J’ai souri à ma fille, je l’ai embrassée en me disant que je souhaitais seulement me retrouver et passer du temps avec moi-même.
Comme une jeune vieille
À 36 ans, je suis plus près du 40. J’ai fini mon bac il y a 10 ans, je commence à dire «Quand j’étais jeune» et j’ai besoin de planifier longuement les conséquences d’un lendemain de veille.
J’ai maintenant 36 ans, et j’ai de la chance quand même. J’ai une belle grande maison, un chum qui m’aime et 3 beaux enfants. Je ne manque pas d’argent, même si j’en prendrais plus, je suis bien entourée, je suis quand même drôle à mes heures et je fais d’excellentes pâtes à la crème.
À maintenant 36 ans, avec 1 enfant de 8 ans et des jumeaux de 6 ans, je suis comme plusieurs mères qui se cherchent, mais qui ne se trouvent pas. Qui n’arrivent pas à s’accomplir et se sentir complètes. J’ai un immense respect pour toutes ces mères qui réussissent à s’épanouir à travers une batch de cupcakes ou une séance de bricolage. Moi, venir à bout de 10 brassées de lavage ne me comble pas de bonheur, ça me décourage!
J’ai mis ma carrière de côté pour me consacrer à mes enfants, à vouloir concilier travail et famille, je suis devenue plus que conciliante. Les refus de contrats se sont enchaînés, car je me sentais coupable de ne pas être assez présente auprès de ma marmaille. À force de décliner les offres, mon domaine m’a délaissée. Aujourd’hui, je me retrouve un peu le bec à l’eau, avec l’impression que je dois repartir à zéro.
Avoir 36 ans, c’est dur, Facebook et son 10 Year Challenge me l’ont rappelé dernièrement à grands coups de photos de moi sur le party en bikini. À l’époque, ma famille, c’était mes amis; mon avenir était à déterminer, mes rêves étaient tous réalisables. Sky Was The Limit comme ils disent! J’ai regardé toutes ces photos, comme j’aurais regardé l’album d’une inconnue tant ma vie actuelle est loin de celle que je m’étais façonnée avant d’être mère. Maintenant, c’est ma vie de parent qui prend toute la place. J’ai beau essayer de me réserver quelques parcelles de moments à moi, leurs besoins sont omniprésents.
Depuis bientôt 8 ans, la maternité a fait son chemin en moi. La culpabilité, l’inquiétude, le doute, les nombreuses remises en question ne sont que quelques sentiments qui m’envahissent régulièrement. Comme plusieurs mères, je livre un combat intérieur à essayer de lâcher prise pour me tourner davantage vers moi.
À 36 ans, je me demande souvent où je serais si je n’avais pas eu d’enfants. J’aurais été plus heureuse? Je serais encore ici à écrire ces lignes? Je pourrais certainement encore entrer dans mon bon vieux bikini!
Vivez-vous la même chose? Avez-vous l’impression de ne pas être exactement où vous pensiez être à cause de vos enfants?