendez-vous sur le site de Télé-Québec.

Techno Maman

Diplômée en communication publique à l’Université Laval, Anne Costisella est une véritable passionnée des jeux vidéo, applications et autres gadgets. Ancienne globe-trotteuse, elle vous parle désormais de son portable pour vous donner des idées de jeux et vulgariser la technologie. Vous pouvez la suivre sur sa page Facebook et sur Twitter.


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