Imaginez quand ils sont… différents!
En revenant de faire les courses, j’avais une boule dans l’estomac. Un trop plein de regards et de soupirs énervés parce que mes enfants étaient turbulents. J’aurais aimé avoir de la répartie et rétorquer, mais les mots me viennent souvent trop tard. Puis ce soir, dans le confort de mon salon alors que les enfants font enfin dodo, j’ai trouvé ce que j’aurais dû dire haut et fort.
« Les enfants, vous les aimez. Loin.
Vous les aimez. Pas chez vous.
Vous les aimez. Pas en avion.
Vous les aimez. Pas au restaurant.
Vous les aimez. Pas au cinéma.
Vous les aimez. Pas TDAH.
Vous les aimez à condition qu’ils ne respirent pas trop fort, qu’ils ne déplacent pas trop d’air, qu’ils ne crient pas, qu’ils ne cassent rien et qu’ils ne ralentissent surtout pas votre cadence à la sortie du métro.
Faites des enfants qu’ils disaient
Faites-les, mais restez chez vous par exemple.
Faites-les, mais cachez leurs imperfections.
Nos enfants imparfaits dérangent votre petit confort bourgeois.
Familles nombreuses, restez dans vos banlieues, en marge de la ville et de la vie que vous pensez. Parents d’enfant TDAH, restez chez vous, que vous dites tout bas.
Avec vos soupirs exaspérés.
Avec vos rictus impatients.
Avec vos regards obliques.
Avec toutes vos réflexions acides qui sifflent entre vos dents serrées.
Vous, vous trahissez : On vous insupporte!
Nous sommes des excroissances sociales, des protubérances du quotidien avec nos enfants turbulents et différents.
On vous gêne!
Mais vous savez quoi? On va la vivre notre vie! Toute, toute.
On va la vivre avec nos enfants, notre TDAH et nos différences. »
Bon, probablement que je jette le bébé avec l’eau du bain parce que je suis fatiguée, mais c’est vraiment ce que je pense lorsque mes enfants grouillent et que les yeux roulent autour de nous.