Alimentation

Quand le désir de bien manger devient une pathologie

Éviter les éléments transformés, réduire les mauvais gras, manger plus de grains entiers… Les conseils nutritionnels pullulent de toutes parts. Pour certaines personnes plus informées que jamais, cette volonté de bien manger tourne à l’obsession.

Quand le désir de bien manger occupe toutes nos pensées, quand la quête ultime de chaque repas est d’ingurgiter uniquement des aliments qui correspondent aux normes que l’on s’est fixées et que l’on s’interdit toute entorse à notre régime, il est peut-être temps de se demander si nos bonnes intentions ne cachent pas une certaine pathologie.

Trop, c’est comme pas assez

La volonté excessive de manger sainement porte un nom : l’orthorexie. Bien que ce trouble alimentaire ne soit pas encore reconnu par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), « les spécialistes le voient de plus en plus dans la pratique et le classifient dans la catégorie des troubles alimentaires non spécifiés », nous explique Stéphanie Thibault, nutritionniste et directrice des cliniques NutriSansChichi.

« Généralement, nous dit madame Thibault, les gens vont commencer à couper les aliments riches en gras et en sucre et commencer à exclure des groupes alimentaires qui ne sont jamais assez santé pour eux. » L’orthorexie est un trouble alimentaire pernicieux puisqu’il découle de bonnes intentions. A priori, vouloir bien se nourrir est un choix sensé que personne ne peut contester.

Trop bien manger : le piège

L’un des problèmes, toujours selon notre spécialiste, c’est que « ceux qui souffrent d’orthorexie n’ont pas l’impression de se priver. Pourtant, à un moment donné, à part des légumes, des noix et des produits non transformés, ils ne mangent plus assez. C’est là que les problèmes surviennent ». Carences nutritionnelles, perte de poids et arrêt des règles ne sont que quelques-uns des effets attribuables à l’orthorexie. Chez les femmes enceintes et celles qui allaitent, ce trouble alimentaire peut également avoir des conséquences dévastatrices : incidence sur la croissance fœtale, anémie, etc.

Outre les problèmes de santé, « on remarque également que l’orthorexie a un impact sur la vie sociale des gens qui en souffrent, précise la nutritionniste. Ce besoin de bien manger finit par les isoler ». Paradoxalement, c’est ce même isolement qui, souvent, poussera les orthorexiques à consulter. « Ils ne s’ennuient pas de manger, mais de leur vie sociale », poursuit la spécialiste.

Anorexie ou orthorexie?

Lorsqu’on dresse le portrait de l’orthorexie, on peut être tenté de croire qu’au final, c’est la même chose que l’anorexie. Bien que les deux troubles alimentaires entraînent une perte de poids et une diminution (ou un arrêt) de l’alimentation, il s’agit bel et bien de deux pathologies différentes. « Contrairement à la personne qui souffre d’anorexie, l’objectif premier de l’orthorexique est de bien manger, pas de perdre du poids », de nous dire Stéphanie Thibault. 

Parent orthorexique, enfant malheureux?

La question qui se pose est la suivante : les enfants d’un parent qui souffre d’orthorexie risquent-ils de subir les dommages collatéraux de ce trouble alimentaire? « Dans plusieurs cas, le parent ne prive ses enfants de rien, explique Stéphanie, mais contrôle tout. Ces enfants auront donc tendance à cacher lesdits mauvais aliments et à les consommer en cachette ou alors à en manger sans modération lorsqu’ils seront en visite, par exemple. » Les orthorexiques ne « transmettent » pas, à proprement dit, leur trouble alimentaire à leur progéniture. Cependant, comme nous l’explique la nutritionniste, « les enfants ont tendance à imiter et, s’ils voient que maman ne mange que de la laitue, ils se diront que c’est le bon comportement et auront tendance à l’adopter ».

Un trouble multifactoriel

Comme tous les troubles alimentaires, l’orthorexie survient lorsqu’un individu a certaines prédispositions, et son apparition est multifactorielle. « Dans la société actuelle, surenchérit madame Thibault, quelqu’un qui se valorise beaucoup par son apparence, le sport ou l’alimentation, qui a un problème d’estime de soi et qui est perfectionniste, par exemple, sera plus à risque de souffrir d’un trouble alimentaire. » Plusieurs études tendent à démontrer que certains facteurs génétiques seraient également en cause.

Se soigner

Si vous croyez avoir des tendances à l’orthorexie, la première chose à faire, selon la nutritionniste, serait de quitter le merveilleux monde des médias sociaux qui projettent des images altérées de la réalité et qui incitent subtilement à atteindre des standards inatteignables. Ensuite, il faut consulter un professionnel; pour arriver à surmonter un trouble alimentaire, rien ne vaut l’aide d’un nutritionniste.  

Image de Annie Harvey

Maman de trois garçons, rédactrice Web et chroniqueuse.


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