Le Dr Jacques Simard, pédiatre au Centre pédiatrique de Laval, se fait le porte-parole d’une alimentation riche en oméga durant la grossesse et la période de l'allaitement puisque l'apport en acides gras essentiels a une influence directe sur le développement de la rétine et du cerveau des bébés, tout en aidant son système immunitaire, donc sa résistance aux maladies. « Le cerveau est en croissance rapide, surtout dans le dernier trimestre de la grossesse et durant les deux premières années de vie de l'enfant. Les DHA qui font partie de la membrane du cerveau s'accumulent tôt et rapidement. De là, l’importance pour la future mère et la mère allaitante d'augmenter sa consommation d'acides gras essentiels durant cette période. »
On avait déjà constaté dans le passé que les bébés allaités « faisaient mieux » au plan cognitif (développement des apprentissages), au niveau de la vision et de l’immunité que les bébés nourris avec une formule lactée. « On se demandait quels pouvaient être les facteurs qui contribuaient à cette réalité. On a réalisé par ces recherches que les omégas 3 (DHA) et 6 (ARA) étaient comme des blocs de construction pour le cerveau et le système immunitaire des bébés, qui sont tous deux en développement à ce jeune âge. Au niveau immunitaire, on parle d’une résistance aux allergènes et aux microbes », explique le docteur Simard.
Pourtant, un sondage Ipsos Reid réalisé en 2008 démontre que moins du tiers des mères sont au courant des effets bénéfiques des omégas sur leur bébé. C'est peut-être pourquoi les mères canadiennes en consomment si peu!
L’idéal est d’aller vers des aliments qui en contiennent naturellement comme le saumon frais - la meilleure source naturelle puisqu’une portion de 85 g de saumon frais contient plus de 1000 mg de DHA-, la sole (85 g = 219 mg DHA) et la morue (85 g = 131 mg). On peut aussi aller vers des aliments auxquels on a ajouté des DHA comme le lait et les œufs (un œuf enrichi comble de 25 % à 35 % des besoins quotidiens en oméga-3). Il existe une foule d'autres aliments sur le marché qui contiennent aussi des omégas.
PasseportSante.net offre un tableau d’aliments et d'apport qui pourrait vous guider dans vos choix.
Attention
Comme poisson veut aussi dire mercure, il est important de bien choisir son poisson. Il faut se méfier des poissons qui mangent d'autres poissons, comme le requin, l’espadon, le thon frais, le merlin, etc. Dans ces cas, on n’en mange pas plus de 150 g par mois.
Par contre, il existe aussi des poissons bas en mercure, mais riches en oméga qu’il faut donc privilégier : saumon de l’Atlantique d’élevage ou saumon rose ou rouge en conserve, hareng, maquereau de l’Atlantique, la truite arc-en-ciel, thon en conserve. On en mange tant qu’on veut.
Et les suppléments?
Si notre diète ne contient pas naturellement des omégas en quantité suffisante, il est possible de se tourner vers les comprimés, mais il est important de s’informer sur la qualité des omégas qu’ils contiennent. « On n'a pas de marque particulière à recommander, c’est un domaine où il n’y a pas de normes précises. Je recommande aux mamans de poser des questions à leur fournisseur de produits naturels pour s’assurer de la source d’oméga dans les comprimés. Un pharmacien pourrait donner de bons renseignements là-dessus », précise le Dr Jacques Simard, pédiatre au Centre pédiatrique de Laval.
Par contre, le docteur Jean-Marie Bourre, auteur de La vérité sur les oméga-3*, recommande pour sa part de se concentrer sur les aliments contenant des gras essentiels et de faire très attention aux comprimés de suppléments. « Parce qu'on ne sait pas pour sûr si la délicate chimie des gras en question supporte bien le procédé de transformation ni, surtout, si l'intestin peut absorber correctement la structure chimique que ça donne. »
* LA VÉRITÉ SUR LES OMÉGA-3, Jean-Marie Bourre, Odile Jacob, 2004
Formules lactées
Dans le cas des nourrissons qui sont nourris avec une préparation lactée, il est bon de savoir que trois compagnies ajoutent des omégas à leurs préparations : Enfamil (Mead Johnson), Bon Départ (Neslé) et Similac (Abbott).