Bébé

Bébé découvre sa sexualité

Dès sa naissance, le nouveau-né expérimente sa sexualité! Celle-ci est présente dès la vie intra-utérine et se développe tout au long de la vie, bien qu’elle s’exprime différemment selon l’âge.

Trop souvent associée à la génitalité, la sexualité est en réalité beaucoup plus complexe. Elle renvoie notamment aux notions d’amour, d’affection, d’attachement, de tendresse, de sensualité, de plaisir, de reconnaissance de soi, de génitalité, etc. Puisqu’il s’agit d’une composante intégrante de la vie humaine, au même titre que le bien-être physique, mental et émotionnel, elle mérite une attention particulière. Son importance n’est donc pas négligeable dans le développement du bébé et du jeune enfant. Pour une meilleure compréhension de la sexualité infantile, les paragraphes qui suivent décrivent les grandes étapes du développement psychosexuel du bébé et du jeune enfant, de 0 à 6 ans. Considérant que chaque enfant se développe à son propre rythme, les âges indiqués apparaissent à titre de repères seulement.

De 0 à 15 mois : un petit être de plaisir!

La sexualité du poupon se développe d’abord grâce au sens du goûter. La bouche est la zone érogène par excellence. Le plaisir intense encouru lors de la succion non nutritive ou lors du tétage du sein ou du biberon est la première manifestation de la sexualité humaine. Cette première sensation d’excitation sexuelle survient donc, dans un premier temps, lors de l’alimentation. Alors qu’il grandit, bébé découvre peu à peu son environnement immédiat par la voie orale, grâce à ses lèvres et à sa langue. Ainsi, il n’est pas rare de voir un poupon sucer son pied, son pouce ou sa doudou avec un plaisir certain. Le sens du toucher prend également de l’importance. Pensez au tout-petit qui commence à manger seul à l’aide de ses mains, au plaisir qu’il ressent lorsqu’il joue avec la nourriture et lorsqu’il lèche ses doigts! Bref, bébé explore son corps et son environnement par le biais de sa bouche, puis à l’aide de ses mains.

Aussi, grâce à vos nombreux soins, le poupon découvre de plus en plus son corps sensuellement et sensoriellement. La douceur d’un tendre baiser, la chaleur de votre peau contre la sienne lorsque vous le réconfortez, la caresse du vent lorsque vous le langez, la légèreté de l’eau lorsque vous le baignez, la fermeté du contact lorsque vous le massez, sont autant d’exemples qui interviennent dans le développent de la sensualité et de la sexualité de bébé. Il est donc tout à fait normal que votre tout-petit ait des réactions génitales spontanées (érections chez le garçon et lubrification vaginale chez la fille), puisqu’il s’agit de phénomènes physiques réflexes en réponse aux touchers corporels, à la friction ou au besoin d’uriner. Dans le même ordre d’idées, il est parfaitement normal qu’il touche ses organes génitaux, puisqu’il découvre cette partie de son corps, au même titre qu’une oreille ou qu’un pied.

Les nombreux soins que vous lui prodiguez permettent également à bébé de développer son sentiment de sécurité physique et affective, tout comme son sentiment d’amour et de confiance, lesquels formeront sa personnalité. De plus, vous jouez un rôle important dans la formation de son identité sexuelle, puisque vous lui transmettez, et ce, dès la naissance, des caractéristiques qui sont propres à son sexe biologique (voix, choix des jouets, choix des couleurs, choix des vêtements, etc.). Bref, la sexualité est bel et bien présente dès les premiers mois de vie du poupon.

De 15 mois à 3 ans : un bébé maître et souverain! 

Avec l’initiation à la propreté, bébé acquiert une nouvelle zone érogène : l’anus. L’excitation provient alors du plaisir ressenti lors du relâchement ou de la rétention des défécations. C’est la décharge des tensions physiologiques qui provoque un grand plaisir au tout-petit. Bébé prend alors conscience qu’il est maître de son corps et qu’il peut également exercer un certain contrôle sur son environnement, notamment sur ses parents. Par exemple, il peut « pousser » au bon moment, ou bien il peut se retenir pour tester la réaction de ses parents ou de ses gardiens. Prenant ainsi conscience de son pouvoir sur soi et sur autrui, le tout-petit développe rapidement son sentiment d’autonomie.

Cette étape est généralement accompagnée par la phase du « NON », qui démontre son désir de s’affirmer. Elle coïncide aussi avec l’apparition du langage. Le jeune enfant s’amuse à identifier toutes les parties de son corps et de son environnement. Il s’agit, pour le parent, d’une belle opportunité pour lui apprendre un langage commun et correct en ce qui a trait les organes génitaux. Ces derniers seront d’ailleurs un peu plus explorés, puisque sans couche, l’enfant peut plus aisément les touchers et y expérimenter les sensations de plaisirs. Il est donc possible d’observer une petite fille se balancer d’avant en arrière sur un objet rebondi, comme un jouet en peluche, par exemple.

En ce qui concerne l’identité sexuelle du tout-petit, celle-ci continue de se fortifier, d’autant plus lorsque ce dernier arrive à voir ses organes génitaux et à les distinguer de ceux de l’autre sexe. Vers deux ou trois ans, bien que l’enfant soit capable d’identifier son sexe biologique et celui des autres, il peut néanmoins éprouver de l’ambivalence par rapport à la permanence de son propre sexe. Un petit garçon peut croire, par exemple, qu’il se transformera en petite fille un jour. Aussi, le regard des parents ou de l’entourage sur le tout-petit incitera ce dernier à adopter des caractéristiques féminines ou masculines, ce qui contribuera également à développer son identité sexuelle.

De 3 à 6 ans : un explorateur curieux!

Une fois de plus, une nouvelle zone érogène est investie : les organes génitaux, soit le pénis et le vagin. Le jeune enfant découvre plus en profondeur sa génitalité et les plaisirs qui lui sont rattachés qu’il peut en retirer. À ce stade du développement psychosexuel, la masturbation est donc une activité très fréquente chez la majorité des tout-petits. Il n’est pas rare de voir un petit de cet âge se caresser les organes génitaux devant la télévision ou lors du repas, par exemple.

Le parent peut être mal à l’aise face aux comportements autoérotiques de son jeune enfant et ignorer comment intervenir auprès de ce dernier. L’enfant étant maintenant suffisamment âgé pour faire des associations cognitives, il s’agit d’une belle occasion pour le parent d’inculquer la notion d’intimité à son tout-petit. Afin que l’enfant n’associe pas la recherche de plaisir à quelque chose de mal, le parent doit toutefois s’assurer que l’enfant n’associe pas l’expression péjorative « en cachette » au concept d’intimité. La notion d’intimité est fort pertinente pour le tout-petit, puisqu’elle fortifie son sentiment d’être le seul propriétaire de son corps, tout en lui inculquant des règles de conduite en société. Concernant la masturbation, plusieurs parents se demandent à quel moment elle devient problématique pour l’enfant. La masturbation devient inquiétante lorsqu’elle conduit à la douleur physique, lorsqu’elle est compulsive et lorsqu’elle devient le centre d’intérêt principal de l’enfant. Si tel est le cas, demandez l’aide à un professionnel.

En lien avec les stades de développement psychosexuel précédents, l’identité sexuelle du jeune enfant continue de se développer. Entre trois et cinq ans, l’enfant comprend que son sexe biologique est permanent. Entre cinq et six ans, un fort sentiment d’appartenance à son sexe se fait ressentir. Pour y arriver, le jeune enfant passe par une panoplie d’explorations, parfois en solitaire et parfois avec ses pairs. L’enfant qui exhibe ses parties intimes devant sa famille ou celui qui joue au docteur avec ses amis n’est pas pervers. Il s’agit de comportements typiques pour un enfant étant à cette étape du développement psychosexuel. Ces activités d’exploration sexuelle lui permettent de se comparer, de se rassurer sur sa normalité et de s’affirmer dans sa spécificité sexuelle. Le jeu sexuel n’est donc pas inquiétant, plutôt bénéfique même. En étant discret, le parent peut toutefois s’assurer qu’il n’y ait pas de différence d’âge significative entre les enfants et que tous participent de façon volontaire.

La curiosité du tout-petit s’exprime aussi par ses questionnements. Il s’interroge sur la différence des sexes, sur la naissance, sur les rapports hommes femmes, etc. D’ailleurs, plusieurs questions sont posées par les jeunes enfants en lien avec ces sujets. Par exemple : « Il sort par où le bébé? », « D’où je viens? », « Pourquoi je ne peux pas me marier avec papa? ». La façon la plus simple de répondre à ces questions est encore d’y répondre tout court, honnêtement et dans un langage adapté, sans chercher à expliquer davantage que ce que le tout-petit demande. C’est aussi une belle occasion pour offrir à l’enfant un livre sur la sexualité qui est adapté à son âge, afin qu’il puisse y chercher les réponses à ses questions et cela selon son rythme. Parler ouvertement, sans détour, de sexualité à son enfant, ainsi que des règles élémentaires de sécurité, l’aidera à apprivoiser son corps et à développer son estime de soi.

Bref, « La sexualité du jeune enfant, c’est une histoire d’amour, de croissance, de découvertes, de beauté, de rires et de ricanements, de plaisirs et de «chatouillements»… » (Robert, 1999)

Le parent est l’agent à la sexualité et à la santé sexuelle le plus important pour son enfant. Je vous invite donc à vous questionner par rapport à vos valeurs en matière de sexualité avant d’entreprendre l’éducation sexuelle de votre enfant. Répondez aux questions suivantes : qu’avez-vous reçu comme éducation sexuelle? Qu’auriez-vous aimé recevoir comme éducation sexuelle? Comment percevez-vous la sexualité humaine? Êtes-vous à l’aise de discuter de sexualité avec votre enfant? Quels sujets sont plus difficiles à aborder et pour quelles raisons? Que voulez-vous transmettre à vos enfants en matière de sexualité? Ces réflexions vous aideront certainement à orienter vos futures interventions d’éducation à la sexualité auprès de votre enfant ou encore à mieux vous y outiller.

Références
  • Robert, Jocelyne. 1999. Parlez-leur d’amour… et de sexualité. Québec : Les Éditions de l’homme. 185 pages.
  • Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada (SOGC). 2006. « La sexualité et le développement de l’enfant » . In ma sexualite.ca : Pour accéder à un mieux-être sexuel. En ligne. Consulté le 19 janvier 2009.
  • Viau, Marie-France. Frédérique Saint-Pierre. 2006. La sexualité de l’enfant expliquée aux parents. Montréal : Éditions du CHU Sainte-Justine. 197 pages.

Par Christine Morin, stagiaire finissante en sexologie au CRP Les Relevailles de Montréal

Centre de ressources périnatales Les Relevailles de Montréal

Fondé en 1985, le Centre de Ressources périnatales (CRP) Les Relevailles de Montréal vise à favoriser l’adaptation harmonieuse à la grossesse et à la vie avec un nourrisson en soutenant les parents dans l’enrichissement de leurs compétences. Le CRP s’adresse à tous les futurs et nouveaux parents avec leur bébé. Le Centre leur propose une gamme d’activités et de services, avant l’arrivée de bébé ou avec lui, afin de mieux connaître, comprendre et échanger sur leur nouvelle réalité : cours, ateliers, rencontres, service à domicile « Coup de Main », consultations privées (individuelles ou en couple), soutien téléphonique, centre de documentation spécialisé et boutique. Notre équipe dynamique et passionnée vous accueille dans des locaux adaptés aux besoins des bébés et de leurs parents. Les bébés sont considérés comme des participants à part entière. Les activités se déroulent à un rythme tenant compte de leurs besoins. Ils sont les bienvenus en tout temps. Le CRP offre également des formations spécifiques en périnatalité qui sont adaptées aux divers besoins des intervenants et des professionnels. Centre de Ressources Périnatales « Les Relevailles de Montréal » 14115, rue Prince-Arthur, bureau 341 Montréal (Québec)  H1A 1A8 Téléphone : 514-640-6741, Télécopieur : 514-640-7621  crp@mainbourg.org


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