Généralement, une fois dans la boîte, on y reste. Quand ce ne sont pas les autres qui retiennent le couvercle, on s’y confine nous-même. À force d’entendre qu’on est comme ceci ou cela, on a tendance à y croire ou pire, on ajuste inconsciemment notre comportement pour se calquer sur l’image que les autres se font de nous.
Une étiquette dans le front
L’humain est un être complexe qui, heureusement, évolue avec le temps. Évoluer n’est peut-être pas le bon terme, il vaudrait mieux dire muter. Bref, les évènements et la vie nous façonnent et viennent changer ou moduler ce que l’on est et nos façons de réagir. Il est donc particulièrement injuste d’atterrir dans une boîte avec une étiquette posée au front : pleurnicheuse, anxieuse, turbulente, TDAH ou autres.
Chercher la petite bête pour justifier la boîte
De trois à quatre ans, Julie était colérique. Pour un oui ou un non, elle piquait des crises dignes de Hulk. Forcément, ces épisodes de grandes frustrations ont marqué sa famille et trente ans plus tard, la petite fille d’hier est encore dans la boîte nommée « Mauvais caractère ». Toute sa vie, la moindre fluctuation d’humeur, le plus petite haussement de voix ou la plus insignifiante des crises de larmes ont été grossi à la loupe et utilisés pour renforcir et appuyer l’idée qu’effectivement, elle a un sale caractère.
Loin d’être des cadeaux
Les petites boîtes, ce ne sont pas des cadeaux à faire à nos enfants. Dans un monde où l’on prône l’ouverture, il faudrait peut-être commencer par arrêter de stigmatiser les gens et tout particulièrement notre progéniture. Il faut accueillir les uns et les autres, comme ils sont. Il faut être conscient et accepter que rien n’est immuable et qu’il en est de même pour les humains.
Je ne sais pas vous mais moi, en 2019, je vais me débarrasser des petites boîtes et je vais éviter les qualificatifs qui pèsent lourd en sens. Parce que oui, sans le faire exprès, je catégorise aussi mes enfants. On ne devrait donc plus m’entendre dire (ou lire), « Voici mon petit TDAH ».