Mythe 1. Une jolie fille habillée de manière sexy court plus le risque d'être agressée sexuellement.
La personne qui commet un tel acte est plutôt en quête de pouvoir et la victime n'est « qu'accessoire » dans la situation. En somme, l'apparence, l'attitude ou le comportement de la victime ne devrait jamais être pointé du doigt. En aucun cas, une femme désire être humiliée, malmenée ou violée et RIEN ne peut justifier une agression sexuelle.
Mythe 2. Une agression sexuelle se déroule toujours dans un contexte de violence.
Il arrive fréquemment qu'une personne réalise après coup ne pas avoir consenti de manière délibérée à la relation sexuelle. Par crainte d'être ridiculisée, humiliée ou violentée, elle « s'oblige » à poursuivre les caresses jusqu'à l'acte sexuel. Plusieurs adolescentes (voire adultes) se sentent coupables d'interrompre l'activité en cours. Elles en arrivent à se blâmer d'avoir accepté. Certaines n'osent pas y mettre un frein, même si c'est ce qu'elles souhaitent. Elles ont l'impression qu'il est trop tard pour dire non... alors qu'on peut le faire à tout moment. Par ailleurs, l'agresseur a souvent recours à la ruse et aux menaces pour arriver à ses fins plutôt qu'à la violence physique. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un acte d'agression puisque ce dernier sait pertinemment que sa partenaire n'est pas à l'aise et c'est justement ce sentiment de domination qui l'incite à poursuivre.
Mythe 3. Soûler ou droguer une fille pour qu'elle accepte de coucher avec un garçon, ce n'est pas vraiment un viol.
Pour que le consentement soit valide, la personne doit être en mesure de pouvoir donner son accord à chacune des étapes. La consommation d'alcool et/ou de psychothropes altérant la concience du sujet, le consentement n'est donc plus valable. En définitive, afin d'être en mesure de consentir à l'acte sexuel, le jugement de la personne doit être totalement intact. Profiter du sommeil de la personne ou du moment où elle est sous l'effet d'une substance quelconque, peut être puni par la loi si la victime porte plainte.
Mythe 4. Les hommes ne peuvent pas se faire agresser sexuellement.
La crainte des réactions de l'entourage ou des représailles de la part de l'agresseur, la honte, le manque de confiance dans le système judiciaire et le fait de ne pas savoir vers quelles ressources se diriger sont autant d'éléments qui favorisent le repli sur soi et le refus des hommes à en parler. D'ailleurs, un homme sur six serait victime d'agression sexuelle au cours de sa vie, mais une minorité d'entre eux oseraient dénoncer.
Mythe 5. Un agresseur a forcément l'air louche.
Les personnes qui commettent une agression sexuelle sont issues de toutes les cultures, de milieux socio-économiques variés et peuvent avoir n'importe quel âge. Certains ont une apparence propre et soignée alors que d'autres sont négligés. Le niveau d'instruction et le fait d'adhérer à une religion ou non ne sont pas des critères qui ont une incidence sur la propension à commettre une agression sexuelle. Bref, il n'existe aucun dénominateur commun entre les agresseurs.
Mythe 6. La majorité des agressions sexuelles sont commises par des étrangers.
Plus de 80% des agressions sexuelles seraient perpétrées par des personnes de l'entourage. Il peut autant s'agir d'un membre de la famille, d'un voisin, d'un ami, d'une connaissance, d'un enseignant, d'un entraîneur que du conjoint. Concrètement, environ trois demandes sur quatre dans les Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) seraient liées à l'inceste ou à une agression sexuelle survenue pendant l'enfance ou l'adolescence dont l'agresseur serait un proche.
Mythe 7. Un homme a plus de mal à contrôler ses pulsions sexuelles qu'une femme.
Voilà l'avis de deux personnes sur trois. Ce mythe est d'autant plus tenace chez les jeunes. La pornographie véhiculent des images de soumission où l'agressivité et le non-respect de la femme sont mis à l'avant-plan : il n'est pas étonnant que tant de jeunes aient une conception erronée de la sexualité masculine et féminine.
Publication initiale juin 2016