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Le chaos des dîners à l'école

On estime qu'environ 75 % des élèves du primaire au Québec fréquentent le service de garde pour le lunch… Sauf que nos établissements scolaires n'ont jamais été conçus pour cette fonction.

Crédit : kuow

Construits en très grande majorité entre 1948 et 1974, ils datent d'une époque où les enfants rentraient dîner à la maison, avec leur mère. Salles de classe, gymnases, corridors, les espaces sont réaménagés au mieux à chaque dîner pour accommoder les enfants, mais le bruit et le manque de temps sont des problèmes persistants.

À chaque école ses défis

L'utilisation des salles de classe permet de rassembler les enfants en plus petits groupes, mais pose problème au niveau de l'accès à de l'eau potable pour boire, se laver les mains ou se brosser les dents, des habitudes saines qui devraient pourtant être valorisées.

Dans les gymnases et même pour les quelques écoles disposant d'une cafétéria, le problème principal est le bruit. L'environnement devient vite très peu accueillant et pas du tout reposant, tant pour les enfants que leurs surveillants.

« On pourrait penser que c'est mieux que les enfants mangent dans un endroit fait pour ça, mais je vous assure que le nombre de décibels peut être infernal », fait valoir la responsable du service de garde de l'école Yamachiche-Saint-Léon, en Mauricie, une des rares à disposer d'une place d'accueil, un lieu central doté de tables qui sert pour les dîners.

Pour tenter de remédier au problème de bruit, les enfants auront la possibilité de manger dans la cour d'école, s'ils le désirent. « Comme ça, ils ne seront pas pressés de finir leur plat pour laisser la place au groupe suivant et pourront parler aussi fort qu'ils le veulent. »

Pas le temps

L'autre désavantage de ces grandes salles est qu'elles obligent souvent à organiser plusieurs services différents, divisant les élèves en groupes. En comptant le temps de nettoyage et les déplacements jusqu'à la cour ou la salle de classe, ceux-ci se retrouvent bien souvent avec à peine trente minutes pour manger.

« On fait tout ce qu'on peut pour leur laisser un maximum de temps », soutient Odette Veilleux, responsable du service de garde de l'école D'Youville-Lambert, en Beauce, où le repas a récemment été divisé en deux périodes. « J'ai assigné une éducatrice au nettoyage pour aider le concierge et interdit les plats à réchauffer au micro-ondes, qui sont un gobe-temps incroyable. Comme ça, presque tous les enfants arrivent à finir leur lunch à temps. Ceux du premier groupe qui n'ont pas terminé peuvent rester pendant le deuxième service. »

Dans d'autres établissements, les retardataires peuvent finir leur lunch au secrétariat ou dans le local de la responsable, mais bien souvent, ils préfèrent aller jouer dehors.

« C'est tout un équilibre à atteindre, car, même si on ne veut pas qu'ils se pressent pour manger, on souhaite qu'ils puissent faire de l'activité physique aussi pendant leur pause », souligne la nutritionniste Marie-Josée Rainville, qui a donné de nombreuses formations dans les commissions scolaires grâce à un programme en collaboration avec la clinique Extenso de l'Université de Montréal.

Pistes de solution

La bonne nouvelle, c'est que les nouveaux établissements sont construits avec de nouvelles normes qui prennent en considération l'heure du dîner.

« Pour toutes les nouvelles constructions, nous sommes tenus par le ministère d'inclure une salle polyvalente, qui peut servir autant au lunch qu'à des activités parascolaires ou culturelles. Même pour les agrandissements, on en tient compte. Si on ajoute dix nouvelles classes à une école, il faut prévoir un espace pour cette nouvelle clientèle », fait valoir la chargée de communication de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), Gina Guillemette.

Par exemple, lorsque l'école Les-Enfants-du-Monde, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, a été agrandie, une vaste salle entièrement vitrée y a été construite. Équipée d'un réfrigérateur et de lavabos, elle permet aux élèves de manger dans un espace lumineux en observant la nature, dans leur cour.

L'Association québécoise de la garde scolaire a également publié en 2016 des recommandations à court, moyen et long terme pour améliorer la période de repas et guider les commissions scolaires dans la construction et la rénovation de leurs établissements.

L'implantation de ces améliorations dépendra toutefois des sommes allouées par le gouvernement et des priorités qui seront déterminées par chaque commission scolaire.

« Les constats sont souvent désarmants, pour ne pas dire désolants, en ce qui concerne la condition des lieux physiques dans lesquels les enfants mangent et les éducatrices se dévouent à la tâche », mentionne le rapport.

Écrit par Andréanne Moreau

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